Mon âme exalte le Seigneur
Posté par diaconos le 22 décembre 2020
Le Puissant fit pour moi des merveilles
# Le Magnificat est le cantique chanté par la Vierge Marie après l’Annonciation, lors de la visite qu’elle rend à sa cousine Élisabeth, plus âgée qu’elle et enceinte. Cet épisode est couramment appelé la Visitation. Également intitulé Cantique de Marie, ainsi que Cantique de la Vierge, le Magnificat est tiré de l’Évangile de Luc, 1, 46-56 Origine : Inspiré du cantique d’Hanna, la mère du prophète Samuel (Premier livre de Samuel, dans la Bible), il souligne le lien profond entre l’Espérance et la Foi chez le croyant (tant juif que chrétien). « Magnificat » est le premier mot (l’incipit) de la traduction latine de ce chant de louange. Il fait partie des liturgies romaine (pour l’office du soir, les Vêpres) et byzantine (aux matines, c’est le seul cantique biblique toujours psalmodié dans le cadre de l’ode qui s’y réfère au sein du canon), et a inspiré de nombreuses œuvres musicales. Chez les protestants, seule l’Église anglicane utilise ce chant, de manière quotidienne, pour le culte du soir, usage conservé du passé catholique.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. » (Lc 1, 46-56)
Magnificat
Marie chanta les grandes choses que Dieu lui a faites, et, comme Élisabeth, elle parla sous l’influence de l’Esprit-Saint. Son cantique, qui se divise en quatre strophes, fut pénétré de la poésie de l’Ancien Testament et en particulier de celle qui respira dans le cantique d’Anne, mère de Samuel.
L’âme pieuse, dans les moments les plus solennels de sa vie intérieure, trouve toujours dans les paroles de l’Écriture l’expression la plus vraie de ses sentiments. Il y a même là une preuve de la vérité historique des récits de Luc. Un inventeur postérieur de ces scènes touchantes n’aurait pas cité des paroles plus en harmonie avec l’esprit de la nouvelle alliance.
Dès les premières phrases du cantique, cette forme de la poésie hébraïque, qu’on nomme le parallélisme, consiste à rendre la même pensée par deux expressions différentes, avec une nuance délicate et importante.
L’âme et l’esprit sont tour à tour le sujet de la phrase, sur la différence de ces deux termes, selon la psychologie de l’Écriture : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé’
Magnifier, mot que d’autres traduisent par célébrer, louer, est un hébraïsme dont il faut conserver le sens et qui signifie proprement grandir. Une âme, élevée comme celle de Marie par l’Esprit, sentit et contempla la grandeur de Dieu et éprouva le besoin de la proclamer devant tout son entourage.
C’est ainsi que toutes les perfections de Dieu peuvent grandir parmi les hommes, lorsqu’ils apprennent à les connaître mieux. C’est ce que nous lui demandons à l’égard de sa sainteté par cette prière : « Que ton nom soit sanctifié ». Tandis que le premier verbe était au présent, le second : s’est réjoui , est au passé : il se rapporta à un moment précis dont Marie conserva le souvenir, et ce moment fut celui où elle reconnut que la promesse de Dieu fut accomplie en elle.
Ensuite, Marie nomma Dieu son Sauveur : le regard de sa foi pénétra plus loin que le moment présent et s’étendit jusqu’à ce salut du monde que Dieu allait accomplir. Élisabeth l’appela bien-heureuse, et ces paroles, pleines d’un religieux enthousiasme, achevèrent d’affermir la foi de Marie en sa grande destinée, en sorte qu’elle vit ce mot de sa parente répété par les générations futures : « Et Léa dit : Que je suis heureuse ! car les filles me diront heureuse ; et elle l’appela Asser (heureux). » (Gn 30, 13)
Marie célébra la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, trois perfections qui se sont manifestées dans les grandes choses qui lui furent faites. La toute-puissance se déploya dans l’incarnation, qui eut la sainteté pour caractère principal, et qui fit éclater la miséricorde de Dieu.
Marie s’éleva, à la manière des prophètes, jusqu’à la contemplation de la grande révolution qui se réalisa par ce Messie dont elle fut la mère. Si Dieu l’ appela, elle, la plus humble des filles de son peuple, à l’honneur de donner le jour au Messie, ce qu »il rejeta toutes les idées de grandeur humaine.
Le principe du règne qu’il veut établir, et qui transformera le monde, sera d’élever quiconque s’abaisse et d’abaisser quiconque s’élève. (Lc 18, 14) Comme les prophètes aussi, elle désigna, par tous ces verbes au passé, ces grands événements comme déjà accomplis, tellement ils furent certains pour elle. .
Quelques interprètes entendirent par les orgueilleux, les puissants, les riches, les païens, tandis que les humbles, et ceux qui ont faim, seraient les Israélites. Ils se fondèrent pour cela sur ces mots : « Il a pris en sa protection Israël », qui leur parurent reproduire la reproduire la même idée sous une autre forme.
Mais Marie n’ignora pas que dans le peuple juif comme au sein des nations la miséricorde de Dieu fut seulement pour ceux qui le craignirent.
On ne doit prendre ces expressions : puissants, petits, riches, pauvres, ni exclusivement dans le sens social, ni exclusivement dans le sens spirituel. Dans tous ces termes sont réunies les deux notions spirituelle et temporelle. (Godet) L’Éternel, voyant Israël qui le servit, le craignit, l »aima, accablé sous l’oppression de sa misère, le secourut et prit sa cause, il accomplit sa délivrance : « Mais toi, Israël, tu es mon serviteur. Jacob, tu es celui que j’ai choisi, le descendant de mon ami Abraham. Je t’ai pris aux extrémités de la terre, je t’ai appelé d’une région lointaine et t’ai dit: «Tu es mon serviteur.» Je t’ai choisi et ne te rejette pas. » (Is 41, 8-9)
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