Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église
Posté par diaconos le 24 mai 2021
Voici ton fils. Voici ta mère
25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. 26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » 27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »
29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. 30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. 31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.
32 Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. 33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, 34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. (Jn 19, 25-34)
Jean, le disciple qui Jésus aima
Jean nomma d’abord la mère de Jésus, pour laquelle se réalisa la prophétie de Siméon : « une épée te transpercera l’âme » (Luc 2, 35), et à laquelle Jésus donna un dernier et émouvant témoignage de sa tendresse filiale. La mère de Jésus avait auprès d’elle sa sœur, femme de Clopas, appelé aussi Alphée, en hébreu Chalpaï et qui était mère de l’un des apôtres, Jacques dit le Mineur. Quant à Marie Madelaine, Jean qui, par modestie, ne nomma jamais ni lui-même, ni son frère Jacques, ne mentionna pas Salomé, sa mère qui pourtant se tint aussi près de la croix.
Jean fut le disciple que Jésus aimait. Il ne présuma pas de lui-même en se désignant ainsi, pas plus que Paul ne fit preuve d’orgueilleuse satisfaction dans 1 Corinthiens 15.10. Les deux apôtres parlèrent avec un sentiment de gratitude envers Jésus à qui ils durent tout ce qu’ils furent. Jésus, en donnant à Marie le disciple qu’il aimait, avec cette parole suprême : « voilà ton fils », voulut combler le vide immense et douloureux que son départ fit dans le cœur de sa mère.
Bien que les frères de Jésus, après avoir longtemps refusé de croire en lui, devinrent ses disciples. Jésus eût d’excellentes raisons de ne confier sa mère qu’à son disciple bien-aimé. Jean comprit bien la parole de Jésus comme un testament par lequel il lui légua sa mère et témoigna à l’un sa pleine confiance et à l’autre sa tendre sollicitude. Ewald fit sur ce récit de l’Évangile de Jean, qui avait pour son auteur une si grande importance personnelle, cette remarque : « C’était pour lui, dans un âge avancé, une douce récompense de pouvoir repasser cette scène dans son souvenir ; pour ses lecteurs le récit qu’il en a laissé est, sans qu’il l’ait voulu, le signe que lui seul peut avoir écrit ces choses.
Jean marqua le moment douloureux et suprême de l’agonie de Jésus par ces paroles : « Jésus sachant que tout allait être consommé », c’est-à-dire toute son œuvre achevée par sa mort qui s’approchait. À ce moment, le plus affreux tourment du supplicié fut la soif brûlante de la fièvre, occasionnée par les plaies. Jésus exprima cette souffrance qu’il éprouva et manifesta le besoin de quelque soulagement. Il attribua à Jésus même l’intention d’aider à l’accomplissement de la prophétie en faisant connaître la soif qui le tourmentait.
Ce furent les soldats qui avaient crucifié Jésus qui accomplirent cet acte d’humanité : le vinaigre était un vin acide, breuvage des soldats et des pauvres. Il parut, puisque ce vin se trouvait là, ainsi qu’une éponge et une tige d’hysope, qu’on apporta pour le soulagement des crucifiés. L’hysope est une fort petite plante, sa tige atteint cependant une longueur de un pied à un et demi pied, elle pouvait suffire pour porter l’éponge jusqu’à la bouche du supplicié, car celui-ci ne fut pas beaucoup élevé au-dessus du sol.
Le sabbat était le premier jour de la fête de Pâque. Les Juifs ne devaient pas laisser un criminel passer la nuit sur le gibet. Les Romains de leur côté, avaient l’usage, très anciennement déjà, d’abréger le supplice des crucifiés en leur brisant les jambes ou en les tuant à coups de bâton. Ce fut l’exécution de cette mesure que demandèrent à Pilate ces mêmes chefs du peuple qui, avec l’odieuse hypocrisie dont ils donnèrent tant de preuves dans cette histoire, observèrent les prescriptions de leur loi, tout en commettant le plus grand des crimes.
Les soldats qui procédèrent à l’exécution s’approchèrent des crucifiés. Jean constata avec bonheur que Jésus ne fut pas mutilé, que cette dernière barbarie, ce dernier outrage lui furent épargnés ; et qu’ainsi une prescription de l’Écriture fut accomplie.
Diacre Michel Houyoux
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