Mercredi de la vingtième Semaine du Temps Ordinaire — Année B

Posté par diaconos le 18 août 2021

Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?

 Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?" Matthieu  20, 15 | Méditations bibliques | Histoire d'une foi

# Les Ouvriers de la onzième heure (quelquefois : Ouvriers envoyés à la vigne) est une parabole de l’Évangile selon Matthieu. Elle appartient à son Sondergut. La onzième heure fait référence à une méthode antique de calcul des heures qui débutait avec le lever du soleil et qui divisait la journée en douze parties. La parabole fait intervenir un propriétaire terrien qui rémunère également ses différents employés peu importe l’heure où ils ont entamé leur labeur. Cette parabole pourrait signifier que la générosité de Dieu dépasse notre justice . En effet on associe le propriétaire de la vigne à Dieu.
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Les rapports de Dieu avec nous ne sont pas les rapports qu’a un patron avec ses ouvriers. Parmi les premiers chrétiens, ceux d’origine juive pouvaient être choqués de voir des pécheurs et des païens appelés comme eux dans la communauté des chrétiens. Cette parabole a servi à apaiser les ressentiments qui ont pu naître de cette situation. Origène compara la vigne à l’Église et le maître au Christ. Saint Augustin dit dans son sermon 87 intitulé : les heures de l’histoire du Salut, « Les justes venus au monde en premier, comme Abel et Noé, ont été, pour ainsi dire, appelés à la première heure, et ils obtiendront le bonheur de la résurrection en même temps que nous.
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D’autres justes, venus après eux, Abraham, Isaac, Jacob et tous ceux qui vivaient à cette époque furent appelés à la troisième heure, et ils obtiendront le bonheur de la résurrection en même temps que nous. Il en fut de même pour ces autres justes, Moïse, Aaron et tous ceux qui furent appelés avec eux à la sixième heure; puis les suivants, les saints prophètes, appelés à la neuvième heure, goûtèrent le même bonheur que nous. Tous les chrétiens sont appelés à la onzième heure; ils obtiendront, à la fin du monde, le bonheur de la résurrection avec ceux qui les précédèrent.
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Tous le recevront ensemble. Voyez pourtant combien de temps les premiers attendront avant d’y parvenir. Ainsi, ils obtiendront ce bonheur après une longue période, et nous, après peu de temps. Bien que nous devions le recevoir avec les autres, on peut dire que nous serons les premiers, puisque notre récompense ne se fera pas attendre. . John Ruskin s’appuya sur cette parabole dans l’essai Unto This Last pour critiquer la rémunération des ouvriers à la tâche et préconiser une rémunération en fonction des besoins de l’ouvrier pour vivre, quelle que soit la contribution réelle de son travail à la richesse de l’employeur.
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 De l’évangile selon Matthieu

01 « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. 02 Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. 03 Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. 04 Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” 05 Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.

06 Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” 07 Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” 08 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.”

09 Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. 10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. 11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : 12 “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” 13 Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?

14 Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : 15 n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” 16 C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » (Mt 20, 1-16)

Appel d’ouvriers pour travaillent à la Vigne du Seigneur

Le  denier romain fut l’une des monnaies de base des romains. Il s’agissait d’une pièce d’argent, d’un poids d’environ 3 à 4 g selon les époques. Les premiers deniers romains apparurent à la fin du troisième siècle avant Jésus-Christ, à la suite de la dévaluation de l’as à cause des guerres puniques. L’as était une monnaie de bronze ou de cuivre de la Rome antique.  Son poids et son aspect évaluèrent considérablement au fil des siècles. Un denier (4, 4€) fut au temps  de Jésus le prix de la journée d’un ouvrier. Ce salaire fut convenu entre le maître et les ouvriers.

La journée, chez les Juifs, commençait à six heures du matin ; ainsi leur troisième heure correspondait à neuf heures. L »agora était le lieu public où s’assemblait le peuple et où les ouvriers cherchaient à se louer. Dans le sens littéral de la parabole, ces ouvriers étaient là réellement sans rien faire, oisifs. Dans la vie, on peut l’être aussi au milieu même de la plus grande activité, si ce travail reste sans aucun rapport avec le règne de Dieu.

