22ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Posté par diaconos le 24 août 2020
Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. » (Mt 16, 21-27)
Les disciples crurent en Jésus
Les disciples crurent en Jésus et le confessèrent comme le Christ, le Fils de Dieu, il put leur en parler ouvertement, et même il le fit, afin de dissiper si possible dans leur esprit les fausses idées messianiques qu’ils eurent encore, et de les préparer à partager ses humiliations et ses douleurs.
Marc (Marc 8.31) et Luc (Luc 9.20-22) mirent aussi cette prédiction dans un rapport direct avec la confession de Pierre. Marc ajouta qu’il leur dit hardiment) cette parole. C’est quand la vraie foi est née que le chrétien doit s’attendre à la contradiction et à la souffrance.
Quant à Jésus, il le fallait, dit-il. Mystérieuse nécessité, fondée sur le décret de la justice et de la miséricorde de Dieu, annoncé dans les Écritures. Il le fallait, à moins que le monde ne dût périr dans son péché. C’est ce que Dieu ne voulut pas, et Jésus accepte par amour la volonté de son Père : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, 15afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.’ (Jn 3, 14)
Le sanhédrin était composé de trois classes d’hommes : les anciens, les grands sacrificateurs et les scribes, ou docteurs de la loi. Il y eut quelque chose de solennel dans la manière dont Jésus les nomma en détail et les vit conjurés contre lui pour le tuer. Ce fut là la rupture tragique de la théocratie avec le Messie et son règne ! Après la défaite, le triomphe, après la mort, la vie ! Si l’une de ces prédictions accabla les disciples, l’autre fut destinée à les relever. Mais ici la critique trouva une pierre d’achoppement, et l’on ne put nier qu’il n’y eut une difficulté.
Ne pouvant résoudre la question, les uns révoquèrent en doute la prédiction, d’autres (Meyer par exemple) supposèrent que cette prédiction fut vague et obscure. Les évangélistes eux-mêmes ne nous donnèrent-ils pas le mot de l’énigme ?Remplis encore de leur préjugé juif concernant un Messie glorieux, ils ne comprirent absolument rien à cette prédiction de ses souffrances et de sa résurrection : « Mais ils ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens. » (Lc 18, 34)
L’exemple de Pierre prouva qu’il entendit mieux les paroles de Jésus, mais qu’il refusa avec décision d’entrer dans sa pensée. Comment donc un événement aussi extraordinaire que la résurrection ne leur aurait-il pas paru incroyable ? Et alors même qu’ils n’auraient pas manqué à ce point de l’intelligence de ce mystère, n’y eut-t-il pas une immense distance entre comprendre et croire ? Cette répréhension que Pierre se permit eut sans doute pour but de convaincre Jésus qu’il fut destiné à tout autre chose qu’à une telle fin. Il y eut de l’amour pour Jésus dans cette émotion de Pierre, mais plus d’ignorance, même quand il invoqua sur lui la miséricorde.
L’assurance avec laquelle Pierre affirma que cela n’arrivera pas, lui attira la sévère parole de Jésus : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale, parce que tu ne penses pas les choses qui sont de Dieu, mais celles qui sont des hommes. » Jésus se détourna avec indignation. Sur ce mot sévère : Va, arrière de moi«
Satan signifie l’adversaire, celui qui résiste ; mais ce nom était donné couramment au diable et Jésus, en appelant ainsi Pierre, voulut lui faire comprendre qu’il fit dans ce moment l’œuvre du tentateur. Ce qui le prouva, ce fut ce scandale que Jésus trouva dans les paroles de Pierre. Jésus eut besoin de toute sa sainte résolution et de toute sa force pour aller au-devant de ses souffrances ; et Pierre lui présenta la même tentation que Satan au désert, en lui offrant les royaumes du monde et leur gloire : « Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. » (Mt 4, 8-9)
Pierre n’attacha pas sa pensée à ses grands desseins concernant la rédemption du monde par les souffrances du Médiateur, mais aux idées charnelles d’un Messie glorieux. Mais ces paroles, applicables en tout temps, ont une portée beaucoup plus générale. Qui est-il celui qui se présente aux hommes comme l’objet suprême de leur amour, auquel ils doivent tout sacrifier, jusqu’à leur vie même ? Celui qui parle ainsi est Dieu où bien il blasphème en se mettant à la place de Dieu.
Diacre Michel Houyoux
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Commentaire de l’abbé Philippe Aymon (Cathédrale de Sion)
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