Mercredi de la onzième Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire
Posté par diaconos le 16 juin 2021
Ton Père qui voit dans le secret te le rendra
De l’évangile selon Matthieu
1 « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. 02 Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
03 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, 04 afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 05 Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 06 Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. 17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. 18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. (Mt 6, 1-6.16-18)
Réforme de la vie religieuse
Aucun acte religieux ne doit être accompli de manière à être remarqué et loué par les hommes ; il perdrait sa récompense. Appliquant ce principe, Jésus passa en revue les trois principales manifestations de la piété : dans l’aumône, il faut éviter toute ostentation, ignorer soi-même le bien qu’on fait, l’accomplir en vue de Dieu seul : la prière, ne pas la pratiquer sous les yeux des hommes, mais dans le secret, en présence de Dieu ; ne pas multiplier les vaines redites, comme les païens, car le Père connaît nos besoins.
Dans le jeûne, ne pas afficher des airs tristes, mais se montrer dans l’état ordinaire, afin de n’être remarqué que du Père qui lit dans le cœur. La justice du royaume de Dieu, ressortant de la vraie interprétation de la loi, c’est le sujet général du sermon sur la montagne. Avant tout, aucun des exercices de cette piété ne doit être fait devant les hommes dans le but d’être vu par eux, et d’attirer ainsi leur admiration et leurs louanges.
Faire l’aumône, c’est exercer la miséricorde, telle est la signification étymologique du mot grec d’où dérive notre mot aumône. Ce sens indique déjà le motif intérieur d’où doit procéder la bienfaisance. L’exercer avec ostentation, c’est l’affaire des hypocrites. Quelques interprètes pensèrent que chez les Juifs les riches faisaient réellement sonner de la trompette en certains jours pour rassembler les indigents.
Ensuite, faire l’aumône dans les synagogues et dans les rues, n’est pas un mal en soi, mais ce qui en fait un mal, c’est ce but : être glorifié des hommes. C’est là la récompense que cherchèrent les hypocrites, ils l’ont déjà. Que les bonnes œuvres restent ignorées, inconnues, si possible, même de celui qui les fait. Et si elles sont connues malgré tout, peu importe pourvu que leur but unique ait été de glorifier Dieu.
« Plusieurs manuscrits latins portent : te le rendra publiquement ; mais comme nous ne trouvons pas ce mot dans les manuscrits grecs les plus anciens, nous n’avons pas pensé qu’il fallût s’en éloigner. » (Saint Augustin) La critique moderne confirma ce jugement. La parole de Jésus implique que nous recevrons une rétribution pour les aumônes que nous aurons faites, il ne faut cependant attacher à celles-ci aucune idée de mérite et de propre justice.
Prier en se tenant debout, même dans les synagogues ou dans le temple, selon l’usage des Juifs, les regards tournés, vers le lieu très sainte n’est pas précisément là ce que blâma Jésus, mais bien encore ce mobile hypocrite, être vu des hommes. Jésus ne parut pas approuver ce maintien dans la prière. Quant à prier debout dans les rues, selon un usage qui existe encore en Orient, lorsque sonne l’heure de la prière, il le réprouva absolument.
Le mot « chambre » indique tout local clos dans l’intérieur de la maison, par opposition aux synagogues et aux rues. La prière particulière doit avoir lieu entre l’âme et Dieu seul. Par sa toute-présence il est et il voit dans le secret. Après la prière, le jeûne, autre manifestation de la piété. La justice pharisaïque était mêlée de cette hypocrisie qui veut paraître.
Cet air triste, ce visage défait n’avait pas d’autre but. Le jeûne sérieux, comme moyen de discipline morale, est tout autre chose. C’est ce qu’on faisait alors pour paraître en public ou à un banquet. Ainsi, en jeûnant, reste dans ton état ordinaire.
Diacre Michel Houyoux
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