# Il semble que, dès l’Antiquité chrétienne, le quatrième dimanche de Carême, dit dimanche de Lætare, ait revêtu le caractère particulier d’une pause au milieu du Carême (de même que le dimanche de Gaudete pendant l’Avent). Le nom provient de l’incipit de l’introïtLaetare, « Laetare Jerusalem » (Réjouis-toi, Jérusalem). Autrefois, le Pape, contrairement aux autres dimanches du Carême, venait à cheval à la station qui, ce jour-là, se faisait à Sainte-Croix-de-Jérusalem où l’on vénérait la Croix glorieuse.
Le terme « dimanche de Laetare » est utilisé par la plupart des rites liturgiques latins (comme la tradition du catholicisme et l’anglicanisme), et par certaines confessions protestantes qui prennent leurs origines dans le rite de l’Église européenne. La lætare, en Belgique, est une fête traditionnelle célébrée principalement à Stavelot, en province de Liège, pendant 3 jours (samedi, dimanche et lundi). C’est une tradition multiséculaire remontant à 1502. Tout comme le dimanche Gaudete de l’Avent, l’Église célèbre sa joie et les vêtements liturgiques peuvent exceptionnellement être roses (un mélange de violet et blanc) au lieu de violets ce jour-là.
De l’Évangile selon saint Jean
Jésus dit à Nicodème : «De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en Lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
« Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu».
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 14-21)
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Auteur +PÈRE MARIE LANDRY C+MPS
Dieu tout-puissant, toi qui connais toutes choses, ne regarde pas le péché de ton peuple, mais écoute sa demande de pardon. Sans ta grâce, la vie ne pourra jamais retrouver la route que tu lui as tracée.Seigneur, de nuit Nicodème est venu te trouver pour savoir comment renaître face à son Créateur, comment retrouver le chemin jusqu’à son Père. Toi, tu l’invites à naître de l’eau et de l’Esprit (Jn 3, 5), tu l’invites à s’ouvrir à l’Esprit Saint qui trace le chemin de chacun. Seigneur, je te le demande, accorde-moi d’entendre et de suivre ta voix.
Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimezx
Aujourd’hui la liturgie nous offre à l’avance un parfum de la joie pascale. Les vêtements liturgiques sont roses. C’est le dimanche de « lætare » qui nous invite à une joie paisible. «Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez…», crie le chant d’ouverture.
Dieu veut que nous soyons heureux. La psychologie la plus basique nous dit qu’une personne qui n’est pas heureuse finit par être un malade du corps et de l’esprit. Cela dit, notre joie doit être une joie qui a des bonnes bases, elle doit être l’expression de la paix d’une vie qui a un sens. Sinon, la joie dégénèrerait et deviendrait superficielle et stupide.
Sainte Thérèse les distinguait avec justesse entre « sainte joie » et « folle joie ». La dernière étant une joie extérieure qui ne dure que très peu et qui nous laisse un goût amer.
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Ce sont des jours difficiles pour la vie de la foi. Mais ce sont des temps passionnants également. Nous expérimentons, d’une certaine manière, l’exil de Babylone, celui que chante le psaume. Nous pouvons nous aussi vivre une expérience d’exil «nous pleurions, en nous souvenant de Sion» (Ps 136, 1).
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Les difficultés extérieures, et surtout, le péché, peuvent nous amener sur les rivages de Babylone. Mais malgré tout, il y a des raisons pour garder l’espérance, et Dieu continue à nous dire : «Que ma langue s’attache à mon palais, si je cesse de penser à toi» (Ps 136, 6).
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Nous pouvons vivre toujours heureux car Dieu nous aime à la folie, tellement «qu’il a donné son Fils unique» (Jn 3, 16). Bientôt, nous accompagnerons ce Fils unique dans son chemin de mort et résurrection. Nous contemplerons l’amour de Celui qui nous aime jusqu’au point de se donner pour nous tous, pour toi et pour moi. Et nous serons remplis d’amour en voyant « Celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37) et grandira en nous une joie que personne ne pourra nous enlever.
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La vraie joie qui remplit notre vie n’est pas le résultat de nos efforts personnels. Saint Paul nous le rappelle : elle ne vient pas de nous, c’est un don de Dieu, nous sommes son œuvre (Col 1, 11). Laissons Dieu nous aimer et aimons-le en retour, et notre joie sera grande tant dans notre vie que lors de la prochaine Pâque. N’oublions pas de nous laisser caresser et transformer par Dieu en faisant une bonne confession avant Pâques.
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Il est donc clair que, réduits à nos seules forces, nous ne pouvons rien faire. Alors, Seigneur, pour vivre dans la lumière, accorde-moi la grâce d’écouter l’Esprit que tu nous communiques par tes paroles, tes exemples et les sacrements et d’obéir à sa demande.Nous ne pouvons rien seul alors levons nos veux lever les yeux vers la croix rédemptrice d’où nous recevrons l’Esprit et sa lumière.
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