Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu
Posté par diaconos le 19 juillet 2022
Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance est un individu qui estime avoir vécu une régénération d’ordre spirituel par le Saint-Esprit en conséquence de sa repentance et de sa réconciliation avec Dieu, devenant ainsi « enfant de Dieu» L’expression fait référence à plusieurs passages de la Bible, dont l’entretien de Jésus avec Nicodème, où Jésus expliqua que pour rentrer dans le Royaume de Dieu, l’homme dut renaître de l’Esprit . La rencontre de Paul sur le chemin de Damas avec Jésus ressuscité est aussi un exemple de nouvelle naissance.
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Histoire : en 1527, la régénération après repentance symbolisée par le baptême, est le premier point de la Confession de Schleitheim publiée par les frères Suisses, un groupe d’anabaptistes à Schleitheim. Cette confession sera à l’origine de la doctrine de l’Église de professants, qui accorde également la même importance à la nouvelle naissance. Aux XVIIIème et XXIème siècles, l’expression et le concept sont devenus principalement associés au christianisme évangélique
Les chrétiens évangéliques firent de la nouvelle naissance, après repentance et profession de foi, un élément fondamental de leur spiritualité et un caractère distinctif par rapport aux autres chrétiens. En pratique, ce terme fait référence à une conversion au christianisme lors de laquelle le croyant prend la décision de suivre Jésus pour le Salut. Pour les chrétiens évangéliques, la nouvelle naissance survient donc avant le baptême du croyant . Dans certains courants, notamment baptiste, il est synonyme du baptême du Saint-Esprit1.
Dans les courants du pentecôtisme, du mouvement charismatique évangélique et du mouvement néo charismatique, il s’agit d’une expérience distincte du baptême du Saint-Esprit Pour certaines dénominations évangéliques, elle est le début de la sanctification du croyant. Pour d’autres, elle est l’occasion de recevoir la sanctification complète. Pour les Témoins de Jéhovah, un chrétien né de nouveau est quelqu’un qui a été baptisé dans l’eau et qui fut engendré de l’esprit de Dieu ; il devient ainsi fils de Dieu et se voit offrir l’espérance de participer au Royaume des cieux. Jésus-Christ est passé par ces étapes comme les 144 000 humains qui sont héritiers avec lui du Royaume.
.La déclaration de foi de l’Église réformée de France de 1938 mentionne la nouvelle naissance. Pour le théologien réformé Élian Cuvillier, la nouvelle naissance est une redéfinition, une réorientation de mon existence. Dans l’anglicanisme, la nouvelle naissance a lieu avec le sacrement du baptême d’eau. Dans le luthéranisme, la nouvelle naissance est vue comme une expérience par laquelle le Saint-Esprit renouvelle la foi d’une personne, lors du baptême. Le terme de nouvelle naissance n’est pas employé par le catholicisme. Certains auteurs sont restés sceptiques face à l’interprétation de la nouvelle naissance, ce qui limite sa centralité dans la théologie chrétienne.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : «« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »
Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3, 1-8)
Le royaume de Dieu et la nouvelle naissance
Un pharisien, membre du sanhédrin, Nicodème, vint de nuit trouver Jésus, et, en invoquant les œuvres que Jésus fit, le salua comme un docteur venu de Dieu. Jésus lui déclara que nul ne put voir le royaume de Dieu sans naître d’en haut. Nicodème comprenant cette condition dans un sens matériel, Jésus lui en indiqua le vrai caractère en l’appelant une naissance d’eau et d’esprit. La nouvelle naissance est nécessaire, car ce qui est né de la chair est chair, et il n’y a d’esprit que ce que l’esprit engendre. Si la cause de cette transformation échappe à nos investigations, celle-ci, comme le phénomène naturel du vent, n’en atteste pas moins par ses effets qu’elle est possible et réelle. Nicodème persistant dans son étonnement, Jésus s’étonna à son tour que le docteur d’Israël ne comprit pas cet enseignement.
