Vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire dans l’année A
Posté par diaconos le 15 septembre 2020
Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait cette parabole à ses disciples : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin ’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.’ Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : ‘Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?’
Ils lui répondirent : ‘Parce que personne ne nous a embauchés.’ Il leur dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi.’ Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.’
Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?’ C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » (Mt 20, 1-16)
La bonté du Seigneur est pour tous,
Tous les textes d’aujourd’hui nous apprennent que les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres et qu’il ne juge pas selon nos barèmes. Cette certitude doit nous donner espoir pour nous-mêmes et indulgence pour les autres.
Dans l’Evangile de ce jour, tout commence comme une histoire réelle : nous sommes en Palestine, au premier siècle, au temps des vendanges, très tôt le matin. Les journaliers sont là, sur la place du village, attendant qu’on les embauche, au jour le jour. Pourtant, nous sommes tout de suite avertis qu’il va s’agir non pas d’une leçon sociale, mais d’une révélation sur le « Royaume des cieux ».
Avons-nous saisi qu’il ne s’agit pas d’un patron ordinaire ? On ne va pas embaucher des travailleurs une heure avant la fin du travail ! C’est insensé ! « Pourquoi êtes-vous restés là toute la journée sans rien faire ? » Ils lui répondirent : « Parce que personne ne nous a embauchés. » Il leur dit : « Allez, vous aussi à ma vigne. » (Mt 20, 6)
Dans la première partie de la parabole, Jésus dépeint un patron merveilleusement bon : sans se lasser, cinq fois dans la même journée, il s’est soucié de procurer du travail, un salaire, une dignité à de pauvres hommes réduits à la misère. À chaque fois, le maître du domaine leur ordonna d’aller à sa vigne. La vigne est à comprendre comme étant le lieu du bonheur, le lieu de l’alliance avec Dieu. Le Royaume des cieux, c’est le lieu de la bonté de Dieu, où celui-ci ne cesse de nous inviter à entrer.
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son Intendant : « Appelle les ouvriers et distribue le salaire en commençant par les derniers, pour finir par les premiers. » (Mt 20, 8) Ce maître étonnant voulut que les premiers ouvriers engagés furent témoins de ce qu’il fit pour les derniers embauchés ! Tous reçurent le même salaire : une pièce d’argent !
Pourquoi ?
Par cette parabole, Jésus veut nous faire comprendre que pour Dieu, il n’y a pas de privilégiés ; que Dieu aime toutes les personnes, et, en particulier les plus délaissés, et qu’il veut les introduire dans sa Vigne, dans son bonheur… Il nous enseigne que Dieu répand ses bienfaits à profusion ; Dieu invite et appelle à toute heure, à tout âge, dans toute situation….
Cette page d’Évangile nous proclame l’une des vérités essentielles de notre foi : « Pour tous ceux qui croient, il n’y a pas de différence : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu… mais sont gratuitement justifiés par sa grâce : c’est l’œuvre de la Rédemption accomplie dans le Christ Jésus. » (Rm 3, 22)
Jésus est venu réaliser le projet de Dieu, annoncé par la Loi et les Prophètes. Ce salut est un don de Dieu, réalisé en Jésus et non le fruit de l’effort humain. Cette parabole devrait redonner une grande espérance à toutes les personnes qui abandonnèrent la foi. « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toute ses œuvres ; Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité » (Ps 144, 9.18)
Dieu est proche de chacune de ses créatures et rien n’est jamais perdu pour Lui ! Il embauche jusqu’à la dernière minute. Il n’est jamais trop tard ! Souvenons-nous que Jésus ne s’est pas contenté de raconter cette histoire… . Il l’a vécue en accordant le paradis à la dernière seconde au brigand crucifié avec lui.
Diacre Michel Houyoux
Liens avec d’autres sites web chrétiens
◊ L’Amour ne se mesure pas : cliquez ici pour lire l’article → 25ème dimanche du Temps Ordinaire - Année A
◊ Puiser à la source : cliquez ici pour lire l’article →25ème dimanche du temps ordinaire, année A
Laisser un commentaire