Ils y allèrent sans autres conditions, confiants dans la parole du maître. À midi et à trois heures, il renouvela le maître appela d’autres ouvriers. Vers la onzième heure, cinq heures du soir, tout près de la fin de la journée, il y avait encore des ouvriers qui se tenaient là ne rien faire, ayant perdu presque toute la journée. Ce n’était pas leur faute. Combien de milliers d’hommes vivent, en pleine chrétienté, sans avoir jamais entendu l’appel de l’Évangile ! Aussi ces ouvriers furent-ils encore invités à employer dans la vigne la dernière heure du jour.

Commencer par les derniers, c’était manifester le thème de toute la parabole : dans le règne de Dieu, tout est grâce. disant : « Ceux-là, les derniers, n’ont travaillé qu’une heure, et tu les as traités à l’égal de nous qui avons supporté le poids du jour et la chaleur » (Mt 20, 12) Ces travailleurs se mirent  sur le terrain du droit. Ils étaient convenus avec le maître, qui le leur rappela  d’une manière significative, ils vienrent de faire valoir la différence entre leur travail et le travail des ouvriers de la onzième heure, toujours pour établir leur droit à recevoir davantage.

La réponse du maître, fondée sur ce même droit, fut sans réplique : aucun tort, tu es convenu, ce qui est à toi. Le terme d’ami, ou compagnon, n’exprima ni affection ni rigueur. « Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. » (Mt 20, 16)  Cette sentence solennellement répétée présenta le résumé et le sens profond de toute la parabole.

Pierre, en rappelant avec une certaine complaisance qu’il avait tout quitté pour suivre Jésus, s’était enquis d’une récompense (Matthieu 19.27). Il cédait ainsi à un sentiment faux et dangereux, celui de la propre justice. Jésus lui a fait d’abord une réponse encourageante, parce qu’au fond le disciple était sincère et plein d’amour pour son Maître ; mais il ajoutait à cette réponse un sérieux avertissement (verset 30, note) qu’il a voulu rendre plus impressif par le récit dramatique qui suit.

Combien il est saisissant ! Le maître qui appelle des ouvriers, c’est Dieu, qui a un droit absolu sur eux et qui leur fait une grâce immense en les appelant. En effet la vigne où il les envoie, c’est son beau règne de vérité, de justice et de paix. Les ouvriers qui ont le privilège d’y travailler ne sont pas seulement des docteurs ou pasteurs, mais tous ceux qui entendent l’appel et s’y rendent.

Les différentes heures du jour sont les divers âges de la vie humaine ou les époques de l’histoire du règne de Dieu. Le travail, ce sont toutes les œuvres qui ont pour objet le bien des hommes, l’avancement du règne de Dieu. Le soir, c’est la fin de la vie ou la fin de l’économie présente, le retour de Christ, le divin intendant qui préside à la rétribution.

Le denier, enfin, c’est le salut, la vie éternelle, qui, parce qu’elle est d’une valeur infinie et sans proportion avec le travail des ouvriers, ne peut être qu’une grâce. Dans ce sens, il y a égalité entre tous, mais voici la différence : le denier peut avoir une valeur infiniment diverse selon la disposition intérieure de ceux qui le reçoivent, c’est-à-dire selon leur capacité morale de jouir de la vie du ciel.

Là ceux qui ont été les premiers au travail peuvent être les derniers. Et même, bien que Jésus ne les exclue pas, puisqu’il leur accorde le denier stipule, ils sont en danger de s’exclure eux-mêmes, selon que les sentiments qu’ils manifestent dans la parabole viendraient à prévaloir. Ceux au contraire qui comprirent que, dans le règne de Dieu, tout est grâce, l’appel, le travail, la récompense, et qui se confièrent à la parole du maître purent être les premiers, bien qu’ils fussent les derniers au travail.

 Les exégètes qui, se fondant sur C, D, l’Itala et la Syriaque, admirent ces paroles comme authentiques ne sachant trop qu’en faire dans l’interprétation. Meyer leur fit signifier que parmi ceux qui furent dans le royaume de Dieu, il en fut peu qui furent choisis pour y être les premiers.

Diacre Michel Houyoux

Complément

◊ Diacre Michel Houyoux :cliquez ici pour lire l ‘article →  ll va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ

Liens avec d’autres sites web chrétiens

◊ Dom Armand Veilleux de l’Abbaye de Maredsous (Belgique) :cliquez ici pour lire l ‘article → Homélie pour le mercredi de la 20ème semaine du Temps ordinaire

◊ Père Gilbert Adam  :cliquez ici pour lire l ‘article → Mercredi de la 21e semaine, année impaire

Père Jean-Yves  Père Jean-Yves :  » Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon « »

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