Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste
Posté par diaconos le 10 décembre 2020
# Jean Baptiste est un personnage important du christianisme et de l’islam. Sur le plan historique, son existence fut attestée par un passage de Flavius Josèphe, il fut un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth. L’Évangile selon Jean localisa l’activité du Baptiste sur les rives du Jourdain et à Béthanie au-delà du Jourdain. Jésus y vécut un temps et y recrua ses premiers apôtres. Les Évangiles synoptiques synchronisèrent le début de l’activité de Jésus avec l’emprisonnement de Jean. L’audience de Jean Baptiste nea cessa de croître, au point de susciter la réaction d’Hérode Antipas craignant qu’il ne suscita une révolution. Dans les Évangiles synoptiques, le Baptiste fut mis à mort, parce qu’il critiqua le mariage d’Antipas avec rodiade. Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète qui annonça la venue de Jésus de Nazareth. Il le baptisa sur les bords du Jourdain. Précurseur du Messie, il est présenté dans les synoptiques comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie. L’Église en a fait un saint et lui a consacré deux fêtes : le 24 juin qui commémore sa naissance, et le 29 août qui célèbre la mémoire de sa décapitation.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » (Mt 11, 11-15)
Celui qui a des oreilles, qu’il entende !
Ceux qui sont nés de femme, ce sont tous les hommes, mais cet hébraïsme exprime l’idée de l’homme faible, mortel, pécheur. : « L’homme né de la femme ! Sa vie est courte, sans cesse agitée. » (Jb 14 1) Nul parmi les hommes de l’ancienne alliance, n’e fut plus grand que Jean-Baptiste. Mais telle est la supériorité absolue de ce royaume des cieux établi sur la terre par le Fils de Dieu, que là celui-là même qui est en soi plus petit que le précurseur, est plus grand que lui.
La raison en est que le rapport tout nouveau dans lequel L’homme pécheur entre avec Dieu par sa communion avec Jésus-Christ, par sa réconciliation au moyen du sacrifice de la croix par la régénération qu’opère en lui l’Esprit-Saint, est spécifiquement différent du rapport que les justes ou même les prophètes de l’Ancien Testament soutenaient avec Dieu. Cela ne signifie pas que Jean-Baptiste ne dut pas avoir part à la plénitude de ce royaume de Dieu, mais Jésus marque ici d’une manière absolue le caractère divers des deux alliances sur la terre, or Jean appartenait encore à l’ancienne.
Ces paroles appartiennent encore au discours que Jésus prononça à la louange de Jean. Ce fut à lui, à sa puissante prédication de la repentance qu’il attribua ces besoins religieux si profonds, qui attirèrent à lui les gens et qui en amenèrent un grand nombre à saisir le royaume des cieux avec une sorte de violence morale.
Qu’on se souvienne de ces foules qui se pressèrent autour de Jésus, qui lui laissèrent à peine le temps de prendre un repas, qui le forcèrent souvent à se retirer au désert, pour y trouver quelque repos, qu’on se rappelle aussi la soif de pardon qui tourmenta les péagers et les pécheurs qui vinrent à lui malgré tous les obstacles ; que l’on considère les dures conditions que Jésus mit à l’entrée dans le royaume et les saintes violences qu’il exigea de ses disciples : » Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne. » (Mt 5, 29-30)
Ce fut avec une joie intime que Jésus dut prononcer ces paroles. Ils ne l’eurent pas compris, ceux qui entendirent sa pensée comme une plainte ou un blâme contre de prétendus ennemis qui violentèrent son royaume par la persécution ou contre d’autres violents qui en empêchèrent les progrès par un faux zèle. Tous les prophètes et la loi prophétisèrent jusqu’à Jean ; il fut cet Élie qui vint.
Diacre Michel Houyoux
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