Mercredi des cendres
Posté par diaconos le 17 février 2021
Ton Père qui voit dans le secret te le rendra
# La ritualisation des cendres est liée à la pénitence dès l’Ancien Testament, notamment dans le Livre de Daniel et le Livre de Jonas : « Et je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne, et avec le sac et la cendre et le bruit étant parvenu jusqu’au roi de Ninive, il se leva de son trône, jeta bas son manteau, se couvrit d’un cilice et s’assit sur la cendre. Les cendres expriment le néant de l’homme, sa petitesse et sa finitude, face à l’immortalité et à la transcendance de Dieu.
Dans le christianisme, le premier concile de Nicée, en 325, préconisa un jeûne de quarante jours pour préparer Pâques. Le pape Grégoire Ier institua aux alentours de l’an 591 la coutume, en ce mercredi, de consacrer au service divin les cendres des rameaux de l’année précédente et de tracer avec ces cendres une croix sur le front des fidèles. En recevant cette croix de cendres, les fidèles doivent prendre conscience de leur caractère éphémère et être appelés à la conversion La première prière pour la bénédiction des cendres date du XIe siècle. Lors du synode de Bénévent (1091), le pape Urbain II recommanda la coutume de l’éparpillement des cendres pour toute l’Église.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. » (Mt 6, 1-6.16-18)
La justice du royaume de Dieu
La justice du royaume de Dieu, ressortant de la vraie interprétation de la loi, c’est le sujet général du sermon sur la montagne ; ici ce terme désigne les actes qui constituent la vraie piété, le culte que Dieu réclame de ceux qui prétendent le servir. Jésus en releva les manifestations diverses, afin d’opposer la vérité aux fausses pratiques des pharisiens. Avant tout, aucun des exercices de cette piété ne doit être fait devant les hommes dans le but d’être vu par eux, et d’attirer ainsi leur admiration et leurs louanges. Autrement pas de récompense auprès de Dieu
Faire l’aumône, c’est exercer la miséricorde, telle est la signification étymologique du mot grec d’où dérive le mot aumône. Ce sens indique déjà le motif intérieur d’où doit procéder la bienfaisance.L’exercer avec ostentation, c’est l’affaire des hypocrites. Quelques interprètes pensèrent que chez les Juifs les riches faisaient réellement sonner de la trompette en certains jours pour rassembler les indigents. Il n’est pas nécessaire de recourir a cet usage, qui d’ailleurs n’est pas prouvé, pour comprendre la métaphore qu’employa Jésus..
Faire l’aumône dans les synagogues et dans les rues, n’est pas un mal en soi, mais ce qui en fait un mal, c’est ce but : être glorifié des hommes. C’est là la récompense que cherchent les hypocrites, ils l’ont déjà et n’auront plus rien à réclamer : « Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » (Mt 5, 12)
Toutes les fois qu’on vous loue, craignez cette parole du Sauveur : En vérité je vous le dis, vous avez reçu votre récompense. Parole si importante que Jésus-Christ la répète à chaque action qu’il marque en particulier dans ce chapitre. (Bossuet)
La parole de Jésus implique que nous recevrons une rétribution pour les aumônes que nous aurons faites, il ne faut cependant attacher à celles-ci aucune idée de mérite et de propre justice ). Tout ce qui se fait par amour pour Dieu a sa récompense en Dieu même.
Prier en se tenant debout, même dans les synagogues ou dans le temple, selon l’usage des Juifs, les regards tournés, vers le lieu très saint ce n’est pas précisément là ce que blâma Jésus, mais bien encore ce mobile hypocrite, être vu des hommes. Jésus ne parut pas approuver ce maintien dans la prière, il le marqua ailleurs comme un trait de caractère du pharisien. Lui-même se prosternait devant Dieu : « Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mt 26, 39)
Quant à prier debout dans les rues, selon un usage qui existe encore en Orient, lorsque sonne l’heure de la prière, il fut probable que Jésus le réprouvait absolument. La prière particulière doit avoir lieu entre l’âme et Dieu seul. Par sa toute-présence il est et il voit dans le secret. Te le rendra : cette expression, quand il s’agit non d’une bonne œuvre, mais de la prière, montre clairement ce que Jésus entendit par ce mot de récompense qu’il ne craignit pas d’employer.
Après la prière, le jeûne, autre manifestation de la piété. La justice pharisaïque fut mêlée de cette hypocrisie qui voulut paraître. Cet air triste, ce visage défait n’eut pas d’autre but. Ils firent disparaître leur visage, afin qu’ils parurent aux hommes comme jeûnant. Le jeûne sérieux, comme moyen de discipline morale, est tout autre chose : » Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, J’humiliais mon âme par le jeûne, Je priais, la tête penchée sur mon sein. » (Ps 35, 13)
Diacre Michel Houyoux
Compléments
◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → La liturgie du Mercredi des Cendres
◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Mercredi des Cendres, premier jour du Carême
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♥ Mercredi des cendres: début du carême chrétien
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