Diaconos est un blog catholique, créé le mercredi 23 janvier 2008, par Michel Houyoux, diacre et ancien professeur au Collège saint Stanislas à Mons (Belgique),
# Le récit de l’Expulsion des démons chez les Gadaréniens se trouve dans les trois Évangiles synoptiques. La scène semble se situer à Gadara, aujourd’hui Umm Qeis en Jordanie, non loin du lac de Tibériade, ou à Gérasa. Saint Jean Chrysostome raconte que ce miracle montre toute la miséricorde, l’œil providentiel qu’a Dieu pour les humains. Et il rajouta : « Nous apprenons encore par cette histoire que Dieu ne veille pas seulement en général sur nous tous, mais sur chacun de nous en particulier. Jésus-Christ le déclara expressément à-ses disciples lorsqu’il leur dit : « Tous les cheveux de votre tête ont été comptés » (Matth. X, 30) ».
L’abbé Antoni Carol i Hostench axe son homélie sur la liberté humaine. Pour lui autant est grand le pouvoir divin concrétisé par ce miracle, autant est importante la liberté donnée aux humains de croire en Dieu, ou de ne pas croire, et ce malgré les preuves apportées. Umm Qeis est une ville de Jordanie, dans la province jordanienne d’Irbid à 20 km au nord-ouest de la capitale provinciale Irbid et à 3 km au sud du Yarmouk. Elle est construite à l’emplacement de l’antique ville de Gadara . La ville s’est aussi appelée Antioche ou Antiochia Sémiramis et Séleucie, et faisait partie des cités de la Décapole.
Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : Esprit impur, sors de cet homme ! »
Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. »
Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.
Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.» (Mc 5, 1-20)
Le démoniaque de Gadara
Jésus et ses apôtres arrivèrent à l’autre bord du lac, après avoir essuyé la tempête. Marc raconta avec beaucoup plus de détails que les autres évangélistes : » Le démoniaque était continuellement, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. » Ces détails, conservés par Marc, montrèrent jusqu’à quel degré de frénésie parvint ce malheureux. La fureur doublait ses forces. C’est ce qui se voit souvent chez les fous furieux ; mais Marc voulut indiquer une influence de la puissance des ténèbres.
Les sépulcres et les montagnes sont mentionnés ensemble, parce que les tombeaux, en Orient, étaient des grottes naturelles ou creusées dans le flanc d’une colline. Le démoniaque séjournait dans ces endroits écartés et lugubres, afin d’y chercher la solitude. Les actes de violence exercés sur lui-même par ce malheureux (se meurtrissant avec des pierres), et dont Marc seul le retint, furent considérés par quelques interprètes comme des signes de repentance ou de désespoir et non comme un simple effet de la folie furieuse.
Ce malade, en proie à la puissance des ténèbres, endurait aussi une affreuse souffrance morale. À ce point de vue, on comprend mieux la grandeur de la délivrance dont il fut redevable à Jésus. Cet empressement du malade à accourir auprès de Jésus dès qu’il le vit de loin, et à se jeter à ses pieds, prouva évidemment, comme le fit observer Olshausen, que le premier aspect de Jésus exerça sur lui une influence bienfaisante, qu’il se sentit attiré vers lui, et qu’il en attendait du soulagement.
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