Lundi Saint
Posté par diaconos le 29 mars 2021
# Le Repas chez Simon est un épisode de la vie du Christ rapporté par les quatre Évangiles (Matthieu (Mt 26,6-13), Marc (Mc 14,3-9), Luc (Lc 7,36-50) et Jean (Jn 12,1-8)), mais avec de grandes divergences sur le lieu, la personnalité de la femme, le nom du protestataire et les paroles de Jésus. La tradition a très tôt confondu en la personne de Madeleine trois femmes de l’Évangile : la pécheresse anonyme de Luc dans le repas chez Simon le Pharisien ; Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare chez Simon le lépreux ; Marie de Magdala (Marie-Madeleine), convertie par Jésus, présente au pied de la croix, à la mise au Tombeau et première personne à rencontrer le Christ ressuscité.
Grégoire Ier, au VIe siècle, considéra que Marie de Magdala ne fit qu’une avec Marie de Béthanie et avec la pécheresse qui oignit le Christ de parfum chez Luc. L’historien Thierry Murcia, dans son ouvrage sur Marie-Madeleine, a proposé d’identifier la pécheresse anonyme de Luc (Luc 7, 36-50) à Jeanne, femme de Chouza qui, comme Marie-Madeleine, fait sa première apparition chez cet évangéliste immédiatement après l’épisode du repas chez Simon (Luc 8, 2-3). Le Repas chez Simon, comme la Cène, convenait tout particulièrement à la décoration des réfectoires des couvents.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus. (Jn 12, 1-11)
Le repas de Béthanie : Jésus oint par Marie
Jésus arriva à Béthanie, parce que par la Pâque le 14 nisan, où l’on immolait l’agneau pascal, ou le 15, qui était le premier jour de la fête. La plupart des interprètes pensèrent que Jésus arriva auprès de ses amis de Béthanie le vendredi soir, et y resta le lendemain, jour du sabbat. Jésus, sur la voie de ses souffrances, aurait eu la douceur de passer ce dernier sabbat de sa vie avec ceux qu’il aimait.
Ce samedi fut le premier des six jours que nota Jean et qui nous conduiraient au jeudi de la semaine suivante. Le lendemain, vendredi, la fête commençait. Telle fut l’opinion de Wieseler, Tholuck, Olshausen, MM. Meyer, Luthardt, Weiss et Godet, dans la première édition de son commentaire sur saint Jean.
Des la seconde édition M. Godet suivit une chronologie différente : voyage de Jéricho à Jérusalem le dimanche, repas de Béthanie le dimanche soir, entrée à Jérusalem le lundi.
Jean nota en termes frappants, la présence de Lazare que Jésus avait ressuscité, parce qu’il fut présent, témoin de la puissance et de l’amour de Jésus. Jean ne dit pas où eut lieu ce souper, mais Matthieu et Marc écrivirent que ce fut chez Simon le lépreux, parent ou ami de la famille.
Jean lui-même, par cette observation que Marthe servait et que Lazare était à table avec Jésus, indiqua que le repas ne se donna pas dans leur demeure. Lorsqu’on recevait dans une maison un hôte de distinction, on lui offrait, avant tout, une huile odoriférante pour oindre sa tête et de l’eau tiède pour laver ses pieds couverts de poussière, ablution que l’usage des sandales rendait nécessaire. Ce furent là des soins remis à des serviteurs. Marie s’en acquitta elle-même.
Elle prit un vase, un flacon d’albâtre, rempli d’un parfum de grand prix, elle oignit la tête de Jésus, puis elle répandit encore l’huile sur ses pieds comme si ce parfum de grand prix n’était que de l’eau, et avec tant d’abondance, qu’elle dut les essuyer avec ses cheveux. D’après Matthieu et Luc, elle n’aurait oint que la tête de Jésus.
Ce parfum, il n’en resta rien, car Marie avait brisé le vase d’albâtre qui le contenait et qui ne pouvait plus être fermé . Et quelle apparence que Jésus voulût demander une seconde fois cette manifestation de vénération et d’amour !
Cette grande multitude de Juifs étaient des habitants de Jérusalem où Jésus était attendu avec un vif intérêt, et qui, ayant appris qu’il était là, tout près, à Béthanie, s’empressèrent d’y venir pour le rencontrer, et surtout pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. Ils voulurent se convaincre, par eux-mêmes de la réalité de ce miracle.
Diacre Michel Houyoux
Complément
◊ Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → La trahison de Judas et sa chute
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♥ « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! » – Lectio Divina
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