Mercredi de la cinquième semaine du temps ordinaire dans l’année B
Posté par diaconos le 10 février 2021
Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur
# Notre vie ne consiste pas à faire ce qui nous plaît à chaque instant. Notre existence ne se résume pas à passer d’un caprice futile à un autre. Notre vie a un but. Par le baptême, nous avons choisi de devenir les enfants adoptifs de Dieu et de proclamer au monde entier que Jésus Christ est le Fils du Dieu Vivant, le seul Sauveur de l’humanité, et que l’homme atteindra la vie éternelle par Lui seul. Bien sûr, c’est une tâche difficile dans un monde qui se noie dans le matérialisme et qui perd le sens des valeurs. Néanmoins, c’est dans ce monde que le Seigneur veut que nous soyons des témoins. Nous ne sommes pas baptisés pour fuir le monde, mais plutôt pour le ramener au Christ.
Cela implique de nous charger de la croix du Christ, comme Simon le Cyréen. Notre vie sera belle si elle se passe aux côtés du Christ. Alors elle sera imprégnée de son amour. Le monde nous présente toute sorte de manières de vivre une soi-disant liberté. Le Prince du monde, le Prince du mensonge, veut orienter notre liberté en faisant miroiter un plus grand bien-être. Pourtant, nous savons bien que ce n’est pas par ce chemin que nous arriverons au vrai bonheur. Gardons les idées claires et une volonté ferme pour ne pas succomber à de telles tentations.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole.
Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.
Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. » » (Mc 7, 14-23)
Activité de Jésus dans la région de Génézareth
D’après, Jésus se trouvait alors dans la contrée de Génésareth, où il enseignait et opérait des guérisons. Ce mot de parabole désigne le langage figuré dont Jésus se servait dans ses enseignements La demande d’explication ici attribuée aux disciples fut adressée à Jésus par Pierre : « Prenant la parole, Pierre lui dit : « Explique-nous cette parabole. » (Mt 15, 15)
Marc, l’interpréta de sa prédication en omettant fréquemment le nom de Pierre parce que lui-même le passa sous silence par modestie. Jésus, en déclarant d’une manière si absolue que rien d’extérieur ne souillait l’homme, voulut-il dire qu’il n’exista pas de souillure légale et abolir ainsi d’un mot toutes les distinctions que fit la loi entre les aliments qu’elle déclara purs ou impurs ? Cette conséquence ressortit du principe qu’il posa ici, mais tel ne fut pas son but immédiat.
L’erreur des pharisiens fut de ne pas comprendre que toutes les prescriptions de la loi relatives à une souillure ou à une pureté légales n’eurent d’autre but que de révéler à l’homme la souillure ou la pureté morales. Ils prirent le moyen pour le but et, en s’attachant à la lettre de la loi, ils la matérialisèrent et tombèrent dans un pauvre formalisme.
Jésus voulut rétablir la distinction entre une souillure légale et la souillure morale. Les aliments dont il s’agit ne font qu’entretenir la vie animale, et tout ce qui ne sert pas à la nutrition fut rejeté ; et cet acte purifia les aliments eux-mêmes. En poursuivant sa pensée jusqu’à ces détails matériels, Jésus voulut faire sentir à ses auditeurs combien les interprétations pharisaïques de la loi la rabaissèrent et la dégradèrent.
Très souvent Marc employa cette tournure : il disait, introduisant par là, non un discours nouveau, mais une pensée nouvelle dans le discours. Ici cette pensée nouvelle fut l’idée vraie et morale de la souillure opposée aux idées fausses que s’en firent les Juifs d’après la loi mal comprise. Tous les vices et les péchés que Jésus énuméra souillèrent l’homme, parce qu’ils furent en lui, dans son cœur.
Marc présenta beaucoup mieux cette énumération des péchés de l’homme :
- Que les mauvaises pensées sont l’élément générateur (Romains 1, 21) dont tous les autres péchés ne sont que la réalisation.
- Que les deux premiers termes (adultères, fornications) indiquent les péchés qui ont leur source dans la sensualité.
- Que les meurtres, les larcins, les cupidités proviennent d’une ambition dépravée, à moins qu’on ne veuille attribuer le premier de ces péchés à la haine.
- Que les vices qui suivent sont des passions mauvaises, indépendantes des actes par lesquels elles se manifestent. Les méchancetés sont l’effet de cette malice qui se complaît à faire le mal, la fraude exprime ici, moins des actes d’injustice que la duplicité, la fausseté du caractère, tout ce qui est contraire à la droiture..
La dissolution ne signifie pas ici l’impudicité, car cette idée a déjà été exprimée pleinement par deux termes ; ce mot indique plutôt, comme dans les auteurs classiques, l’insolence avec laquelle l’homme corrompu s’abandonne à sa dépravation ; l’œil envieux est l’envie méchante qu’on porte à un homme et à laquelle la croyance populaire en plus d’un pays, attribue une influence malfaisante ; la calomnie, grec le blasphème, pourrait être une parole impie prononcée contre Dieu, mais, comme tout, dans cette énumération, se borne aux rapports des hommes entre eux, il vaut mieux entendre par là une parole offensante, outrageante, adressée au prochain ; l’orgueil est littéralement, d’après le grec, la disposition de l’esprit superbe qui veut paraître au-dessus des autres ; la folie enfin, ne signifie point ici l’aliénation mentale, mais, comme fréquemment en hébreu, l’impiété qui est une suprême déraison
Il est peu de passages de l’Écriture qui nous révèlent d’une manière plus complète la corruption naturelle du cœur de l’homme, que ce discours de Jésus-Christ. D’où il ne faudrait pas conclure toutefois que tout mal moral dans le monde procède de l’homme. Il y eut un royaume des ténèbres qui exerce sur lui son influence, comme aussi une puissance de la grâce divine qui put le régénérer ; et alors, de ce même cœur d’où sortirent les mauvaises pensées et les péchés sortirent aussi les bons sentiments et les bonnes actions.
Diacre Michel Houyoux
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