Samedi de la dix-septième semaine du Temps Ordinaire de l’année C
Posté par diaconos le 31 juillet 2021
Hérode envoya décapiter Jean dans la prison
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De l’évangile selon Matthieu
01 En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, apprit la renommée de Jésus 02 et dit à ses serviteurs : « Celui-là, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » 03 Car Hérode avait fait arrêter Jean, l’avait fait enchaîner et mettre en prison. C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
04 En effet, Jean lui avait dit : « Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. » 05 Hérode cherchait à le faire mourir, mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète. 06 Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives, et elle plut à Hérode. 07 Alors il s’engagea par serment à lui donner ce qu’elle demanderait.
08 Poussée par sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste.» 09 Le roi fut contrarié ; mais à cause de son serment et des convives, il commanda de la lui donner. 10 Il envoya décapiter Jean dans la prison. 11 La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui l’apporta à sa mère. 12 Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps, qu’ils ensevelirent ; puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.» (Mt 14, 1-12)
Mort de Jean-Baptiste
L’emprisonnement de Jean-Baptiste fut motivé par le blâme qu’il prononça sur l’union adultère d’Hérode avec la femme de son frère. Hérode voulut le faire mourir, mais il fut retenu par la crainte du peuple. À la fête anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa devant les convives ; Hérode lui promit ce qu’elle demanderait. Elle, à l’instigation de sa mère, demanda la tête de Jean-Baptiste.
Hérode, attristé, mais lié par son serment et par l a crainte de l’opinion, envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut présentée sur un plat à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples-de Jean, après avoir rendu les derniers devoirs à leur maître, vinrent annoncer sa mort à Jésus. Celui-ci se retira à l’écart, mais la foule le suivit.
Hérode, que Josèphe appela Antipas, était un des nombreux fils d’Hérode le Grand et frère d’Archélaüs. Il régnait sur la Galilée et la Pérée avec le titre de tétrarque, c’est-à-dire quatrième gouverneur, ou prince qui partageait avec trois autres le gouvernement du pays. Il résidait habituellement à Tibériade, ville qu’il avait fondée au bord du lac, ornée de magnifiques constructions et nommée en l’honneur de l’empereur Tibère.
Mais il séjournait, à l’époque de l’emprisonnement et de la mort de Jean-Baptiste, selon le témoignage de Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 5, 2), dans la forteresse de Machaerus ou Machéronte, dans la Pérée, parce qu’il était en guerre avec Arétas, roi d’Arabie, dont il avait répudié la fille. C’est là que se déroula la scène tragique que Matthieu raconta. .
Hérode entendit parler de la renommée grandissante de Jésus. Les paroles d’Hérode trahirent sa mauvaise conscience : il fut saisi d’effroi à la pensée qu’un envoyé de Dieu eut agit avec puissance dans le pays. Le meurtre de Jean-Baptiste, qui avait eu lieu auparavant, et que Matthieu raconta, inspira à ce prince débauché une crainte superstitieuse qui s’allia très bien avec l’incrédulité, et que d’autres dans son entourage partagèrent avec lui.
Matthieu mentionna cette arrestation de Jean. Par un double adultère, Hérode Antipas avait répudié sa femme légitime, la fille d’Arétas, et épousé la femme de son frère. Hérode Antipas avait bien un frère de ce nom, qui fut tétrarque de l’Iturée et de la Trachonitide, mais ce dernier ne fut pas l’époux d’Hérodias : il fut son gendre, ayant épousé, dans la suite, sa fille Salomé.
Hérodias était la femme d’un autre frère d’Antipas, nommé Hérode, qui ne figure pas dans l’histoire. Hérodias, fille d’Aristobule et de Bérénice, et petite-fille d’Hérode le Grand, était la nièce d’Antipas, en même temps que sa belle-sœur (voir Josèphe, Antiquités Juives, XVIII, 5, 1 et 4). Quelques interprètes dirent sans raison que le jour de la naissance d’Hérode fut l’anniversaire de son avènement au trône, considéré comme anniversaire de la naissance du roi.
La fille d’Hérodias s’appelait Salomé et était née du premier mariage de sa mère. Elle épousa plus tard son oncle le tétrarque Philippe (Josèphe, Antiquités Juives, XVIII, 5.4). Sa danse était accompagnée de poses et de mouvements voluptueux, à la manière orientale. Quel contraste criant entre cette danse d’une jeune fille et l’acte tragique qui s’accomplit dans la prison.
Le fait qu’Hérode fut attristé, ce n’était pas par ses propres sentiments, mais par une lâche complaisance pour Hérodias qu’il en voulait à la vie de Jean-Baptiste. Il offrit de riches présents, mais non la tête d’un homme qu’il estima au fond du cœur ; et l’on conçut que cette brusque demande le troublât profondément.
Seul, il l’aurait refusée, sans se croire lié par ses serments. Mais en présence de ses convives, au milieu d’une cour brillante et échauffée par le festin, la vanité d’un faux point d’honneur l’emporta dans son esprit. Cette tête sanglante de l’homme de Dieu donnée, sur un plat, à une jeune fille, qui la porta à sa mère ! Il est évident que les récits des évangélistes supposent que toute cette tragédie se passa sur l’heure, pendant la fête qu’Hérode célébrait alors.
Hérode résidait ordinairement à Tibériade ; mais l’historien Josèphe, dont il n’y eut pas la moindre raison de suspecter le témoignage, dit que Jean Baptiste fut mis en prison dans la forteresse de Machaerus, où Hérode avait de magnifiques appartements, que cet événement coïncida avec sa guerre contre Arétas ; que même les Juifs attribuèrent la défaite de son armée à un juste jugement de Dieu à cause d’une action si injuste.
Toute cette tragédie se passa dans ce château fort où la cour d’Hérode se trouvait alors, et qu’ainsi tout fut accompli en peu de temps. D’après Matthieu le motif de Jésus aurait été la pensée de se retirer à l’écart, pour ne pas exciter contre lui la persécution, après le meurtre de Jean-Baptiste, et au moment où l’attention d’Hérode venait de se porter sur lui.
D’après l’évangile de Marc et celui de Luc, cette retraite de Jésus eut lieu aussitôt après la mort de Jean-Baptiste. Le repos que Jésus désira pour ses disciples et pour lui-même fut rempli de méditations sérieuses sur la catastrophe qui mit fin à la vie du précurseur qui avait amené la plupart d’entre eux à suivre l’Agneau de Dieu. À pied, en faisant le tour de l’extrémité septentrionale du lac. Ce lac était entouré de plusieurs villes, alors très peuplées. De là ces foules.
Diacre Michel Houyoux
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