Voici de l’eau : qu’est- ce qui empêche que je sois baptisé ?
Posté par diaconos le 14 mai 2022
Du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, l’ange du Seigneur adressa la parole à Philippe en disant : » Mets-toi en marche en direction du sud, prends la route qui descend de Jérusalem à Gaza ; elle est déserte. » Et Philippe se mit en marche. Or, un Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, la reine d’Éthiopie, et administrateur de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer.
Il en revenait, assis sur son char, et lisait le prophète Isaïe. L’Esprit dit à Philippe : « Approche, et rejoins ce char. » Philippe se mit à courir, et il entendit l’homme qui lisait le prophète Isaïe ; alors il lui demanda : « Comprends-tu ce que tu lis ? » L’autre lui répondit : » Et comment je pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? « Il invita donc Philippe à monter et à s’asseoir à côté de lui. Le passage de l’Écriture qu’il lisait était celui-ci : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. Dans son humiliation, il n’a pas obtenu justice. Sa descendance, qui en parlera ? Car sa vie est retranchée de la terre. »
Prenant la parole, l’eunuque dit à Philippe : « Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ? De lui-même, ou bien d’un autre ? » Alors Philippe prit la parole et, à partir de ce passage de l’Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus. Comme ils poursuivaient leur route, ils arrivèrent à un point d’eau, et l’eunuque dit : » Voici de l’eau : qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? «
Il fit arrêter le char, ils descendirent dans l’eau tous les deux, et Philippe baptisa l’eunuque. Quand ils furent remontés de l’eau, l’Esprit du Seigneur emporta Philippe ; l’eunuque ne le voyait plus, mais il poursuivait sa route, tout joyeux. Philippe se retrouva dans la ville d’Ashdod, il annonçait la Bonne Nouvelle dans toutes les villes où il passait jusqu’à son arrivée à Césarée. (Ac 8, 26-40)
La rencontre de Philippe et de l’Éthiopien
Philippe reçut, par l’entremise d’un ange, l’ordre de se rendre, vers midi, sur le chemin désert de Jérusalem à Gaza. Ayant obéi promptement, il vit approcher un Éthiopien, ministre des finances de la reine, qui était venu à Jérusalem pour adorer, et s’en retournait, assis sur son char et lisant le prophète Ésaïe. L’Esprit ordonna à Philippe de rejoindre le char de cet homme.
Philippe, étant accouru et entendant que l’Éthiopien lisait Isaïe, lui demanda s’il comprenait ce qu’il lisait. L’Éthiopien se plaignit de n’avoir personne qui lui expliqua l’Écriture. Il invita Philippe à s’asseoir à ses côtés. Il lisait le passage qui peignit le serviteur de l’Éternel comme l’agneau qui souffre sans ouvrir la bouche. Il demande si le prophète parla de lui-même ou de quelque autre. Philippe, prenant ces paroles pour point de départ, lui annonça Jésus.
Leur route les amena à un endroit où il y eut de l’eau. L’Éthiopien demanda le baptême, fit arrêter le char et descendit avec Philippe dans l’eau. Philippe le baptisa. Lorsqu’ils sortirent de l’eau, l’Esprit enleva Philippe. L’Éthiopien ne le. vit plus, car, joyeux, il continua son voyage. Philippe se trouva dans Azot, d’où il parcourut le pays, en évangélisant, jusqu’à Césarée.
Gaza était une très ancienne ville philistine, située près de la mer Méditerranée : « « Le territoire des Cananéens s’étendait de Sidon, en direction de Guérar, jusqu’à Gaza et en direction de Sodome, de Gomorrhe, d’Adma et de Tseboïm jusqu’à Lécha. » (Gn 10, 19) Plusieurs chemins y conduisaient de Jérusalem ; l’ange désigna à Philippe celui qu’il dut prendre, en lui disant qu’il traversait une contrée peu habitée et peu cultivée.
La patrie de cet homme était l’Éthiopie, pays d’Afrique, situe au sud de l’Égypte, dont faisait partie ce qui est aujourd’hui l’Abyssinie. Ce pays fut gouverné par des reines qui portèrent le titre de Candace, comme les rois d’Égypte celui de Pharaon. L’éthiopien fut ministre, de là reine Candace. Il fut ministre des finances.
