Lundi de la première semaine du Carême de l’année C
Posté par diaconos le 6 mars 2022
De l’Évangile de Jésus Christ selon Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. outes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, vous êtes venus jusqu’à moi ” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? , tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison. Quand sommes- nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” J’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”
Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » (Mt 25, 31-46)
La pauvreté spirituelle est définie comme une vertu évangélique
Cette vertu, associée à la promesse du Royaume des cieux, a été abordée par de nombreux auteurs chrétiens. Si le Catéchisme de l’Église catholique indique qu’elle concerne les personnes qui se reconnaissent par « leur qualité de cœur, purifié et éclairé par l’Esprit », de nombreux auteurs chrétiens ont cherché à préciser le sens de cette pauvreté et ce qu’il fallait faire pour l’obtenir. Ainsi, cette « pauvreté dans l’esprit » s’obtient, d’après ces auteurs, par une humilité volontaire face à Dieu, un accueil libre et joyeux de ses faiblesses (morales, physiques, psychologiques), une attention tournée vers Dieu et l’autre.
C’est aussi un chemin de dépouillement de toutes les « richesses intérieures, les dons reçus de Dieu », un renoncement aux consolations et grâces spirituelles que Dieu veut nous donner. Ce renoncement, cet appauvrissement, libre et joyeux est associé, pour les chrétiens, à la promesse de posséder le Royaume des cieux, et donc de « jouir de la présence de Dieu » ; ce bonheur étant possible, d’après certains auteurs, « dès à présent ». Pour sœur Lise, « seul le pauvre d’esprit peut aimer, car pour aimer il faut avoir besoin de l’autre. Être pauvre, c’est être dans un état de réceptivité… comme quelqu’un qui prend un bain de soleil.
La pauvreté radicale arrache la personne à tout ce qui fait obstacle au don total de l’amour. Cette pauvreté est ouverture à l’envahissement… et ça fait peur… s’il fallait que Dieu m’envahisse, que les autres m’envahissent… et pourtant cette disposition conduit à la liberté intérieure. Le vrai pauvre n’est jamais aigri quand il tend la main » Pour le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, la vertu de pauvreté spirituelle permet de purifier la vertu théologale d’espérance, il dit : « C’est dans la pauvreté spirituelle que l’espérance trouve sa pureté qui fait sa perfection. Seule la pauvreté spirituelle peut assurer la perfection de l’espérance.
L’espérance est obtenue par l’élimination de tout le reste, par ce dégagement souverain qu’est la pauvreté spirituelle. ». À ce sujet il cite saint Jean de la Croix : « Moins l’âme possède les autres choses, plus elle a de capacité et d’aptitude pour espérer ce qu’elle désire, et par conséquent plus elle a d’espérance plus la mémoire se dépouille et plus elle acquiert d’espérance ; par la suite, plus elle a d’espérance et plus elle est unie à Dieu. Car plus une âme espère en Dieu, plus elle obtient de Lui. » e père Mas Arrondo, dans son livre Toucher le Ciel indique que dans les 5e demeures17, « on commence à jouir amplement du ciel sur la terre. Beaucoup plus de personnes y vivent qu’on ne peut le penser »18. Et « que chacun reçoit en gage, à l’intérieur de lui-même, le royaume de Dieu. C’est un don gratuit accordé par Dieu le Père »
Du sermon sur la montagne
# Le Sermon sur la montagne est un discours adressé par Jésus-Christ à ses disciples ainsi qu’à une large foule, rapporté dans l’Évangile selon Matthieu aux chapitres 5, 6 et 7. Jésus l’aurait prononcé au début de son ministère, peu après son baptême par Jean le Baptiste, du haut d’une montagne près du lac de Tibériade surplombant Génézareth, non loin de Capharnaüm. Ce discours, qui porte sur l’éthique, est le plus long enseignement oral du Nouveau Testament.
Il comporte notamment les Béatitudes et la prière du Notre Père. Au début du XXe siècle Sante Ferrini, sensible au message de Christ tel que rapporté dans le Nouveau testament, reproche au clergé et aux puissants d’avoir détourné ses préceptes à leur profit. Il illustre son propos dans une parodie sans concession du sermon sur la montagne qu’il imagine pouvoir être prononcé par le Pape, sur la place Saint-Pierre à Rome : « Heureux les forts car ils posséderont la terre !
