Faire l’autruche
Posté par diaconos le 13 mai 2022
3 Je suis devenu le compagnon des autruches3» (Jb 30,29). Comparant son épreuve à un horrible désert, Job se dit être le compagnon de cet animal, vivant dans les déserts, et les lieux arides. L’espèce qui vivait dans les déserts de Judée est mentionnée par divers auteurs bibliques (Is 13, 21 ; Is 43, 20). Cette espèce a disparue, elle était proche de l’espèce africaine. A l’état sauvage, l’autruche vit dans un environnement difficile. Parfois, le croyant est amené à connaître des périodes de solitude, d’épreuves, de tribulations, comme ce fut le cas pour Job. Dans ce cas, le désert peut être un lieu où Dieu nous parle. C’est ce qu’a expérimenté Job. Le prophète Osée confirme cette réalité : « C’est pourquoi voici, je veux l’attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur » (Os 2,16).
L’expression « faire l’autruche », signifiant fuir la réalité, se voiler la face, vient d’une idée fausse qui consiste à dire que l’autruche se cache la tête dans le sable lorsqu’elle a peur. En fait, elle a souvent sa tête près du sol car elle est à la recherche de nourriture ou bien parce qu’elle arrange ses œufs placés dans une cavité creusée dans le sable. D’ailleurs, il n’y a pas beaucoup de prédateurs capables de courir plus vite qu’elle : « Quand elle prend sa course elle se rit du cheval et de son cavalier » (Jb 39,21).
Il peut nous arriver, comme c’est le cas pour l’autruche, d’être injustement jugés. L’apôtre Paul a connu cela : « Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent… il est faible, et sa parole est méprisable « (2 Co 10,10). Jésus lui-même n’a-t-il pas été mal jugé ? Comme l’autruche se rit de ceux qui veulent la détruire, poursuivons notre course ici-bas, sans nous laisser arrêter par les critiques, les quolibets des moqueurs, et la médisance de certains.
La description que nous avons de l’autruche dans le livre de Job, n’est pas très élogieuse, elle est décrite comme ayant une belle apparence : « L’aile de l’autruche s’agite joyeuse ; Est-ce l’aile et le duvet de la cigogne ? » (Jb 39,16), et il ajouta : « Dieu lui a refusé la sagesse « (Jb 39,20) D’autre part : « Elle abandonne ses œufs et se soucie peu de ses petits « Jb 39, 17.) Un tel tableau n’est pas de nature à nous la rendre sympathique. Ajoutez-y qu’elle appartient à la catégorie des animaux impurs (Lv 11, 16), et vous conviendrez qu’elle pourrait inspirer du rejet. Pourtant elle est une création de Dieu.
Cela ne nous rappelle-t-il pas notre propre condition de pécheurs, d’impurs aux yeux de Dieu, d’hypocrites soignant avant tout l’apparence ? Mais voici que Dieu nous aime, et veut nous sauver de nos péchés par le sacrifice de Jésus. Seigneur, merci d’être avec moi dans mon désert, et de parler à mon cœur. Donne-moi ta sagesse et ton intelligence. Amen !
Compléments
Les cieux et la terre furent pris à témoin du péché d’Israël (Is 1, 2) et s’en furent comme épouvantés (Jr 2, 12-13). Ils durent se réjouir avec le peuple éternel pardonné et purifié. Il y a ici une personnification poétique de la nature. Mais cette forme repose sur une réalité. L’homme étant le roi de la création, tout l’univers doit participer avec lui au salut. Le monde moral et le monde extérieur forment une unité. Le peuple était bien rétabli dans sa terre, un changement merveilleux s’opéra : jusqu’alors il partagea son culte entre Yahvé et Baal, donnant même parfois au premier par une étrange confusion le nom du second, qui signifie Maître ou Seigneur.
Dès lors, Israël n’employa plus ce nom de Baal dans ce sens offensant pour Yahvé ; il ne l’employa pas même dans un sens plus innocent pour dire à Dieu : mon maître, tant il eut horreur de ce mot et de toutes les profanations qu’il rappela. L’amour de la nation élue pour son Dieu fut tel qu’elle n’eut plus pour lui le sentiment d’une servante pour son maître, mais celui d’une épouse pour son mari. Job revint avec complaisance à la description de la confiance qu’on avait en lui et des honneurs qu’on lui rendait (Jb 39, 21).
L’autruche est ordinairement appelée d’un nom qui veut dire la fille de la solitude (Jb 30, 29). Ici elle porte un nom poétique signifiant les lamentations, les cris plaintifs (Mi 1, 8). Est-ce l’aile et le duvet de la cigogne ? Pour comprendre ceci ; en hébreu la cigogne s’appelle la pieuse, à cause de la sollicitude avec laquelle elle s’occupe de son nid et de ses petits. Voilà des ailes, noires et blanches les unes et les autres, qui s’agitent joyeusement ; voilà deux oiseaux extérieurement assez pareils l’un à l’autre.
Et pourtant, quelle différence de caractère ! Sous la matière, il y a une âme tout autre. Et cette âme, d’où vient-elle ? » Dieu lui a refusé la sagesse, Il ne lui a pas départi d’intelligence. » (Jb 39 ,20) L’autruche est connue pour sa voracité, qui lui fait avaler même des pierres et des morceaux de métal ; c’est un animal hybride, à la fois marchant et volant.
Diacre Michel Houyoux
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