Vendredi de la cinquième semaine du Carême
Posté par diaconos le 19 mars 2021
Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant !
# Souvent, dans les communautés chrétiennes des deux premiers siècles, la croyance en la divinité de Jésus emprunte des chemins différents de ceux de l’Église de Rome, en particulier dans celles de Perse. Certaines (ébionites et elkasaïtes) restent attachées à la transcendance du Dieu, selon le judaïsme traditionnel, et à l’humanité de Jésus. D’autres, comme les marcionites et les montanistes, exaltent la divinité de Jésus et récusent sa matérialité. d’autres mouvements, inspirés par les gnostiques, suivent la même voie, au contraire des judéo-chrétiens.
Ignace d’Antioche (35-107) insista sur la réalité de la vie terrestre de Jésus. Justin de Naplouse (105-135) recourt à la suite de l’Évangile de Jean au terme logos, emprunté à la philosophie grecque, qui signifie la raison divine qui pénètre et gouverne le monde. Origène (185-254) essaie de comprendre comment la nature humaine s’unit à la nature divine en Jésus. Pour lui, Jésus ne peut être vraiment homme sans âme humaine; la nature divine ne pouvait s’unir directement avec le corps. Les gnosticismes chrétiens considérèrent qu’il exista une nature divine et une mauvaise non miscibles et en conflit.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis.» (Lc 2, 41-51a)
Jésus retrouvé dans le Temple de Jérusalem
D’après la loi : « Trois fois par an – à la fête des Pains sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Tentes –, tous les hommes paraîtront devant la face du Seigneur ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi. Ils ne paraîtront pas les mains vides devant la face du Seigneur. » (Dt 16, 16), tous les Israélites hommes devaient se rendre chaque année à Jérusalem pour y célébrer les trois grandes fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles.
La loi ne prescrivait rien aux femmes, mais elles s’y rendaient fréquemment, quand leur piété leur en inspirait le désir ; ce fut le cas pour Marie. Quant aux jeunes gens, les préceptes rabbiniques ordonnaient qu’ils fussent conduits au temple un ou deux ans avant l’âge de treize ans, à partir duquel ils étaient tenus de remplir toutes les obligations légales et devenaient les fils de la loi.
Les jours, peuvent être les sept jours prescrits par la loi pour la durée de la fête ou les quelques jours qu’ils s’étaient proposé de passer a Jérusalem, car la présence a la fête n’était obligatoire que les deux premiers jours : « Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, vous ferez disparaître le levain de vos maisons. Et celui qui mangera du pain levé, entre le premier et le septième jour, celui-là sera retranché du peuple d’Israël. » (Ex 12, 15)
Ce fut le soir, au moment où chaque famille se réunissait pour la nuit, que Marie et Joseph s’aperçurent de l’absence de l’enfant. Au premier abord, on a de la peine à comprendre que Jésus resta seul a Jérusalem, et que ses parents quittèrent la ville sans s’inquiéter de son absence. Aussi une certaine critique s’empressa d’accuser l’enfant d’un manque d’égards envers ses parents et ceux-ci de négligence. Quant à ces derniers, l’expression de Luc : « pensant qu’il était dans la compagnie de route, indique une circonstance qui mit en quelque mesure leur responsabilité à couvert.
Les caravanes de pèlerins se composaient de parents et d’amis parmi lesquels un enfant de douze ans pouvait être en parfaite sécurité. Pour ce qui est de Jésus, d’une part, Luc signala la soumission de l’enfant a sa famille ; d’autre part, Jésus expliqua pleinement ses motifs. Pour lui, les jours de la belle fête de Pâque, qu’il célébra pour la première fois, et dont il pénétrait déjà la signification religieuse, laissa dans son cœur des impressions profondes, auxquelles il se livra avec bonheur et sans arrière-pensée.
Le sentiment croissant de son rapport tout spécial avec Dieu l’éleva en ce moment au-dessus des relations purement humaines. C’est ce qu’il déclara plus tard : « Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » » (Jn 2, 4) Par ces trois jours il faut entendre la première journée de chemin qu’ils firent, une seconde pour retourner à Jérusalem et la troisième, celle où ils le trouvèrent.
Dans le temple,dans quelque salle dépendante de l’édifice, ou même sur la terrasse, les membres des sanhédrins s’y réunissaient le jour du sabbat et à l’époque des fêtes et enseignaient. Son intelligence des vérités religieuses parut, soit dans les questions qu’il fit, soit dans ses réponses à celles qu’on lui adressa.
L’étonnement des parents vint de ce qu’ils ne s’étaient pas attendus à le trouver dans un tel lieu et engagé dans de tels entretiens. Jamais encore Jésus ne se produisit ainsi publiquement. Il y eut dans les paroles de Marie un ton de reproche qui vint de l’inquiétude qu’elle éprouva et qu’elle exprima vivement. Certains critiques prétendirent que Luc, en montrant Marie inquiète, oublia les révélations qu’elle eut reçues. Marie savait que son enfant était le Fils de Dieu, pouvait-elle dès lors éprouver de l’angoisse à son sujet ?
Ainsi, Jésus eut déjà conscience de son origine divine. Il nomma Dieu son Père (il ne dit pas, il ne dira jamais notre Père), sentant que ce nom peut seul exprimer la réalité et l’intimité de son rapport avec Dieu. Il en fut si rempli, qu’il lui parut naturel d’oublier tout le reste pour être aux choses de son Père ; ce fut là pour lui une nécessité morale.
Son intelligence des vérités religieuses parurent dans les questions qu’il fit, dans ses réponses à celles qu’on lui adressa. L’étonnement des parents vint de ce qu’ils ne s’’attendirent pas à le trouver dans un tel lieu et engagé dans de tels entretiens. Jamais encore Jésus ne s’était ainsi produit publiquement. Il y a dans les paroles de Marie un ton de reproche qui vint de l’inquiétude qu’elle éprouva et qu’elle exprima vivement. Certains critiques prétendirent que Luc, en montrant Marie inquiète, oublia les révélations qu’elle eut reçues.
Marie savait que son enfant était le Fils de Dieu, pouvait-elle dès lors éprouver de l’angoisse à son sujet ? Jésus avait alors déjà conscience de son origine divine. Il nomma Dieu son Père, il ne dira jamais notre Père), sentant que ce nom put seul exprimer la réalité et l’intimité de son rapport avec Dieu. Il en fut si rempli, qu’il lui parut naturel d’oublier tout le reste pour être aux choses de son Père ; ce fut là pour lui une nécessité morale.
Tous les parents ne sont-ils pas surpris quand un jour ils découvrent que leurs enfants ont cessé d’être des enfants ? Les parents de Jésus, tout prévenus qu’ils furent, éprouvèrent cette surprise avec une force redoublée. Malgré la sagesse dont il fut rempli, Jésus n’exprima d’une manière aussi claire son rapport spécial avec Dieu ; la parole qu’il prononça fut pour Marie une révélation nouvelle qui ne pénétra que par degrés dans son intelligence e plus improbable qu’une telle pensée qui, même indirectement et discrètement exprimée, serait tout à fait déplacée dans ces circonstances.
La conscience qu’il eut de son rapport unique avec son Père, loin d’être en opposition avec cette humble obéissance, en fut plutôt la source. Jésus fut ainsi le modèle de l’enfance, comme il resta, pour tous les âges, le type accompli d’une vie humaine sans péché et se développant dans le bien absolu.
Diacre Michel Houyoux
Complément
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