XXXème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Posté par diaconos le 9 novembre 2020
Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.’ Son maître lui déclara : Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.’ Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’
Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ » (Mt 25, 14-30)
N’ayez pas peur !
La parabole des talents, comme tant d’autres, traite du Royaume de Dieu et du retour du Christ. L’essentiel est de se préparer à la rencontre et d’être toujours prêt pour accueillir celui qui vient comme un voleur dans la nuit. Il y a « talents » et « talents »
Les talents sont ces dons naturels que chacun a ; ce sont ces aptitudes particulières que nous avons tous à faire remarquablement telle ou telle chose : celui-ci est un peintre de talent mais vois celui-là, c’est un jeune talent. ; mais au temps de Jésus, un talent était un lingot en argent ou en or qui valait six mille deniers, une somme énorme : l’équivalent du salaire de six mille journées de travail ; soit, le salaire de plus de seize d’années de labeur ! Ces talents confiés aux serviteurs, à chacun selon ses capacités, et sans consignes particulières, par le maître qui part en voyage, les laissent devant leur responsabilité. Les comptes seront à rendre au retour du maître.
Le Maître partit en voyage et nous ayant confié tous ses biens c’est Dieu, bien sûr. Et la récompense c’est d’avoir part à son Royaume : « Entre dans la joie de ton Maître. » L’histoire des talents est d’abord et avant tous l’histoire d’une peur. Et des peurs, nous en avons toutes et tous. La première chose à faire, est d’abord de se l’avouer. Ayant pris conscience de celle-ci, il y a lieu d’agir nous dit le Christ. À force d’avoir peur, nous risquons de ne plus rien faire à l’image de l’homme qui n’avait qu’un seul talent : « J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. » Cet homme a manqué d’audace et de confiance. Il n’a pas pris ses responsabilités.
Nous ne sommes pas sur terre pour subir la vie mais pour la vivre à fond et pour ce faire, il y a parfois des risques à prendre. Cet homme prétend savoir distinguer le bon et le mauvais et, pour lui, le maître est mauvais : « Maître, je savais que tu es un homme dur, tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur. » C’est bien là, en chacun de nous, que peut se tenir le commencement de l’échec et du malheur.
Croire que Dieu est vraiment Amour, tel est le défi qui nous est proposé. Le croire et par conséquent sortir de la peur qui nous stérilise. Essayons d’identifier les peurs qui nous font prendre Dieu pour un maître dur. L’un des enjeux majeurs de notre vie est le passage de la peur à la foi, même quand, comme Jésus mis en croix, nous sommes agressés par le pire. C’est bien pour cela que les rencontres de Jésus avec ses disciples commencent si souvent par : « N’ayez pas peur «
Quiconque a peur, enterre sa vie parce qu’il a trop peur de la perdre. Or, une seule vie nous a été donnée, ne passons pas à côté de celle-ci. Elle vaut tellement la peine d’être vécue en plénitude. Ne rien faire, de façon à ce qu’on n’ait rien à nous reprocher… c’est justement cela qui nous serait reproché, et plutôt sévèrement : « Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! »
Nous avons tous des capacités, des talents. Qu’en faisons-nous ? Les utilisons-nous pour satisfaire notre égoïsme, pour nos intérêts personnels ? Ou bien pour honorer le Seigneur dans la préservation et le développement de notre environnement, pour servir le Seigneur dans les autres, ceux qui nous entourent, ceux qui sont plus mal pris que nous ?
S i nous agissons de cette façon, nous faisons fructifier les talents que le Seigneur nous a donnés, nous remplissons notre cruche personnelle jusqu’au bord. Et, quand le Seigneur reviendra, nous pourrons lui dire en toute vérité : « Voilà, Seigneur, avec mes capacités et avec les dons de ta création, je te présente ce que j’en ai fait ; j’ai agi de mon mieux et j’ai fait tout mon possible : je te l’offre comme un beau cadeau. » Et le Seigneur nous dira : « Viens, bon et fidèle serviteur ; entre dans mon royaume de lumière. «
Diacre Michel Houyoux
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