# Le Bon Pasteur est un des vocables, ou « titres », par lesquels Jésus s’identifie. Il fait partie des sept paroles Je suis… que l’on trouve uniquement dans l’Évangile selon Jean et fait allusion à un aspect de la mission de Jésus : celui qui rassemble, guide, recherche (celui qui est égaré) et donne sa vie pour les autres. Il fait paître ses brebis ou ramène la brebis égarée. Cette appellation est à l’origine du mot « pasteur » en usage dans le christianisme. Le thème du Bon Pasteur connut une large diffusion dans l’art grec antique, où il est appliqué à l’Hermès criophore (du grec κριος, « bélier » et φόρος, « qui porte »), mais aussi aux porteurs d’offrande, puis dans l’art romain au sein duquel il est particulièrement utilisé dans un contexte funéraire, selon des formules dont s’inspire pleinement l’art chrétien naissant.
Ce thème aurait lui-même des prototypes sumériens. L’iconographie chrétienne figure d’abord le Christ « agneau de Dieu », porté par Jean le Baptiste, puis Jésus devient à son tour le Bon Pasteur qui rassemble les brebis égarées3. Il est traditionnellement représenté muni de bandes molletières, vêtu de l’exomide, tenant dans ses mains une houlette, un vase à traire le lait (le mulctra) ou une syrinx. Ce thème a inspiré de nombreux artistes chrétiens.
De l’Évangile selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10, 11-18)
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Le Christ est le véritable Bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10,11), pour nous, en s’immolant sur la croix. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent, comme le Père le connaît et comme Il connaît le Père. Il ne s’agit pas d’une connaissance superficielle et extérieure, ni simplement d’une connaissance intellectuelle ; il s’agit d’une relation personnelle profonde, d’une connaissance complète, du cœur, qui finit par se transformer en amitié, car c’est la conséquence logique de la relation de celui qui aime et de celui qui est aimé ; de celui qui sait pouvoir avoir entièrement confiance.
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C’est Dieu le Père qui lui a confié le soin de ses brebis. Tout est le fruit de l’amour de Dieu le Père confié à son Fils Jésus-Christ. Jésus accomplit la mission que le Père lui a confiée, qui est le soin de ses brebis, avec une fidélité qui ne permettra à personne de les arracher de ses mains, avec un amour qui le conduit à donner sa vie pour elles, en communion avec le Père parce que « Moi et le Père nous sommes un » (Jn 10,30).
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C’est précisément ici que se trouve la source de notre espérance : dans le Christ Bon Berger que nous voulons suivre et dont nous écoutons la voix parce que nous savons que c’est seulement en Lui que l’on trouve la vie éternelle. C’est ici que nous trouvons la force face aux difficultés de la vie, nous, qui sommes un troupeau faible et qui sommes soumis à différentes épreuves. Un chrétien seconde ces pasteurs, prie pour eux, les aime et leur obéit.
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Nous aussi, nous sommes les pasteurs de nos frères en contribuant à leur enrichissement par la réception de la grâce et de la doctrine, en partageant leurs préoccupations et leurs joies, en les aidant de tout notre cœur. Nous nous dévouons à tous ceux qui nous entourent et que nous aimons dans notre milieu familial, social et professionnel au point de donner notre vie pour tous avec le même esprit que le Christ. «Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude» (Mt 20, 28).« Je suis le bon Pasteur (…) »
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Jésus reprend ici les paroles prononcées par Ezéchiel (Ez 34, 23) lors de la chute de Jérusalem consécutive non seulement au fait que les rois, les pasteurs et les chefs n’avaient pas pris soin des brebis faibles, malades ou égarées mais s’étaient préoccupés de leur bien-être personnel aux dépens du troupeau.Jésus est le bon Berger : il a été envoyé pour guider et prendre soin du troupeau. Il est venu pour s’occuper du troupeau en général mais, surtout et en particulier, de chacune des brebis qui fait partie de ce troupeau.
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Aujourd’hui comme hier et jusqu’au dernier soir,Jésus est celui qui prend soin de chaque personne, de sa foi, de sa vie : le pâturage sur lequel le troupeau se nourrit est celui qui permet à chacun d’avoir accès au salut éternel. Et nous savons que l’ampleur, la diversité et la qualité des services de Jésus dépassent largement ce qu’on peut attendre d’un simple berger.« Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent»
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Le bon Berger est celui qui va empêcher le troupeau de s’engager sur de fausses pistes, d’aller vers de mauvais pâturages et le protège aussi du loup rapace qui guette la brebis plus ou moins solitaire et tranquille. Le Pasteur est là, il est toujours là et veille sur chacun mais souvent les brebis ne cherchent ni à analyser ni à comprendre l’enjeu de la situation dans laquelle elles se trouvent.Le Berger sait que chaque brebis a besoin de se sentir aimée et leur inquiétude se calme si elles restent près du Berger.
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Le Seigneur connaît chaque brebis, ses capacités, ses qualités mais aussi ses défauts et son manque de réflexion. Au milieu des difficultés, des angoisses et des découragements, le Christ nous délivre de toute peur. Il est mort sur la croix pour éliminer toute crainte et tout reniement résultant de notre faiblesse mais aussi, parfois, des tentations démoniaques. Lui, il donne sa vie pour que nous puissions nous réfugier dans la paix et la sérénité que Dieu voulait pour nous lorsqu’il nous a créés.
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Là, nous entrons dans le secret de la miséricorde de Dieu, notre Père. Nous pouvons rejoindre l’amour du Père qui nous tend les bras à chaque instant.« Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. »Ici, le Seigneur évoque la Passion et la croix qu’il va devoir subir. Il sait qu’il est venu parmi nous pour nous ouvrir la voie qui conduit au Père. Le supplice qui vient est terrible mais, au moment de sa mort, Jésus, Dieu fait homme, remettra sa détresse au Père en redisant la longue plainte de l’innocent du psaume 22 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
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Il dira ces paroles en tant qu’il est homme, mais en tant que Verbe de Dieu, il est conscient d’accomplir la mission de Fils incarné. Saint Pierre dira à son sujet : « Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. » (1 P 2, 24). Et Jésus nous confirme que derrière ces souffrances, le péché est effacé, la peine est remise.
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Il a vaincu la mort, cause de toutes nos peurs. Sur la croix il donnera sa vie pour que nous puissions, nous aussi, retrouver cette vie dont le péché nous avait privés. Jésus affirme que le Père l’aime car il donne sa vie pour la recevoir à nouveau : il ressuscitera et confirme que sa Parole sera notre nourriture. Mais cette nourriture ne sera pas que sa Parole : en effet, les évangélistes nous décrivent le moment où Jésus a institué l’Eucharistie et leur présentant le pain et le vin comme son corps et son sang leur demandant de manger de ce pain et de boire de ce vin : « nouvelle alliance en mon sang répandu pour vous » (Lc 22, 19-20).
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