Cinquième dimanche du temps pascal-année B
Posté par diaconos le 30 avril 2021
Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruits
# Dans la théologie chrétienne, nous parlons d’union mystique lorsque nous décrivons le lien existentiel personnel étroit, la communion, qui unit le chrétien à Jésus-Christ et par lequel il participe aux bénéfices salvateurs de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Cette communion est dite « mystique » car elle se déroule de manière mystérieuse et surnaturelle. Au sein du christianisme, il existe différentes approches du sujet de l’union mystique. Pour le catholicisme romain et certaines parties de l’anglicanisme et du luthéranisme, cette union est établie par le baptême et nourrie par les sacrements, qui sont considérés comme les moyens privilégiés par lesquels la grâce est communiquée.
Le mysticisme met tellement l’accent sur l’identification du Christ avec le chrétien que, selon lui, une sorte de fusion totale s’opère, même s’ils restent des personnes distinctes. Le rationalisme religieux conçoit Dieu comme une réalité immanente au monde et à tout esprit humain. Le Christ serait immanent à la nature et à l’esprit humains. Le salut est donc conçu de manière universelle, indépendamment de la croyance consciente de l’individu en Christ. C’est pourquoi il cite souvent le texte biblique : « Car, comme en Adam tous meurent, ainsi en Christ tous seront rendus à la vie » (1 Corinthiens 15, 22).
De l’Évangile de Jean
Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout rameau qui ne porte pas de fruit en moi, il l’enlève ; et tout rameau qui porte du fruit, il l’émonde pour qu’il porte davantage de fruit. Vous êtes déjà des mondes à cause de la parole que je vous ai adressée. Restez en moi, et je reste en vous. De même que le sarment ne peut porter du fruit par lui-même s’il ne reste pas dans le cep, de même vous ne pouvez porter du fruit si vous ne restez pas en moi. Je suis la vigne, vous êtes les branches. Celui qui demeure en moi et moi en lui porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. Celui qui ne demeure pas en moi est jeté comme la vigne et se dessèche ; on le ramasse, on le jette au feu et on le brûle. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez et cela vous sera donné. 8 Mon Père est glorifié en ceci : que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples. » (Jean 15, 1-8)
Qu’est-ce que cela signifie d’être chrétien ?
Avec cette page de l’Évangile de Jean, nous sommes arrivés au cœur de la foi : Jésus explique enfin à ses disciples ce que cela signifie d’être son disciple. Jésus n’est pas seulement un guide ou un compagnon, un ami ou un frère. Il est notre vie. Il est vivant en chacun de nous et nous fait vivre de sa vie divine. Il nous enseigne qu’il est la vraie vigne, mais pas la seule ; il est le cep, le tronc auquel il veut joindre tous ceux qu’il appelle à la vie : « Je suis la vigne et vous êtes les sarments. »
Dans la première lecture, nous avons l’exemple de quelqu’un qui s’est fait circoncire. Sur le chemin de Damas, Paul a été dépouillé de tout et greffé à la vraie vigne qu’est le Christ, dont il devait être l’un des rameaux les plus féconds. Nous, chrétiens, sommes unis à lui par la foi et le baptême. Ce que Dieu attend de nous, c’est que nous soyons une vigne vivante qui porte du fruit.
Tout cela ne sera vraiment possible que si nous sommes unis au Christ ; il y a un mot qui revient sept fois en quelques lignes, c’est le verbe « demeurer ». « Reste en moi ! « nous dit Jésus. Les chrétiens sont des hommes et des femmes qui demeurent dans le Christ. La question inévitable se pose alors : demeurer en Jésus, oui, mais comment ? Comment pouvons-nous être sûrs que nous le rencontrerons ? Ce n’est pas la même chose qu’avec notre voisin du quartier ou du village. Nous ne rencontrons pas Jésus directement, mais par des intermédiaires.
Nous avons trois moyens d’y parvenir : par la Parole de Dieu, par la prière et les sacrements, et par la vie quotidienne. Le chemin de la Parole de Dieu : pour demeurer en Christ, nous devons demeurer dans sa Parole. Nous devons nous donner le temps de le recevoir. Cette Parole de Dieu nous est donnée par la Bible, l’Évangile, un magazine, un livre religieux, une émission chrétienne à la radio ou à la télévision, et aussi par la Parole proclamée à la messe du dimanche. Nous donnons-nous le temps de recevoir cette Parole ?
La deuxième façon de demeurer dans le Christ est la prière et les sacrements. Pour demeurer dans sa présence, nous devons lui parler et l’écouter. Il s’agit d’une prière fidèle, régulière et fréquente, et non d’une petite prière de temps en temps. Nous parlons à Jésus pour lui confier quelqu’un, pour lui dire merci ou pour lui demander d’éclairer notre vie. La prière nous aide à rester en communion avec le Christ.
Cette communion se réalise aussi à travers les sacrements, en particulier l’Eucharistie : elle est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. Elle nous permet d’être unis au Christ, de devenir un avec lui. Nous recevons son amour afin de le vivre dans notre vie quotidienne. La troisième voie est celle de la vie quotidienne : ce qui fait qu’une vie vaut la peine d’être vécue, ce ne sont pas les belles paroles mais l’amour mutuel, les gestes de partage, d’acceptation et de solidarité.
Ne nous décourageons pas lorsque nous avons été infidèles, lorsque nous nous sentons comme des branches mortes. Dieu est plus grand que nos cœurs et sait tout. Son amour miséricordieux peut toujours nous lier à la vraie vigne et nous faire porter du fruit en abondance. En bref, ce que Jésus nous demande, c’est d’être connectés à Lui dans chaque situation de notre vie. Alors nos vies porteront du fruit et Dieu sera fier de nous. C’est là que nous trouverons le véritable sens de notre vie.
Diacre Michel Houyoux
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