Une candace est une reine chez les Koushites, comme pharaon régnant chez les Égyptiens. Il y eut plusieurs reines en Nubie. Les actes des apôtres, mentionnent une d’entre elles (Ac 8, 27-39), dont un ministre eunuque fut converti et baptisé par le diacre Philippe. Ce récit est repris par Eusèbe de Césarée, qui précisa que cette reine Candace régnait dans l’île de Méroé de la terre des Éthiopiens. Pline l’Ancien rapporta que, de son temps, la reine de l’île de Méroé s’appela Candace, et que ce nom se transmit depuis longtemps de reine en reine.
L’Éthiopien reçut la connaissance du vrai Dieu par des Juifs habitant l’Éthiopie, puisqu’il vint à Jérusalem pour adorer. Il fut prosélyte de la porte, car, selon la loi un eunuque ne pouvait être admis dans l’assemblée du peuple : « « Le Bâtard ne sera pas admis à l’assemblée de Yahvé ; même ses descendants jusqu’à à la dixième génération ne sont pas admis à l’assemblée de Yahvé » ( Dt 23, 3)
La question de Philippe fut de la plus haute importance, car il fallait comprendre l’Écriture pour la recevoir dans son cœur. La réponse de celui-ci révéla son humilité et son désir de s’instruire. Dieu, en instituant le ministère de la Parole, voulut que ses serviteurs éclairés fissent part de leurs lumières à ceux qui en manquèrent ; mais, dès que sa parole est dévoilée à une âme par le Saint-Esprit, cette parole lui devient lumineuse dans tout ce qui importe à son salut.
Telle fut l’expérience de l’Éthiopien. Il pressentit dans le passage du prophète la bonne nouvelle du salut, dont son âme fut altérée, et comme il vit en Philippe un homme intelligent et instruit qui s’intéressa à lui, il l’invite avec bienveillance à s’asseoir auprès de lui. La question de l’eunuque trahit sa candeur et son besoin de s’instruire, aussi bien que son intelligence.
La question de l’Éthiopien supposa que Philippe, dans un entretien prolongé avec lui, lui parla aussi du royaume de Dieu fondé par Jésus, de l’Église et du baptême par lequel on y recevait les croyants ; l’âme de l’Éthiopien, tout ouverte à la vérité et à la vie, aspira à recevoir immédiatement le symbole de son union avec Jésus et avec son Église.
Ce fut l’Éthiopien qui commanda à ses serviteurs de faire arrêter le char, après que Philippe eut consenti à son baptême. Il y eut en tout cela une décision et une promptitude qui dénotèrent la sincérité et la vivacité de sa foi. Après son baptême, il reprit la route seul vers son pays, rempli de joie, car il venait de trouver son Sauveur et, en lui, la vie éternelle.
Azot fut une ville des Philistins à l’ouest de Jérusalem, assez près de la mer Méditerranée, dont Philippe suivit le rivage vers le nord jusqu’à Césarée : « C’est pour cela que les sacrificateurs de Dagon, et tous ceux qui entrent dans sa maison, ne marchent point sur le seuil de Dagon, à Asdod, jusqu’à ce jour. « (Samuel 5, 5)
Cette dernière ville, qu’on appelait Caesarea Stratonis, parce qu’Hérode le Grand l’avait bâtie sur l’emplacement de la tour de Straton, et qu’on distinguait ainsi de Césarée de Philippe fut très célèbre dans l’histoire. Elle servit de résidence habituelle aux procurateurs romains ; située sur les bords de la mer, elle fut à cette époque le principal port de la Palestine. Philippe ne fit pas d’une seule traite la longue course d’Azot à Césarée ; mais allant de lieu en lie , il évangélisa toutes les villes par où il passa.
Arrivé à Césarée, il trouva un champ de travail qui l’engagea à fixer sa demeure dans cette ville : « Partis le lendemain, nous sommes allés à Césarée, nous sommes entrés dans la maison de Philippe, l’évangélisateur, qui était l’un des Sept, et nous sommes restés chez lui. » (Ac 21, ,8)
Diacre Michel Houyoux
Complément
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