Lundi de la dix-huitième semaine du Temps Ordinaire – Année Impaire
Posté par diaconos le 2 août 2021
Jésus prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, qui les donnèrent à la foule
De l’évangile selon Matthieu
16 Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » 17 Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » 18 Jésus dit : « Apportez-les moi. »
19 Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. 20 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins. 21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants. (Mt 14, 13-21)
Multiplication des pains
Ému de compassion à la vue des foules qui l’avaient suivi, il guérit leurs malades. Le soir étant venu, les disciples, inquiets pour cette multitude qui n’avait rien à manger, demandèrent à Jésus de la congédier. Donnez-leur vous-mêmes à manger ! Répondit Jésus. Mais, dirent-ils, nous n’eûmes ici que cinq pains et deux poissons. Apportez-les-moi, leur dit-il.
Ayant fait asseoir la foule sur l’herbe, il prit les pains, et bénit Dieu ; puis rompant les pains, il les donne aux disciples, qui les distribuèrent au peuple. Tous furent rassasiés, et l’on eut rempli douze paniers des morceaux qui restèrent. .
Étant sorti de la retraite solitaire où il avait passé quelques heures avec ses disciples, Jésus, à la vue de cette grande multitude, fut ému de compassion, soit à cause de tous ces malades qu’on lui amenait pour qu’il les guérit, soit à cause de l’état de délaissement moral de ce pauvre peuple, qui était à ses yeux comme des brebis qui n’ont pas de berger.
La journée était déjà très avancée, ou que l’heure même où se prenait le repas du soir était passée. Cette sollicitude pour le peuple parut avoir été inspirée aux disciples par la compassion de Jésus. D’après saint Jean, , Jésus prit l’initiative, et la parole des disciples ne fut que la réponse à sa question. Cet entretien prouva qu’il y eut là un besoin réel, digne de la compassion de Jésus, et qu!il ne fit pas un usage inutile de sa puissance créatrice en multipliant les pains.
Cet ordre étrange, destiné à éprouver la foi des disciples, ils l’exécutèrent réellement. Avec quelle majestueuse assurance Jésus sut ce qu’il fit de cette insuffisante provision ! Il y eut à la fois pour Jésus le sentiment de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu’il donna, et le projet d’implorer la bénédiction divine sur ce peu de biens pour les multiplier. Quel exemple et quelle consolation pour le pauvre dont la provision est insuffisante !
Les disciples accomplirent avec une humble obéissance l’ordre qu’ils reçurent ; ils donnèrent ce qu’ils avaient, et ce fut ’est dans leurs mains que se fit le miracle. Si Jésus avait d’avance multiplié les pains, de manière à en mettre sous leurs yeux une immense provision, cela eût mieux convenu à leur manque de foi, mais Dieu ne procède jamais ainsi dans la dispensation de ses grâces. Il exerce la foi et l’obéissance, tout en donnant abondamment.
Ce fut Jésus qui ordonna aux disciples de recueillir ces morceaux de surplus, afin que rien ne se perde. Ces paniers étaient de petits sacs de voyage en jonc ou en paille. Chaque disciple en avait un, et le remplit. Ce miracle, accompli, comme celui de Cana, sur la nature inanimée, sur les éléments purement matériels, est devenu pour le rationalisme de toutes les écoles, une pierre d’achoppement.
Dans les guérisons de malades, il resta à la raison des ressources pour expliquer la délivrance de ces malheureux par une influence morale exercée sur eux, sans s’élever jusqu’au surnaturel. Mais ici ! L’un de ces docteurs ne vit dans ce miracle qu’une pure légende ou un mythe né dans l’imagination des premiers disciples (Strauss).
Ce miracle est attesté unanimement par les quatre évangiles, il est confirmé par l’impression qu’en reçut la foule et bien plus encore par l’autorité de Jésus, qui le prit pour texte d’un de ses plus profonds discours, et qui même en appela directement à cet acte de sa puissance. Quant au but immédiat du miracle, il est évident : le Sauveur voulait, dans sa compassion pour une multitude pauvre et défaillante qui s’était attachée à ses pas pour entendre sa parole, lui procurer un secours nécessaire, et faire envers elle une grande et touchante œuvre de charité.
Diacre Michel Houyoux
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