C’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable ; mais ceux-là qu’ont-ils fait ?
Posté par diaconos le 31 janvier 2018
Extrait du deuxième livre de Samuel, chapitre vingt-quatre

Le Deuxième Livre de Samuel (en hébreu ספר שמואל) est un livre classé parmi les Prophètes dans la Bible hébraïque et dans les Livres historiques de l’Ancien Testament chrétien. Il est entièrement consacré au règne de David, qui apparaît déjà dans le Premier Livre. David unifia les tribus d’Israël et choisit Jérusalem pour y déposer l’Arche d’alliance.
En ces jours-là, la colère de Dieu s’alluma de nouveau contre Israël, et il incita David contre eux, en disant : Va, dénombre Israël et Juda. Le roi David dit à Joab, le chef de l’armée, qui était près de lui : « Parcourez toutes les tribus d’Israël, de Dane à Bershéba, et faites le recensement du peuple, afin que je connaisse le chiffre de la population. » Joab donna au roi les chiffres du recensement : Israël comptait huit cent mille hommes capables de combattre, et Juda cinq cent mille hommes.
Mais après cela, le cœur de David lui battit d’avoir recensé le peuple, et il dit au Seigneur : « C’est un grand péché que j’ai commis ! Maintenant, Seigneur, daigne passer sur la faute de ton serviteur, car je me suis vraiment conduit comme un insensé ! » Le lendemain matin, David se leva. Or la parole du Seigneur avait été adressée au prophète Gad, le voyant attaché à David : « Va dire à David : Ou bien fuir devant tes adversaires lancés à ta poursuite, pendant trois mois ? Ou bien la peste dans ton pays pendant trois jours ?
Réfléchis donc, et vois ce que je dois répondre à celui qui m’a envoyé. » David répondit au prophète Gad : « Je suis dans une grande angoisse… Eh bien ! tombons plutôt entre les mains du Seigneur, car sa compassion est grande, mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! » Le Seigneur envoya donc la peste en Israël dès le lendemain jusqu’à la fin des trois jours. Depuis Dane jusqu’à Bershéba, il mourut 70 000 hommes.
Mais lorsque l’ange du Seigneur étendit la main vers Jérusalem pour l’exterminer, le Seigneur renonça à ce mal, et il dit à l’ange exterminateur : « Assez ! Maintenant, retire ta main. » L’ange du Seigneur se trouvait alors près de l’aire à grain d’Arauna le Jébuséen. David, en voyant l’ange frapper le peuple, avait dit au Seigneur : « C’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable ; mais ceux-là, le troupeau, qu’ont-ils fait ? Que ta main s’appesantisse donc sur moi et sur la maison de mon père ! » (2 S 24, 2.9-17)
À la fin de son règne, le roi David, au sommet de sa gloire, crut pouvoir s’appuyer sur ses propres forces. Car il ne prit plus appui sur Dieu. Ce comportement fut condamnable. David voulut prendre les manières des monarques régionaux, et le peuple de son côté commença à s’envisager comme une nation à part entière. Ce fut la raison pour laquelle la punition frappa le peuple lui-même aussi bien que le roi.
Ce que David envisagea, ce fut de procéder à un dénombrement militaire et non civil ; il présenta son projet à Joab, le chef de l’armée. Il voulut connaître les forces sur lesquelles il pourrait compter, ce qui prouve qu’il oublia en ce moment ce qu’il éprouva si souvent, c’est que sa force était en Dieu. Après avoir procédé au resserrement, Joab revint à Jérusalem. il communiqua au roi le nombre d’hommes en état de combattre : 800 000 pour Israël et 500 000 pour Juda.
Dans le premier livre des Chroniques, au chapitre vingt-cinq, nous trouvons : « Joab donna à David le chiffre du recensement du peuple : il y avait dans tout Israël onze cent mille hommes tirant l’épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l’épée. » (1 Cr 21, 5) Cette différence provient de ce que ces chiffres ne furent conservés que dans la tradition orale, parce il fut interdit de les inscrire dans les annales de l’État.
Ces totaux correspondent à une population de six à sept millions ‘habitants ; elle n’est pas disproportionnée car la Palestine pouvait nourrir autant de personnes à cette période de sa plus haute prospérité. Elle ne dépasse pas ce que Flavius Josèphe, historien de l’antiquité gréco-romaine (38-100), nous apprend sur la population de la Galilée au temps où il vivait (deux cent villes et bourgades dont la plus petite avait plus de 45 000 habitants).
