Deuxième dimanche du Carême de l’année C
Posté par diaconos le 7 mars 2022
De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.
Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : - »Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu. (Lc 9, 28b-36)
# La Transfiguration est un épisode de la vie de Jésus-Christ relaté par le Nouveau Testament. Il s’agit d’un changement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples. Cet état physique, considéré comme miraculeux, est rapporté dans les trois Évangiles synoptiques : (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9, Lc 9,28-36). C’est, selon le christianisme, la préfiguration de l’état corporel annoncé aux croyants pour leur propre résurrection. Le lieu traditionnel de la Transfiguration est le mont Thabor, près du lac de Tibériade.
Il s’agissait d’un changement d’apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples. Cet état physique, considéré comme miraculeux, est rapporté dans les trois Évangiles synoptiques : (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9, Lc 9,28-36). C’est, selon le christianisme, la préfiguration de l’état corporel annoncé aux croyants pour leur propre résurrection. Le lieu traditionnel de la Transfiguration est le mont Thabor, près du lac de Tibériade
Certains exégètes situent l’événement au mont Hermon, puisque les épisodes évangéliques qui l’encadrent se situent dans cette région. Pour les maronites, la Transfiguration a eu lieu dans la région de Bcharré, sur le mont Liban. Pour l’Église catholique, le but immédiat de la Transfiguration était de préparer le cœur des disciples à surmonter le scandale de la croix. Cette transfiguration est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption qui fera de tous les croyants des fils de Dieu L’Église orthodoxe fête elle aussi la Transfiguration. Dans l’Église d’Éthiopie, la fête est appelée Buhe.
Contemplons la scène dans laquelle Pierre, Jacques et Jean furent en extase devant la beauté du Rédempteur : « Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants « (Mc 9 ,2-3). En ce qui nous concerne, nous pouvons entrevoir un message dans ce que Saint Paul assura à son disciple Timothée : « Il a détruit la mort et a fait briller la vie et l’immortalité par l’Évangile »(2 Tim 1, 10).
Ce fut cela même que nous contemplons avec stupeur, comme le firent à l’époque les trois apôtres choisis. Cela nous fait du bien d’accueillir cet éclat de soleil et de lumière qui se refléta dans le visage et les vêtements de Jésus. Ils formèrent un merveilleux icône de l’humanité rachetée, puisque la laideur du péché n’y fut plus, à sa place il y eut la beauté que la divinité transmit à notre chair. Le bonheur de Pierre fut celui que nous ressentons quand nous nous laissons envahir par la grâce divine.
L’Esprit Saint transfigura aussi les sens des apôtres et ce fut ainsi qu’ils virent la gloire divine de Jésus. Les yeux transfigurés pour mieux voir ce qui rayonne, les oreilles transfigurées pour mieux entendre la voix sublime et réelle: celle du Père qui se complait dans son Fils. L’ensemble résulte un peu trop surprenant pour nous, habitués comme nous le sommes au grisâtre de la médiocrité. ’est seulement si nous nous laissons toucher par le Christ que nos sens seront capables de voir et d’entendre ce qu’il y a de plus beau et joyeux en Dieu et en ceux qui ont été élevés à la sainteté par Celui qui est ressuscité d’entre les morts.
Jean-Paul II écrivit : « la spiritualité chrétienne, a comme caractéristique le devoir du disciple de se configurer entièrement avec son Maître » Ainsi à travers une assiduité que l’on pourrait appeler amicale, nous parviendrons au point d’avoir les mêmes sentiments. Mettons entre les mains de la Vierge Marie l’objectif d’atteindre notre transfiguration dans son Fils Jésus-Christ.
La nuée d’où sort la voix du Père fait écho à la nuée qui enveloppait les Hébreux lors de l’Exode et de leur traversée du désert. La proposition de saint Pierre de dresser trois tentes fait également référence selon certains observateurs à la tente de la rencontre dans l’Ancien Testament. Cette transfiguration est aussi une annonce de la « merveilleuse adoption qui fera de tous les croyants des fils de Dieu. Sa Transfiguration n’est pas une anticipation de la Résurrection – dans laquelle son corps sera transformé à Dieu – mais au contraire la présence du Dieu trinitaire et de toute l’histoire du salut dans son corps prédestiné à la croix.»
Lumière du Christ
Lorsque quelqu’un nous sourit, son visage change. C’est magnifique à voir ! Comment ne pas aimer faire sourire les autres ? Une complicité alors s’installe, une communion, libre et vraie, fait entrevoir le bonheur. Jésus est transfiguré et les disciples, Pierre, Jacques et Jean voient Jésus : sa lumière intérieure, son amour infini, ne cessent de jaillir de son cœur… Son corps en est irradié. Jésus, sur la montagne, n’était pas éclairé de l’extérieur par une lumière, c’était lui, dans son corps, qui était Lumière.
Quelle fut cette lumière ? C’est le mystère même de Jésus. Élie et Moïse apparaissent dans la lumière. Sont-ils là pour confirmer aux apôtres la personne et l’œuvre de Jésus ? La lumière extraordinaire du Christ et la présence des plus hauts personnages de l’histoire d’Israël, donnent un bonheur prodigieux aux disciples. Nous comprenons alors l’exclamation de Pierre : « Rabbi, il est heureux que nous soyons ici. » Ils veulent construire trois tentes… Joie prodigieuse devant le projet de Dieu qui trouve maintenant son achèvement. » (Mc 9, 5)
La transfiguration du Seigneur fait partie de la Bonne Nouvelle. Quand l’amour règne, il transfigure les êtres. L’amour puisé en Dieu épanouit et stimule. Il fait voir toute chose autrement par contre, sans amour ou envahi par la passion, les personnes deviennent vite dominées par la jalousie, l’avidité et l’insatisfaction chronique. La passion durcit, aveugle et trouble le regard. Un regard qui devient blessant et humiliant, un regard qui détruit !
Luc nota qu’il ne savait que dire, tant fut grande leur frayeur. Bonheur ou frayeur ? Devant le mystère de Dieu, il y a bien ces deux sentiments. Bonheur de comprendre, bonheur de découvrir, bonheur de recevoir ce qui est le cœur du mystère de Dieu. La frayeur demeure cependant. Pierre ne comprend pas grand chose en ce moment extraordinaire, c’est un témoin qui n’invente rien.
Il écrivit plus tard : « Ce ne sont pas des fables inventées…nous l’avons vu dans tout son éclat, quand nous l’avons vu sur la sainte montagne…, nous-mêmes, nous avons entendu cette voix venant du ciel, quand nous étions avec lui sur la montagne sainte : Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. Voilà le cœur de la personnalité de Jésus, voilà la raison de cette irradiation de tout lui-même, la source de vie de son être : Jésus est aimé de son Père, il est son Fils, son bien-aimé.
La Transfiguration s’acheva par une recommandation : ne rien dire avant la Résurrection. Jésus ça que cet amour qui l’unit à son Père ne sera vraiment entendu, compris que lorsque la croix aura été vue. Alors tous pourront entendre, écouter, recevoir le mystère éternel de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Note Nous ne savons presque rien de la vie de l’apôtre Pierre à partir du Concile de Jérusalem en l’an 49 (voir : Actes des apôtres au chapitre 15), jusqu’au moment où il écrit cette lettre de Rome, vers l’année 64, peu de temps avant sa mort.
Diacre Michel Houyoux
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