Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie
Posté par diaconos le 3 novembre 2020
# Le Grand souper est une parabole de l’Évangile selon Luc. Jésus veut à travers ses propos inciter à croire et à se réjouir de l’existence de Dieu. Cette parabole est proche dans la forme et le fond de celle des Noces. Le souverain pontife Grégoire le Grand nomma son homélie 36 : « les invités qui se dérobent ». Ce fut ce passage renommé de l’Évangile selon Luc qui fut commenté. Le Pape expliqua que ce repas sera celui de la fin des temps. Peu y viendront car malheureusement ils préfèrent les nourritures terrestres aux célestes. Saint-Grégoire exhorta à ne pas dédaigner les appels de Dieu, et à mettre au premier plan les volontés divines plutôt que les désirs matériels. Il faut croire en Dieu et ne pas refuser ses préceptes.
Tout fut prêt pour un grand dîner. Un homme y invita beaucoup de monde
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.”
Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi ’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” (Lc 14, 15-24)
L’invitation à un grand souper
La résurrection des justes, dont Jésus parla, éveilla chez l’un des convives l’espérance du bonheur céleste, de ce banquet dans le royaume de Dieu qui en fut le symbole : « Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le
Jésus répondit à cette exclamation, inspirée par une assurance présomptueuse, en donnant à ses auditeurs un sérieux avertissement. La parabole qu’il prononça leur dépeignit comment plusieurs des invités au banquet céleste n’y eurent aucune part, et cela par leur faute.
Il est probable que Jésus décrivit plus d’une fois l’ingratitude et la révolte de son peuple par cette similitude, en en modifiant certains traits. L’homme qui fit un grand souper, c’est Dieu, dont la miséricorde infinie offre à l’homme, perdu dans sa misère, le privilège de rentrer en communion avec lui, et de trouver auprès de lui tous les biens qui peuvent rassasier sa faim et remplir son cœur de la joie d’un banquet céleste.
L’invitation à ce grand souper retentit fréquemment et longtemps en Israël par le ministère des prophètes. Son serviteur, c’est Jésus lui-même, envoyé dans l’accomplissement des temps pour réitérer d’une manière plus pressante et plus solennelle l’invitation. Seul il put dire : « C’est déjà prêté, car lui-même avait tout préparé, tout accompli pour le salut de l’humanité perdue.
Les termes dont il se servit expriment la parfaite gratuité de ce salut. Mais ils se mirent tous unanimement à s’excuser. Le premier lui dit : » J’ai acheté un champ, et il me faut nécessairement sortir pour le voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. » Ces termes firent ressortir ce qu’il y eut dans une telle conduite de surprenant, d’ingrat, d’injurieux pour celui qui invita. Ce fut l’inimitié du cœur de l’homme contre Dieu prise sur le fait.
Les excuses différèrent, mais l’esprit fut le même. Il y eut une gradation : le premier se crut sous la nécessité de refuser ; le second eut dit qu’il partit pour éprouver ses bœufs ; le troisième ne chercha aucune excuse, il se sentit dispensé par l’importance de ce que son mariage le retint, et il se contenta de répondre : « Je ne puis. »
Tous les motifs allégués furent honnêtes, légitimes, plausibles pour ces gens : ce furent les possessions, les affaires, les affections de famille. Mais comme il n’y eut aucune incompatibilité entre ces choses-là et la communion avec Dieu, elles ne furent que de vains prétextes. Le vrai obstacle fut dans le cœur de l’homme.
Le serviteur, de retour de sa mission, rendit compte au maître des refus qu’il essuya. La colère du maître de la maison ne fut que trop justifiée par la secrète inimitié des gens qui méprisèrent son invitation. Plus l’amour de Dieu est grand, plus sa colère sera terrible. La seconde invitation s’adressa à tous les malheureux ici désignés, qui n’eurent d’autre retraite que les places et les rues de la ville.
Le serviteur, ayant reçu l’ordre de son maître, repartit pour faire la seconde invitation, et que ce fut après son retour qu’il prononça ces paroles. Mais de quel droit suppose-t-on ce fait non exprimé dans un récit aussi circonstancié ?
Non, le serviteur, repoussé par les premiers invités, a fait de lui-même ce que le maître lui commande ici, en sorte qu’il peut répondre aussitôt : c’est fait, ce que tu as ordonné. Ce sens s’applique admirablement à Jésus ; il a pleinement accompli ce conseil de Dieu qui lui était connu, d’annoncer l’Évangile aux pauvres. (Meyer)
Mais quelle révélation de la miséricorde infinie de Dieu, dans ces dernières paroles ajoutées par le serviteur : et il y eut encore de la place ! S’il en fut un plus pauvre, plus misérable encore que ces derniers invités, il put reprendre courage et se dire : » Il y a aussi de la place pour moi. »
« Dieu ne force personne, mais il fait qu’on veut « Gaussen) » Qui aurait pu croire que jamais on chercherait dans ces paroles une légitimation de l’horrible contrainte par le fer et le feu ! Ces dernières paroles, conclusion de la parabole (car), font encore partie de celle-ci, et sont mises dans la bouche du maître de la maison ; elles ne sont pas une déclaration de Jésus aux convives, comme on l’a prétendu, puisque lui-même apparaît dans cette histoire comme serviteur.
Elles expriment toute la sévérité de Dieu, à la fin de cette parabole destinée à révéler tout son amour. « Car je vous dis qu’aucun de ces hommes qui ont été invités ne goûtera de mon souper. » Ces dernières paroles, conclusion de la parabole, firent encore partie de celle-ci, et furent mises dans la bouche du maître de la maison ; elles ne furent pas une déclaration de Jésus aux convives, puisque lui-même apparut dans cette histoire comme serviteur. Elles expriment toute la sévérité de Dieu, à la fin de cette parabole destinée à révéler tout son amour.
Diacre Michel Houyoux
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