Heureux ceux qui ont le cœur dur car ils riront des malheurs d’autrui et ne pleureront jamais ! Heureux les violents car ils seront respectés des timorés ! Heureux les injustes car ils auront leurs biens et ceux des autres ! Heureux les mauvais car ils se feront pardonner par la force ! Heureux ceux qui ont l’âme impure et malveillante car ils jouiront des turpitudes humaines ! Heureux ceux qui possèdent, car ils n’ont pas besoin de miséricorde ! Heureux les incrédules car ils ne seront pas trompés ! Amen ! »
Plus récemment, la phrase « Bienheureux les pauvres d’esprit… » a parfois été interprétée à contresens comme « Bienheureux les imbéciles », par exemple par Luigi Cascioli, alors qu’elle ne peut être comprise que dans le judaïsme palestinien de l’époque de Jésus. On connaît dans la Bible certaines « béatitudes » isolées, ou groupées par deux ou trois, rarement quatre4. Une série de huit béatitudes se trouve dans le Siracide« construite suivant un procédé poétique obéissant à des règles précises pour ce genre littéraire (Si 14, 20-27). »
Le même procédé s’applique à l’un des manuscrits de la mer Morte provenant de la grotte 4 (4Q525 2 II)4. Le texte de l’évangile selon Matthieu présente une structure reposant sur le même procédé4. Toutefois, écrit Émile Puech, il s’en distingue par une « nouveauté totale » : la mention du Royaume, proclamé par ce discours inaugural, auquel répondra le dernier discours (Mt 25, 31-46). Être en souci qui signifie, par son étymologie, être partagé.
Les inquiétudes qui tirent la pensée en sens contraire, sont l’effet d’un cœur partagé entre le ciel et la terre, troublé par le doute au jour de l’épreuve. Le remède à ce mal, c’est la confiance en Dieu que Jésus voulut inspirer à ses disciples. C’est pour cela qu’il leur présenta diverses considérations aussi élevées que puissantes. Premier motif de confiance Puisque la vie est plus que la nourriture qui l’entretient ; le corps plus que le vêtement qui le couvre ; celui qui a donné et conserve le plus, ne donnera-t-il pas le moins ? Paul employa un raisonnement pareil.
Second motif Les soins admirables de Dieu dans la nature : « Dieu est votre Père ! » Troisième motif L’inutilité, l’impuissance des inquiétudes, qui ne font au contraire qu’énerver les forces de l’âme. Nul ne peut, ajouter une coudée à son âge, une heure au temps de sa vie, objet de ses soucis. Dieu en a déterminé la mesure et n’y peut rien ajouter. l e voyageur vit avec admiration, sur le plateau de la montagne des Béatitudes, au pied de l’éminence d’où il supposa que Jésus parlait d’un magnifique tapis de ces anémones écarlates.
Le manque de cette foi qui n’est pas autre chose que la confiance du cœur en Dieu, telle est la cause de toutes les inquiétudes. Les païens doivent rechercher ces choses, y mettre leur cœur ou être en souci quand elles leur manquent, parce qu’au lieu du Dieu vivant ils adorent de fausses divinités ou une froide et impitoyable fatalité. « Mais vous qui connaissez votre Père céleste ! Il sait vos besoins cela doit vous suffire pour dissiper vos inquiétudes. »
Que ce soit là avant tout votre souci, le but de vos efforts, et quand vous aurez trouvé cette grande richesse, le royaume de Dieu et la justice de Dieu, alors votre Père céleste, qui voit que vous avez besoin de toutes ces autres choses vous les donnera par-dessus. On sait que toujours les inquiétudes se portent sur l’avenir. Or, le Seigneur aurait pu nous dire que cet avenir ne nous appartient pas, que nous ne le verrons peut-être jamais.
« Pourquoi veux-tu t’inquiéter au-delà d’aujourd’hui et prendre sur toi le mal de deux jours ? Contente-toi de celui que ce jour t’impose, demain t’apportera autre chose. » (Luther) Cette interprétation est seule en harmonie avec cette dernière parole : au jour suffit sa peine, ou son mal, sa misère. Oui, ce mal de chaque jour suffit ; il est même souvent bien lourd pour notre faiblesse. Quelle compassion Jésus mit dans ce conseil de ne pas y ajouter le mal du lendemain !
Diacre Michel Houyoux
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KTO : « Heureux les pauvres »
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