Dix-septième dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Posté par diaconos le 19 juillet 2021
Prenez et manger !
De l’évangile selon Jean
01 Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. 02 Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. 03 Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. 04 Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. 05 Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » 06 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. 07 Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
08 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : 09 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » 10 Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 11 Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. 12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
13 Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. 14 À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » 15 Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. (Jn 6, 1-15)
Jésus nourrit la foule
Jésus étant passé de l’autre côté du lac de Tibériade, gagna la montagne et là il s’assit avec ses disciples. Il fut suivi de tous ses fans, avides de signes et de guérisons. Voyant cette foule nombreuse venue à lui, Jésus éprouva alors une immense compassion, une immense pitié pour cette foule, qui attendait tout de lui. Jésus vit les besoins des gens. Le miracle qu’il fit fut un geste d’amour. Jésus dit à Philippe : «Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ?»
Cette question est toujours d’actualité. Jésus nous demande de regarder les besoins les plus naturels des personnes : qu’elles aient à manger ! Il nous dit : à manger, tout simplement ! Jésus nous ramène à notre vie de chaque jour, à notre pain quotidien. Aimer… C’est là, dans les services ordinaires de nos journées, qu’il nous faut aimer.
Il y avait là, dans cette foule, un jeune garçon qui avait cinq pains d’orge et deux poissons. Il avait des provisions et les autres n’avaient rien à manger. Jésus impressionné par la misère de la foule fit un miracle. Avant saint Vincent de Paul, avant l’Abbé Pierre, avant Coluche, il lança pour la première fois, les restos du cœur. Il servit à la foule un repas gratuit : pain et poisson et ce sans lésiné sur la quantité : les restes remplirent douze corbeilles !
Avant de nourrir l’esprit et le cœur, Jésus sait qu’il faut d’abord nourrir les corps. Nous ne devons jamais oublier ces besoins primordiaux : donner à manger ! Cette priorité aux pauvres dont parlait le pape Jean Paul II est une attitude profondément évangélique : «Je te donne ce pain parce que je t’aime.»
Jésus veut nous faire découvrir dans la multiplication des pains l’annonce de l’Eucharistie. Ainsi, dans ce récit, on était proche de la fête de la Pâque juive, date de la Cène et du sacrifice de la croix : Jésus prit du pain et rendit grâces (c’est le mot « Eucharistie ») et le distribua comme il le fit le soir du Jeudi Saint. L’ordre donné à Philippe de se procurer du pain pour nourrir la foule, et la présence des apôtres remplissant douze paniers des morceaux qui restent, sont une allusion à l’Église invitée à distribuer le Pain de vie (l’Eucharistie), aux personnes.
«Tous ont les yeux sur toi : ils espèrent et tu leur donnes la nourriture en son temps ; quant tu ouvres la main, tu combles et rassasie tous les vivants.» (Psaume 144) À chaque célébration eucharistique, nous sommes invités à ce même geste de don que Dieu pourra multiplier. Réalisons-nous que nous sommes les invités à la table du Seigneur ?
Ce récit évangélique est un appel à la générosité et au partage. Mais il nous dit aussi que rien n’est dérisoire, et que nous ne devons jamais nous décourager devant la faiblesse de nos moyens. Offrons au Seigneur nos petites capacités, il saura, lui, les multiplier.
Diacre Michel Houyoux
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