La Sainte Famille — Année B
Posté par diaconos le 21 décembre 2020
L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse
# La Sainte Famille est le nom donné à la famille formée par Jésus de Nazareth et ses parents, Marie et Joseph. Elle est citée en exemple par l’Église catholique pour toutes les familles catholiques. La fête liturgique célébrant cette Sainte Famille de Nazareth fut instaurée par l’Église en 1893 et fixée aujourd’hui au dimanche qui suit immédiatement la fête de Noël. St Joseph, époux de Marie, est fêté le 19 mars et saint Joseph artisan le 1er mai. C’est un religieux canadien, François de Laval, qui est à l’origine du culte de la Sainte Famille. En 1660, le monastère Saint-Joseph du Bessillon avait signalé des miracles sur Saint Joseph et Sainte Marie et la paroisse de Sainte-Famille sur l’île d’Orléans fut fondée en 1684. En 1665, François de Laval fonda la confrérie de la Sainte Famille, une confrérie qui existe encore dans quelques paroisses du Canada. Ce culte s’est ensuite répandu dans l’Église catholique au XIXe siècle avec l’appui du pape Léon XIII. La fête de la Sainte Famille est la fête patronale du séminaire de Québec. Elle est tout particulièrement vénérée à Cotignac (sud de la France), lieu d’apparition de la Vierge Marie et de Saint Joseph, dans le Sanctuaire Notre Dame de Grâces.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » (Lc 2, 22-40)
Circoncision et présentation au temple
Les parents de Jésus l’amenèrent au temple pour accomplir les prescriptions-de la loi relatives à la purification de la mère et à la consécration du fils premier-né. Ils offrirent le sacrifice des pauvres. Siméon., cet homme juste et pieux, qui attendit le salut et eut reçu la promesse de le voir avant de mourir, vint au temple, conduit par l’Esprit, et reçut l’enfant dans ses bras en bénissant Dieu.
Siméon exprima ses sentiments personnels : il put s’en aller en paix, puisqu’il vit le salut ; puis il célébra ce salut que Dieu prépara et qui fut la lumière des païens et la gloire d’Israël. À l’admiration du père et de la mère, Siméon répondit en prophétisant le triage que le Messie opérera, l’opposition qu’il rencontrera, la grande douleur qu’il causera à sa mère. Le but de ces dispensations sera la manifestation des pensées cachées.
Anne, cette veuve, très avancée en âge et qui passait sa vie dans le temple, survint et loua Dieu en présence de tous. Marie et Joseph rentrèrent à Nazareth, où l’enfant se développa corporellement et spirituellement sous l’action de la grâce divine. Tout enfant israélite mâle devait être circoncis le huitième jour (Genèse 17.12 ; Lévitique 12.3). C’était là le signe distinctif de l’alliance que Dieu traita avec Abraham et qui, comme le baptême, était le symbole de la purification.
C’est dans cette cérémonie qu’on donnait son nom au petit enfant : » Et étant venus le huitième jour pour circoncire le petit enfant, ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. » (Lc 1, 59) Jésus, dès son entrée dans la vie, entre dans l’alliance de son peuple ; il est soumis à la circoncision. Il est né de femme et né sous la loi : « Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, né sous la Loi » (Ga, 4, 4) . C’est par là qu’il commença à réaliser son nom de Jésus, ou Sauveur.
Tout premier-né appartenait à l’Éternel et devait être exclusivement consacré à son service ; mais la tribu de Lévi ayant été choisie pour ce service, il fallait que tous les premiers-nés des autres tribus fussent rachetés à prix d’argent : » Car ils me sont entièrement donnés d’entre les enfants d’Israël ; je les ai pris pour moi, à la place de tous ceux qui naissent les premiers, de tous les premiers-nés d’entre les enfants d’Israël. » (Nb 8, 16), afin que le droit divin fût constaté, et que le futur chef de famille se souvînt toujours de ses obligations.
La maman de Jésus dut offrir un agneau en holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le péché ; mais, si ses moyens ne le lui permettaient pas, elle pouvait remplacer ce sacrifice par celui de deux tourterelles ou de deux jeunes pigeons : « Quand les jours de sa purification seront achevés – qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille – elle apportera à l’entrée de la tente de la Rencontre un agneau dans sa première année pour l’holocauste, et un pigeonneau ou une tourterelle pour le sacrifice pour le péché, et elle les remettra au prêtre. 7 Celui-ci les présentera à l’Éternel, accomplira pour elle le rite d’expiation et elle sera rituellement purifiée de sa perte de sang. Telle fut la règle concernant la femme qui donne naissance à un garçon ou à une fille. Si elle n’a pas de quoi offrir un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeonneaux, l’un pour l’holocauste et l’autre pour le sacrifice pour le péché ; le prêtre accomplira pour elle le rite d’expiation et elle sera purifié » (Lv 12, 6-8).
Siméon est inconnu dans l’histoire ; son nom signifie exaucement . Il était juste et pieux ; il attendait la venue du Sauveur. Siméon, Anne, Zacharie, Joseph d’Arimathée et d’autres encore montrèrent qu’il y eut d’humbles Israélites qui étaient prêts à recevoir le Seigneur sous quelque chétive apparence qu’il plairait à Dieu de le leur manifester. Le sacerdoce officiel n’accueillit pas le Seigneur qui, pour la première fois, entrait dans son temple: « Voici, j’enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l’alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l’Éternel des armées » (Ml 3, 1)
Un sacerdoce libre se forma pour le suppléer ; il fut représenté par Siméon et Anne. La source de la vie religieuse de Siméon y fut clairement indiquée. Cette préparation eut lieu durant des siècles par toutes les révélations de l’ancienne alliance. Ce grand salut destiné à tous se répartit en deux courants divers. D’une part, il est lumière pour éclairer les nations païennes , pour la révélation des nations qui, pour la révélation qui leur est destinée, à elles, sont plongées dans les ténèbres les plus profondes ; d’autre part, il est la gloire du peuple d’Israël qui, tout en ayant part à ce salut, aura l’immortel honneur de l’avoir donné au monde : « Je fais approcher ma justice: elle n’est pas loin; Et mon salut: il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, Et ma gloire sur Israël. » (Is 46, 13)
Anne resta veuve et âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle Elle ne s’éloigna pas du Temple, rendant un culte par des jeûnes et des prières, nuit et jour, fille de Phanuel, elle ne fut connue dans l’histoire évangélique que par ce trait. Le mot de prophétesse indique que, comme Siméon, elle avait reçu l’esprit de prophétie, par lequel elle aussi reconnut dans le petit enfant le Sauveur promis, et en glorifia Dieu.
Luc rappelle encore à sa louange qu’après un temps assez court de mariage, elle avait vécu jusqu’à l’âge de quatre-vingt-quatre ans dans un long veuvage, ce qui était considéré comme très honorable chez les Juifs. M. Godet traduit : « veuve depuis déjà quatre-vingt-quatre ans ». La sagesse, comprenant la connaissance de Dieu et celle des hommes, dans son application pratique à la vie, fut le trait saillant du caractère de Jésus enfant. Jésus passa par toutes les phases d’un développement normal, le seul qui se soit accompli sur la terre, le seul qui ait été exempt de toutes les atteintes délétères du mal et se soit poursuivi d’une manière harmonique par une communion constante avec Dieu.
Diacre Michel Houyoux
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Compléments
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♥ Abbé Pierre Desroches : « La Sainte Famille : Dans la nuit, la foi de Joseph »
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