À la satisfaction qu’il éprouva en face de ces chiffres énormes, David reconnut avec angoisse le principe qui le fit agir ; alors il devint plus accessible au sentiment de Joab. il s’adressa au Seigneur en disant : « Pardonne-moi, ou du moins dis-moi ce que j’ai à faire pour que mon péché puisse être pardonné. » Par l’intervention de Gad, l’un des prophètes personnels attachés au roi David, Dieu répondit à son appel.
Le prophète Gad rapporta à David ces mot terribles : « Ainsi parle le Seigneur : Je vais te présenter trois châtiments ; choisis l’un d’entre eux, et je te l’infligerai. » Gad se rendit alors chez David et lui transmit ce message : « Préfères-tu qu’il y ait la famine dans ton pays pendant sept ans ? » L’intervention de Gad nous révèle l’importance du ministère prophétique, lequel repose toujours sur une révélation divine. Les Chroniques disent trois ans, ce qui correspond plus exactement aux trois jours, dans ce qui suit.
Le fléau commença par les extrémités du pays et se rapprocha rapidement de Jérusalem. Les derniers mots »Assez ! Retire maintenant ta main ! » ne furent pas encore l’ordre de faire cesser le fléau, mais d’agir de telle sorte que le fléau prit fin avant d’avoir ravagé la ville. Par contre, dans les Chroniques, nous trouvons : « L’Éternel dit à Gad d’aller parler à David…. C’est en exécution de cet ordre divin que David monta à l’aire d’Arauna » (1 Cr, 18).
L’ange du Seigneur fut une manifestation, visible de la présence de la majesté divine. Les Chroniques décrivent cette apparition sous une forme populaire : l’ange se tenait entre le ciel et la terre ayant en main l’épée nue tournée contre Jérusalem (verset 16). L’aire d’Arauna était située au nord de la cité de David, au sommet du plateau. (2 S 5.9) Arauna fut un descendant des Jébusiens qui occupèrent autrefois cette colline.
De son palais voisin, dans la cité de David, le roi aperçut les premiers signes du châtiment divin, annoncé par le prophète Gad. La sincérité de son repentir se manifesta dans la manière dont il prit sur lui et sur les siens toute la responsabilité du péché qui attira ce châtiment : « David, ayant levé les yeux, vit l’ange de l’Éternel se tenant entre la terre et le ciel et ayant à la main son épée nue dirigée contre Jérusalem. Et David et les Anciens, couverts de sacs, tombèrent sur leur visage. » (1 Cr 21, 16)
La grandeur du roi David fut de reconnaître ses fautes. Il agit ici avec lucidité et loyauté. La prière de David suffit à arrêter le fléau. Prions le Seigneur de nous donner cette délicatesse de conscience, afin que nous puissions reconnaître nos erreurs. David, lui, implora Dieu pour que la punition annoncée retomba sur lui, personnellement, et épargna le peuple. Nous voyons déjà ici, une des argumentations de Paul, apôtre du Christ, dans l’épître aux Romains : « Si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ. » (Rm 5, 15)
———————————-
Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. (2 Co 12, 1-10) Les faiblesses de Paul ne firent que mieux mettre en valeur la force de Dieu qui agit en lui. Comme tous les prophètes de l’Ancien Testament, Paul devint totalement dépendant de la Parole divine. Son échec cuisant à Athènes ne l’empêcha pas d’écrire aux corinthiens qu’il accepta de grand cœur pour le Christ ses faiblesses (2 Co 12 10). Jésus également fut affronté à l’échec dans son ministère.
La foi consiste à dire à Dieu notre reconnaissance. C’est la fidélité du Seigneur qu’il nous faut redécouvrir et célébrer ! Car quelles que soient nos faiblesses et nos infidélités , le Seigneur restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même. Dire à Dieu notre reconnaissance par une forme de prière dont nous sommes moins familiers : dire merci à Dieu. Nous sommes tellement plus rapides à demander qu’à remercier ! En effet, il nous vient rarement à l’idée de glorifier Dieu pour notre bonne santé, pour le fait d’avoir chaque jour de quoi manger ou de quoi nous loger, pour l’amour dont nous sommes entourés. Au cours de la semaine qui vient, au moins, essayons de corriger ces oublis.
Complément
◊ Catéchèse → Jésus guérit toutes sortes de malades. (Mc 1, 29-39)
Liens externes
◊ Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. → Un prophète n’est méprisé que dans son pays
Publié dans Religion | Pas de Commentaire »