Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem
Posté par diaconos le 29 octobre 2020
# Hérode le Grand fut l’un des personnages les plus importants de l’histoire de l’époque du Second Temple de Jérusalem, édifice auquel il conféra son aspect monumental qui subsiste encore. Son histoire est surtout connue par les écrits de Flavius Josèphe, lesquels, inspirés dans un premier ouvrage par les écrits du secrétaire d’Hérode Nicolas de Damas, lui furent particulièrement favorables. Un second ouvrage corrigea ensuite le premier, peut-être sous l’influence de ses relations avec les juifs de Rome. Hérode fut placé sur le trône de Jérusalem par les Romains. Pour consolider sa souveraineté, il retira le pouvoir politique aux prêtres qui dirigèrent la Judée depuis le début de l’époque du Second Temple. Pour écarter toute rivalité politique susceptible de menacer son pouvoir, il fit assassiner son épouse Mariamne ainsi que plusieurs de ses enfants. Mais sa réputation de cruauté fut surtout due à un passage de l’Évangile selon Matthieu (2, 16-18) connu sous le nom de massacre des Innocents. Afin de limiter le pouvoir des familles sacerdotales attachées au Temple de Jérusalem, Hérode nomma des grands prêtres d’origine égyptienne ou babylonienne, tels que Hananel, Josué ben Phabi ou Simon ben Boëthus.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce jour-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va-t’en d’ici : Hérode veut te tuer. » Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes.
Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Lc 13, 31-35)
Les desseins d’Hérode
Quelqu’un apporta à Jésus la nouvelle que Pilate fit massacrer des Galiléens. Jésus déclara que ceux-ci ne furent pas plus coupables que les autres, et que la repentance fut pour tous la condition du salut. Il ajouta la mention des victimes de la tour de Siloé, et réitéra son affirmation de la nécessité de la repentance.
Jésus illustra cette vérité et l’appliqua au peuple d’Israël dans son ensemble par la parabole du figuier planté dans la vigne, qui, durant trois ans, ne donna aucun fruit, et qui fut menacé d’être coupé. Sur l’intercession du vigneron, le propriétaire consentit à le laisser une année encore.
Des pharisiens invitèrent Jésus à s’éloigner en lui annonçant qu’Hérode en voulut à sa vie. Jésus fit dire à Hérode, en lui montrant qu’il pénétra ses ruses, que son ministère approcha de son terme, mais qu’il n’en continuerait pas moins à agir tranquillement, allant à Jérusalem, où il convint qu’un prophète mourut. Dans une apostrophe douloureuse, Jésus rappela à Jérusalem, meurtrière des prophètes, toutes les tentatives qu’il fit pour l’attirer à lui.
Elle serait désormais privée de sa présence, jusqu’au jour où elle le saluerait du cri : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Quel motif les pharisiens eurent-ils pour donner à Jésus cet avertissement ? La réponse de Jésus s’adressant directement à Hérode prouva qu’il considéra les paroles des pharisiens comme un message de la part de ce prince. Et il n’y eut pas lieu de douter de la réalité de ce message.
Hérode, qui eut une crainte superstitieuse de Jésus, ne voulut pas réellement le faire mourir, d’autant moins que sa conscience lui reprocha encore le meurtre de Jean-Baptiste ; mais comme les miracles de Jésus lui inspirèrent de la crainte, il employa les pharisiens, dont il connaissait la haine contre Jésus, pour l’éloigner des contrées qu’il gouvernait.
Précédemment, les hérodiens s’unir aux pharisiens pour comploter contre Jésus : « Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr. » (Mc 3, 6) Le renard est le type de la ruse dans toutes les langues. En désignant de la sorte Hérode, Jésus montra à ses envoyés qu’il pénétrait fort bien ses desseins. Dans le message dont il les chargea, il commença par rassurer Hérode : son ministère toucha à son terme.
Chasser des démons et achever de guérir quelques pauvres malades, telle fut l’œuvre inoffensive qu’il fit après un temps très court : « Il sera consommé ou accompli. Jésus fit eépondre à Hérode, que bientôt il ne sera plus pour lui un sujet de crainte, mais que, pour sa vie sur la terre, tout sera accompli.
Seulement il fallut en vertu de la volonté supérieure de Dieu que je marche, que je continue ma route, pendant le court temps qui me reste, m’avançant vers la capitale de la Judée ; car, malgré la menace d’Hérode de tuer Jésus ; ce fut à Jérusalem qui eut le triste privilège de tuer les prophètes , que Jésus fut exécuté.
Diacre Michel Houyoux
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