Lundi de la quatrième semaine du temps pascal dans l’année C
Posté par diaconos le 9 mai 2022
De l’évangile selon Jean
En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, es brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en s’empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10, 11-18)
Le bon pasteur
Comme dans tous ces passages de l’Ancien Testament c’est l’Éternel lui-même qui se représente sous l’image du berger. Il n’y a pas de contradiction à ce que Jésus se représente, à la fois, comme la porte et comme le berger. Il est la porte par laquelle seule les bergers et les brebis entrent dans le bercail du royaume de Dieu, et, dans ce royaume, il est le conducteur suprême des uns et des autres. Il est le Berger des bergers et le Berger des brebis. Cette manière de parler est propre à Jean. L’expression : il met sa vie, signifie que le bon berger expose sa vie dans le combat, pour la défense de ses brebis, par opposition au mercenaire qui s’enfuit lâchement, elle annonce l’immense sacrifice par lequel Jésus livra sa vie pour sauver les siens (Jn 13. 37).
Le personnage du mercenaire, différent de celui du voleur et du brigand est dans la similitude un trait nouveau. Il est mercenaire, il ne travaille qu’en vue d’un salaire ; il n’est pas berger, les brebis ne lui appartiennent pas en propre, il n’a donc pour elles ni intérêt ni amour : À l’approche du danger, il abandonne les brebis et s’enfuit. Cette odieuse conduite est expliquée par le caractère servile et intéressé du personnage, qui ne se soucie pas des brebis. Qui est-ce que Jésus a voulu peindre dans cette image nouvelle ?
La plupart des interprètes l’appliquèrent aux pharisiens qui étaient alors les conducteurs d’Israël et que Jésus compara à des voleurs et des brigands . Il y a eu malheureusement, de tous temps des conducteurs de brebis qui, n’étant pas animés de l’esprit du Berger, ont réalisé ce triste type. Les mercenaires n’ont jamais manqué dans l’Église de Dieu. De même la comparaison du loup, qui ravit quelques-unes des brebis et disperse les autres, qui exerça un véritable ravage dans le troupeau, ne doit pas être entendue d’une catégorie spéciale : les pharisiens ou les hérétiques, ennemis de la vérité, c’est toute la puissance ennemie du royaume de Dieu, cette puissance qui se personnifie dans le prince de ce monde (Jn 12. 31)
Jésus, en se déclarant encore une fois le bon berger et en décrivant son œuvre divine qui se consommera par sa mort, fut saisi de la pensée que cette œuvre ne se limita pas à son peuple et il jeta un regard plein de joie sur ce prochain avenir où les païens auront part aussi aux fruits de son sacrifice et entreront dans le royaume de Dieu. Jésus savait avec certitude que ces brebis, alors encore dispersées dans toutes les nations du monde, entendront sa voix. Il fallait, dit il, que je les amène dans le bercail de mon royaume. Sur quoi est fondée cette nécessité ? Sur la volonté de Dieu, sur son éternelle miséricorde, dont rien ne saurait empêcher l’accomplissement.
« Il y aura un seul troupeau, un seul berger. Tout ce qui séparait Israël des autres nations, tout ce qui divise les peuples, nationalités, religions, préjugés, aura disparu dans la grande unité des rachetés de Jésus-Christ, formant la famille de Dieu. « L’accomplissement de cette grande parole de Jésus qui nous révèle si magnifiquement l’universalité de l’Évangile de la grâce ; a commencé avec la conversion des païens et se poursuit à travers des siècles par l’évangélisation du monde, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à sa perfection (Rm 11, 25)
.Jésus répéta cette déclaration : « Je suis le bon berger », pour la mettre en opposition avec le caractère du mercenaire ; puis il décrivit ce qui fit de lui le Berger parfait. D’abord, il y eut entre lui et ses brebis une connaissance mutuelle fondée sur la confiance et l’amour, une communion de même nature que celle qui existe entre lui et son Père. Ensuite, ce qui le caractérise surtout comme le bon Berger, c’est le dévouement suprême de son amour : » Il donne sa vie pour ses brebis comme la communion profonde et vivante du fidèle avec Dieu par l’intermédiaire du Sauveur, qui, pour réintroduire les siens dans cette unité divine, donne sa vie.
Jésus acheva de décrire la conduite du bon Berger, le bon berger se dévoue jusqu’à la mort. Mais cette mort, Jésus éprouva le besoin d’en expliquer le caractère moral et d’en indiquer les motifs il déclara qu’elle sera parfaitement libre.. De la part de Dieu, aucune contrainte ne lui est imposée, car toute communication entre le Père et lui est une effusion de l’amour divin. Spécialement dans le don de sa vie, le Père l’aime, parce que son sacrifice accomplit le dessein éternel de l’amour divin, le salut du monde. Dans le mystère de notre rédemption, il faut se garder de penser qu’il n’y a en Dieu que la justice qui demande satisfaction et que le Fils seul manifeste l’amour qui nous sauve. Nous sommes redevables du salut à l’amour du Père aussi bien qu’à l’amour du Fils.
Si Jésus donna sa vie, ce ne fut pas pour rester dans la mort ; il la donna afin de la reprendre. « Il veut reprendre sa vie, afin de poursuivre comme glorifié son office de Berger suprême. » (Luthardt) Et si sa mort est la rançon pour les péchés du monde sa résurrection est la vie des siens. Voilà pourquoi, dans les synoptiques, toutes les fois que Jésus annonce ses souffrances et sa mort, il annonça en même temps sa résurrection.
Diacre Michel Houyoux
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