De l’Évangile selon saint Matthieu
En ce temps-là, Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 34-40)
Auteur +PÈRE MARIE LANDRY C+MPS
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu comme toi-même
Ô Seigneur, augmente ma foi en ta présence et tes commandements, mon espérance en tes promesses et mon amour en ton saint Nom ! Aujourd’hui, je voudrais ouvrir mon cœur à ton amour pour apprendre à aimer comme tu me le commandes.
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Ô Jésus, apprends-moi à aimer dans toutes les directions ! Aimer réellement Dieu dans mon prochain et mon prochain en Dieu ! Aimer avec les mêmes sentiments du Christ envers moi !
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même»
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Aujourd’hui, l’Église nous fait un résumé de notre “option vitale” («Tout ce qu’il y a dans l’Écriture —dans la Loi et les Prophètes— dépend de ces deux commandements»: Mt 22,40). Saint Matthieu et saint Marc mettent cette phrase sur les lèvres de Jésus-Christ; saint Luc, sur celles d’un pharisien. À chaque fois, c’est un dialogue
« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
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Les pharisiens, en apprenant que le Christ « avait fermé la bouche aux sadducéens », décident alors de le mettre à l’épreuve. Ils désirent sans doute faire valoir leur autorité face à la défaite des sadducéens. Cette question surgirait plus par esprit de compétition que par une véritable inquiétude de conversion. Notre méditation prend parfois ce chemin intellectuel, déconnectée des sentiers sinueux de notre vie spirituelle ou de notre cœur : suivre la volonté de Dieu des dix commandements sans se laisser surprendre par l’action de Dieu et celle de notre prochain dans le train-train de la vie quotidienne au plus intime de notre cœur.
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La Loi au lieu de nous inviter à la sainteté nous paralyse dans une situation de perfectionnisme intellectuel narcissique. Si les pharisiens connaissent les 613 lois de la Torah, Jésus leur montrera quels en sont les deux principaux : le Christ ne répond pas avec le grand commandement, mais avec le grand, le premier et le deuxième qui lui est semblable. Ils sont comme les faces d’une même monnaie.
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Aimer est un verbe toujours plus incompris. Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et tout son esprit devient un commandement encore plus lointain pour l’homme de notre culture habitué aux relations utiles et pragmatiques. Comment aimer Dieu si je ne l’ai jamais vu ? Jésus nous répond avec le deuxième commandement qui lui est semblable : aimer son prochain comme soi-même. Il nous le dira aussi d’une autre façon : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. « (Mt 25, 40)
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Le Seigneur nous rappelle cette loi du chapitre 19 du Lévitique au verset 18 après avoir énoncé une série de devoirs envers les plus pauvres. La manière d’aimer notre prochain est la façon avec laquelle nous nous aimons. D’où provient cet amour de nous-même ? De nous-mêmes ? Est-ce possible de s’aimer sois-même ? En fait l’amour de soi-même se donne dans une relation avec un amour plus grand, car il est impossible d’être à la fois le sujet et le destinataire de son propre amour, on créerait un court-circuit en soi-même.
Pour s’aimer soi-même, il faut apprendre à s’ouvrir à un amour plus grand et plus intense, l’amour du Père qui nous engendre dans le Fils. L’amour du prochain suit cette même loi. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes.Le Christ montre que ce sont plus que les deux plus grands commandements, car ce sont les incontournables et les principaux dont dépendent non seulement tous les autres (la loi si chère aux pharisiens), mais aussi les prophètes. Les pharisiens sont mis en échec par cette dernière précision, car les prophètes ne les mettent pas à l’aise.
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Suivre la Loi méticuleusement est plus simple qu’attendre le Messie comme l’annoncent les prophètes. Notre vie chrétienne ne risque-t-elle pas parfois de voguer sur un long fleuve tranquille et monotone comme endormie dans une conscience rigide et exigeante faite de règles et de préceptes sans vie et sans espérance ?Jésus aujourd’hui nous invite à revenir à l’essentiel de notre foi : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même, en sachant que cet amour n’est pas le fruit de nos efforts et de nos projets impeccables et parfaits, mais il provient de Dieu si nous nous laissons surprendre et guider par la Loi et les prophètes.
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Ô Seigneur, apprends-moi à aimer Dieu notre Père comme toi tu l’as aimé ! Ouvre-mon cœur à sa Loi et ses prophètes qui m’invitent à me convertir pour aimer davantage et mieux. Ne permets pas que je vagabonde dans les déserts de l’égoïsme : apprends-moi à me donner avec la force et le courage de ton Saint-Esprit ! Soyons attentif à notre prochain et accomplissons un bref examen de conscience dans l’après-midi pour demander au Seigneur de déverser en mon cœur l’amour du Père suffisant pour l’aimer comme moi-même.
Contact Père Marie Landry Bivina
Compléments
◊ Diacre Michel,Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Trentième dimanche du Temps Ordinaire — Année A
◊ Diaconos : : cliquez ici pour lire l’article → Le plus grand commandement
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La foi prise au mot : « Aime ton prochain comme toi-même »
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