Samedi après l’Épiphanie — Année C
Posté par diaconos le 8 janvier 2022
De l’évangile selon Jean
En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison. Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.
Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : » Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! « Jean répondit : » Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.
Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jn 3, 22-30)
Jésus et Jean-Baptiste en Judée
Après ce premier séjour à Jérusalem où eut lieu l’entretien avec Nicodème. Jésus quitta la capitale, où sa manifestation dans le temple et les miracles qu’il avait accomplis n’avaient pu lui assurer l’adhésion générale ni l’approbation des autorités théocratiques. Il en conclut que l’œuvre de préparation accomplie par Jean-Baptiste dut se poursuivre encore et il s’y associa lui-même, il se rendit dans les campagnes de la Judée pour séjourner là quelque temps avec ses disciples. Là aussi, il joignit à la prédication le baptême.
Jean rectifia et compléta le renseignement en disant que ce n’était pas Jésus lui-même qui baptisait mais ses disciples ». Ce baptême était comme celui de Jean-Baptiste, un baptême administré en signe de repentance ; le baptême d’Esprit n’eût lieu qu’après la Pentecôte. Dans l’Église chrétienne, ces deux baptêmes furent réunis en un seul, qui devint le sceau de la régénération.
Jean continuait son œuvre, parce qu’à ses yeux le royaume de Dieu en vue duquel il prêchait et baptisait, n’était pas encore établi. Il lui fallait, pour mettre un terme à sa mission, un ordre de Dieu ; il le reçut bientôt par le fait de son emprisonnement. On n’a que des conjectures sur la situation précise de ces deux localités Enon et Salim.
Jean expliqua comment l’activité de Jean-Baptiste pouvait continuer encore. Mais pourquoi cette observation était-elle nécessaire ? Évidemment parce que le récit des évangiles de Matthieu et de Marc qui ne suivirent pas un ordre chronologique rigoureux, laissa croire que l’emprisonnement de Jean-Baptiste eut lieu avant le premier retour de Jésus de Judée en Galilée, immédiatement après son baptême.
Or Jean , qui rapporta un premier voyage en Galilée et un second voyage, distinguant ainsi ces deux retours, que la tradition synoptique avait fondus en un seul, rétablit l’ordre chronologique de ces premiers temps de l’activité de Jésus dit que la prédication du Précurseur eut lieu, quelque temps encore, simultanément avec celle de Jésus.
Une dispute des disciples de Jean avec un Juif eut lieu au sujet de la purification. « Ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. » (Jn 3, 26) Ces paroles respirent la jalousie : « Celui à qui tu as rendu témoignage, que tu as recommandé avec un désintéressement si généreux, voici, celui-là baptise ! Il cherche à te supplanter par une concurrence directe ! « Et ils ajoutèrent avec l’exagération du dépit : « Tous vont à lui ! »
Les disciples de Jean ne pouvaient pas ignorer les déclarations si positives de Jésus sur son rapport avec le Messie. Eux-mêmes firent allusion au témoignage rendu par Jean. Aussi il leu(r dit : « Vous-mêmes m’êtes témoins. »
Jean-Baptiste décrivit quelle fut sa position subordonnée à l’égard de Jésus : »Lui est l’époux, à qui appartient l’épouse », c’est-à-dire l’Église qu’il a rachetée. Jean ne fut que l’ami de l’époux, mais cela suffit pleinement à sa joie. Cette image, Jean l’avait trouvée dans l’Ancien Testament ; mais quelle vue profonde fallait-il qu’il eût et de l’Écriture et du Messie, pour appliquer à ce dernier ce que les prophètes avaient dit de l’union de l’Éternel avec son peuple !
Jésus lui-même se servit de cette image qui décrivit si vivement son amour pour l’Église et ses disciples, après lui, se gardèrent de l’oublier. La position que Jean s’attribua par cette comparaison est celle d’ami de l’époux, son intermédiaire auprès de l’épouse, chargé de demander la main de celle-ci et enfin de préparer les noces.
Ce fut ce rôle que Jean décrivit par ces détails : « L’ami de l’époux se tient là, à sa disposition, il l’écoute, il fut ravi de joie d’entendre sa voix, pendant la fête des noces . » Puis Jean ajouta que cette joie qui fut la sienne fut parfaite, parvenue à son plein accomplissement. Quel contraste entre cette joie du maître et la jalousie des disciples !
Jean-Baptiste dit Meyer, parla réellement dans le cercle intime de ses disciples, avec l’enthousiasme croissant du dernier des prophètes, il dévoila encore toute la grandeur divine de Jésus et couronna ainsi ses témoignages avant de disparaître de l’histoire. t si l’on ne peut méconnaître dans la forme de son enseignement les caractères du style de Jean, il ne faut pas oublier que celui-ci a dû reproduire en grec un discours tenu en araméen.
Diacre Michel Houyoux
Complément
Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Le Baptême du Seigneur — Année C
Liens avec d’autres sites web chrétiens
◊ Diocèse catholique de Valleyfield : cliquez ici pour lire l’article → samedi après Épiphanie- ministère de Jésus
◊ Père Gilbert Adam : cliquez ici pour lire l’article → l’Épiphanie Le samedi 8 janvier 2022dimanche 9 janvier 2022
♥ Jean-Baptiste Guéraçague : « Les pratiques de Jésus et des apôtres
Publié dans Catéchèse, Disciples de Jésus, fêtes religieuses, Page jeunesse, Religion, Temps de Noël | Pas de Commentaire »