Jésus affirma à Nicodème qu’il lui rendit témoignage de ce qu’il sut pour l’avoir vu. Si Nicodème ne comprit pas quand il lui parla de choses terrestres qu’il put constater par l’expérience, telles que la nouvelle naissance, comment comprendra-t-il les célestes secrets du plan divin ? Cependant Jésus se présenta à lui comme le parfait révélateur, descendu du ciel, qui, tout fils de l’homme qu’il fut, vit dans le ciel. Ce fils de l’homme dut être élevé, comme le serpent fut élevé par Moïse dans le désert, afin de devenir pour tous un objet de contemplation, et par là même de salut, car Dieu a aimé le monde et a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
Le Fils de Dieu ne fut pas envoyé pour juger le monde, mais pour le sauver. Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; celui qui ne croit pas en lui encourt de ce fait même un jugement. Ce jugement est de nature toute morale : les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises, et que celui qui fait le mal hait la lumière ; mais inversement celui qui pratique la vérité vient à la lumière, parce que ses actions sont faites en Dieu.
Nicodème fut un chef du peuple juif : il était membre du sanhédrin, conseil suprême de la nation : « Nicodème, qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l’un d’entre eux, leur dit: Notre loi condamne-t-elle un homme avant qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il a fait « (Jn 7, 50) Il est inconnu dans l’histoire, car son identification avec un Nicodème, disciple de Jésus, dont parle le Talmud, et qui vécut jusqu’à la ruine de Jérusalem, n’est pas démontrée. Mais Jean lui éleva un monument assez durable pour qu’il ne fut jamais oublié
Du fait qu’il vint vers Jésus de nuit, on a conclu que Nicodème était un homme timide, et il est resté comme le type de ceux qui cèdent à la crainte de se compromettre. Dans la position sociale qu’il occupa comme membre du sanhédrin, entouré d’hommes qui furent remplis de préjugés contre Jésus, et n’ayant lui-même qu’une foi faible, Nicodème prit une détermination d’une hardiesse très méritoire en se décidant à chercher des lumières auprès de Jésus. Sa démarche prouva une sincérité qui l’eut affranchi par degrés de la crainte des hommes.
Malgré l’hostilité croissante du sanhédrin, il sut prendre la défense de Jésus, et, au moment du plus grand danger, il ne craignit plus de se déclarer ouvertement en faveur de Jésus en qui il reconnut son Sauveur : « Nicodème, celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit, vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres » (Jn 19, 39) Le petit discours que Nicodème adressa à Jésus nous renseigne sur le degré de ses lumières et la nature de sa foi. Une chose le frappa : les miracles que Jésus fit. Jésus répondit aux pensées que Nicodème n’eut pas encore eu le temps d’exprimer, et qui eurent trait au royaume de Dieu. Ce fut le sujet qui préoccupa tout Israélite pieux.
Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il fut : il attendait un royaume extérieur, national, politique. Jésus lui présenta un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale. n affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d’eau et d’esprit, Jésus détruisit du même coup cet édifice de vertus, d’œuvres, d’observances de la loi, par lesquelles la propre justice pharisaïque pensait pouvoir subsister devant Dieu ! Il ne s’agissait plus de faire, mais d’être, et avant d’être, il fallut naître. Ainsi Jésus répondit aux préoccupations intimes de Nicodème.
Par ces paroles lumineuses et profondes, Jésus éleva la pensée de Nicodème bien au-dessus du matérialisme qui inspira sa question, il lui indiqua les moyens par lesquels seuls put s’accomplir la naissance spirituelle dont il lui parla. Ces moyens sont : l’eau et l’Esprit. L’un est le symbole, l’autre la réalité. Nicodème, qui connut les Écritures, ne put pas être étranger au fait ainsi décrit dans les termes mêmes des prophètes : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. » (Ez 36 25-27)
En outre, il ne put ignorer le baptême d’eau que Jean-Baptiste prêcha et administra en vue de la repentance : « Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » ( Mt 3, 11) ; peut-être aprit-il que Jean annonça Celui qui dut venir après lui et qui baptisa du Saint-Esprit.
Il comprit que l’eau, employée dans toutes les purifications rituelles en usage chez les Juifs, fut le signe et le sceau de la repentance, de la douleur causée par le péché et qui, en le faisant haïr, « purifie la conscience des œuvres mortes : « Approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.’ » (He 10, 22)
Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus peignit l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrit à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fit remarquer qu’on le constate par le bruit qu’il fait, bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va : « Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent, ni comment se forment les os dans le ventre de la femme enceinte, tu ne connais pas non plus l’œuvre de Dieu qui fait tout. » (Ec 1, 5)
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère. Jésus révéla à Nicodème la parfaite liberté de l’Esprit dans son action. « Il souffle où il veut », et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
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