Jeudi de la septième semaine du temps pascal
Posté par diaconos le 20 mai 2021
Qu’ils deviennent parfaitement un
# Le Salut de l’âme est l’un des thèmes fondamentaux du christianisme. Il permet l’accès au paradis. Son étude se nomme la sotériologie. Le Salut, dans le christianisme, est associé au Christ, considéré comme le rédempteur de l’humanité ; ainsi la sotériologie est-elle liée à la christologie. Dans le catholicisme, il est offert par la grâce, les sacrements et les bonnes œuvres. Dans le protestantisme et le christianisme évangélique, il est offert par la foi et la grâce seulement. Cette notion recouvre une grande variété de thèmes, qui ont été plus ou moins développés selon les périodes de l’histoire et selon les confessions chrétiennes..
Au IIe siècle, Clément d’Alexandrie, l’un des premiers chrétiens à maîtriser la philosophie classique antique, utilisa de nombreuses images pour décrire le salut apporté par le Christ. Il utilisa celle de la lumière qui donne l’intelligence, ou de la musique qui adoucit les cœurs. Au IVe siècle, Athanase d’Alexandrie décrit le salut comme étant le fait que Dieu, Père, Fils et Esprit habite en l’homme, déjà en cette vie. La théologie médiévale laissa peu de place à la liberté humaine : Thomas d’Aquin tenta d’organiser autour de la pensée d’Augustin un système métaphysique permettant de concilier grâce et liberté humaine.
De l’Évangile selon Jean
20 Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. 21 Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. 22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : 23 moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
24 Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. 26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. » (Jn 17, 20-26)
Croyons à Jésus pour être sauvés
Jésus, après avoir prié pour lui-même et pour ses apôtres, embrassa dans sa supplication tous ceux qui crurent en lui et seront sauvés. Le moyen par lequel ceux qui furent encore plongés dans les ténèbres de l’ignorance et de l’incrédulité furent amenés à la foi au Christ, ce fut la parole des apôtres. Témoignage éclatant rendu par Jésus. Jésus lui-même a la vérité et a l’autorité divines de la parole apostolique : elle a la puissance de créer dans les âmes la foi qui les régénère et les sauve. Toute l’Église chrétienne n’a connu Jésus-Christ et n’a cru en lui que par ce témoignage, qui conservera sa valeur jusqu’à la fin des siècles.
L’objet de la prière de Jésus pour son Église, ce fut l’union de tous ses membres dans la communion du Père et du Fils. Cette union qu’il demanda auparavant pour ses disciples , il pria Dieu de la réaliser dans tous ses enfants ; ceux-ci durent être un comme le Père et le Fils sont un, ils durent être tous ensemble unis à Christ, et par lui à Dieu. De là, ce mot profond : un en nous, qui élève tous les rachetés jusqu’à la gloire éternelle que Jésus leur a acquise. .
Cette partie de la prière de Jésus nous révèle la nature de son Église. Il est venu pour unir, en les réconciliant avec Dieu les âmes que le péché avait divisées. Le lien de cette union est le même que celui qui fait l’ineffable harmonie du Père et du Fils : « Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi. » Mais cette union, fondée sur la communion avec Dieu par Christ, ne doit pas et ne peut pas rester invisible ; elle se manifeste nécessairement au dehors, et c’est précisément cette sainte union des âmes, dans la foi et l’amour, qui doit être pour tous un éclatant témoignage que Jésus est l’envoyé de Dieu.
C’est par elle surtout que les âmes sont attirées au Christ et croient en lui. Elle fut, en effet, dès les premiers âges de l’Église, le plus puissant moyen de persuasion pour le monde : « Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ». ) louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvé » (Ac 2, 46-47)
Aussi les exhortations à maintenir cette union des âmes dans l’amour, qui remplissent les écrits de Jean, reviennent elles également souvent sous la plume de l’apôtre Paul (Rm 12, 4-6 ; 1 Co 12, 12, Ép 4., 1-6 ; Ph 2, 1-5). Jésus, sûr d’être exaucé, rappela ce que déjà il fit pour élever ses rachetés jusqu’à l’unité parfaite qu’il demanda pour eux. Et moi, dit il, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée.
Cette gloire, que les exégètes essayèrent d’expliquer de manières si diverses, ne fut autre que la gloire éternelle, dont le Fils de Dieu est possesseur en sa qualité de Fils et en tant qu’il est l’objet de l’amour éternel du Père, la gloire dans laquelle il rentra. Il l’a donnée, non seulement révélée ou promise, mais déjà communiquée à ses rachetés en les rendant eux aussi les objets de l’amour de Dieu et en faisant d’eux des fils du Père.
Cette gloire est tout entière contenue en droit dans la parole de grâce qu’ils reçurent et leur fut assurée en vertu de la foi qui les unit à Jésus. Jusqu’à fa fin des temps, ils la possèdent pleinement en fait. Cette gloire, qui renferme en elle la vie éternelle et implique la communion avec Dieu, constitue nécessairement l’unité que Jésus décrit si magnifiquement dans ces paroles. Christ vivant, pensant, aimant, agissant dans ses disciples, comme le Père vit, pense, aime et agit en lui, telle est l’unité parfaite des âmes avec le Christ et avec Dieu, et par là même leur unité mutuelle.
Jésus-Christ est l’Envoyé, le représentant de Dieu même sur la terre, et ensuite, qu’un tel amour répandu parmi les hommes ne peut être que l’effusion de l’amour de Dieu lui-même. Il y a une révélation profonde de l’amour de Dieu pour tous dans cette parole : » Tu les as aimés comme tu m’as aimé ».
Jésus demanda pour les siens la réalisation parfaite de cette gloire que déjà il donna à leur foi par sa parole Père, répéta-t-il avec l’émotion croissante de sa prière. Et cette prière fut exaucée, car elle concerne ceux que le Père lui a donnés, tous ses rachetés, et non pas seulement les premiers disciples.
Si les disciples connurent Dieu, ce fut uniquement parce que Jésus leur fit connaître son nom ; et cette lumière divine, il la fit plus encore resplendir dans leur âme par l’effusion du Saint-Esprit : et je le leur ferai connaître.
Le but suprême de tant de grâces fut que les disciples fussent rendus participants de ce rapport ineffable d’amour qui unit le Père et le Fils ett que, par là même, leur communion avec Jésus fut complète : « que je sois en eux ».
C’est par cette grande promesse que Jésus acheva sa prière ; et elle fut faite dans toute l’expérience des disciples et dans tous leurs travaux. Rien ne les sépara de l’amour de Dieu en Christ ; Christ vécut en eux et ils furent plus que vainqueurs par Celui qui les aima.(Meyer)
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