Samedi de la deuxième Semaine de Carême

Posté par diaconos le 6 mars 2021

Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie

enfant prodigue

# Selon Jacques Ellul, cette parabole dite par le Christ concerne aussi, prioritairement, le fils aîné, tout autant que le fils prodigue. En fait, c’est aussi une interpellation adressée aux pharisiens, étroitement observateurs de la Loi, les interrogeant sur leurs rapports durs, légalistes, à l’égard des brebis égarées qui s’en éloignent. La parabole du Fils prodigue servit, entre le Ve et VIIIe siècles à plusieurs théologiens, dont saint Pierre Chrysologue, pour désigner les deux fils du père, le fils aîné, symbolisant le judaïsme, qui reste étroitement attaché à la maison, et le fils cadet, l’Église, destinée à appeler avec miséricorde tous les hommes pécheurs pour qu’ils reviennent à l’amour de Dieu, leur père, tel que cet amour divin fut révélé et manifesté par Jésus, notre médiateur auprès de Dieu.

Le pape Benoît XVI, à la suite de tout un courant patristique, théologique et magistériel, identifia le père, dans la parabole, à Dieu, le père éternel. C’est pourquoi, la relation avec Lui se construit à travers une histoire, de façon analogue à ce qui arrive à tout enfant avec ses parents.

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De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !

Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”

Et ils commencèrent à festoyer. Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier.Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.

Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” » (Lc 15, 1-3.11-32)

Parabole de l’enfant prodigue

Un homme avait deux fils. Le plus jeune demanda sa part d’héritage et s’en alla dans un pays éloigné, où il dépensa, en vivant dans la débauche, tout ce qu’il eut reçu.  Une famine survint ; il manqua de tout. Il s’attacha à un étranger, qui l’employa à garder les pourceaux, et ne lui donna pas même des gousses, dont ceux-ci se nourrissaient.. Il rentra en lui-même, compara sa position à celle des mercenaires de son père, et se décida à aller vers son père, et à lui confesser sa culpabilitéet son indignité.

Il se leva, et retourna vers son père. Celui-ci le vit venir de loin, courut à sa rencontre, se jeta à son cou et l’embrassa. Le fils confessa son péché. Le père ordonna à ses serviteurs d’apporter ce qu’il fallait pour revêtir son fils, et de préparer un festin en son honneur. Ils commencèrent à se réjouir. Le fils aîné, revenant des champs,  entendit le bruit de la fête et demanda des explications à un serviteur. Celui-ci lui annonça le retour de son frère et le festin ordonné par son père.

Il se mit en colère et refusa d’entrer. son père sortit et le pria d’entrer. Il lui rappela les longs services qu’il lui rendit, et se plaignit de n’avoir jamais reçu de lui la plus petite récompense, tandis qu’au retour de mon frère débauché, tu tua le veau gras. Son père lui répondit que sa récompense fut de demeurer avec lui et de disposer à son gré de tous les biens paternels ; qu’il fallait bien faire une fête et se livrer à la joie, puisque son frère qui était mort revint à la vie..

Plusieurs Pères de l’Église virent dans l’aîné le peuple juif et dans le plus jeune les païens. Les théologiens de l’école de Tubingue s’empressèrent de saisir cette interprétation, pour en appuyer leurs idées sur l’époque tardive de la rédaction des évangiles et sur les tendances qu’ils attribuèrent spécialement à celui de Luc.

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