Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance
Posté par diaconos le 21 juillet 2022
Moïse est, selon la tradition, le premier prophète du judaïsme. Moïse apparaît dans le Livre de l’Exode. Il est le personnage le plus important de la Bible hébraïque, recevant la Loi pour le judaïsme, préfigurant Jésus-Christ pour le christianisme et précédant le prophète Mahomet pour l’islam. Pour les traditions monothéistes juive et chrétienne, Moïse est l’auteur sous inspiration divine du Pentateuque, c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans ces deux religions.
C’est là que sont relatées l’histoire de Moïse lui-même, celle des Patriarches et celle du peuple d’Israël. Moïse y apparaît comme le prophète et le guide qui conduit le peuple hébreu hors d’Égypte, où il vivait dans la servitude, après que les dix plaies infligées à l’Égypte ont permis sa libération. Fils d’Amram et de Yokébed, Moïse est le premier personnage à être nommé « homme de Dieu » dans la Bible. Selon ces traditions, Moïse écrit également « sous la dictée de Dieu » le Décalogue et tout un ensemble de lois religieuses, sociales et alimentaires. En plus de cette idée d’une rédaction mosaïque sous la dictée de Dieu connue comme la « Torah écrite », les rabbins attribuent également à Moïse la réception prophétique de la « Torah orale » que constituent les commentaires de la Loi codifiés dans la Mishna.
En islam, Moïse — sous le nom de Moussa — est le prophète le plus présent dans le Coran, cité à cent trente-six reprises. Il fait partie des « grands prophètes », considéré comme l’un des messagers envoyés par Allah et il annonce le prophète Mahomet. Les récits mosaïques du Coran font référence au Pentateuque et à l’Aggada mais proposent aussi des épisodes originaux, insistant sur le parallélisme entre Mahomet et Moïse. La place précise de Moïse dans la chronologie universelle tout comme son historicité demeurent néanmoins inaccessibles pour la recherche contemporaine.
La tradition de la rédaction mosaïque de la Torah a été remise en question à partir du dix-septième siècle, entre autres par Spinoza, puis au dix-huitième siècle par Jean Astruc, qui ne réfutent pas pour autant l’historicité de Moïse. C’est par la suite que se développe l’école de la critique biblique, étudiant la Bible comme un objet scientifique. Selon Nombres, 20, 7-1328, Moïse, ayant, pour abreuver le peuple hébreu, frappé de son bâton par deux fois le rocher de Meriba, en attirant l’attention sur lui et Aaron30 au lieu du Dieu d’Israël n’est pas autorisé à entrer en Terre promise.
Il est toutefois autorisé à l’embrasser du regard, du haut du mont Nébo où il meurt à 120 ans (Deutéronome, 34, 1-9). Avant de mourir, il nomme Josué comme successeur pour conquérir la Terre promise. La tradition talmudique, interprétant le début du Livre de Josué, fixe au 7 Adar l’anniversaire de cette mort, que le Seder Olam Rabba date de l’année 2488 de la Création du Monde.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : » Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous, puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé.
Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est à mon sujet qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? « (Jn 5, 31-47)
Jean fut la lampe qui brûla et qui brilla
» Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. » Par ces paroles, Jésus prévint une objection que ses adversaires formulèrent expressément : « Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n’est pas vrai » (Jn 8, 13). Jésus répondit : « Même si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai ; car je sais d’où je suis venu et où je vais ». Qui fut cet autre, au témoignage duquel Jésus en appela ? Ce fut Jean-Baptiste, dont le Jésus parla. Mais celui qui rendit ce témoignage, ce fut Dieu ; et Jésus sut, qu’il porta en lui la conviction, que ce témoignage est la vérité souveraine. Lorsque Jésus dit qu’un autre rendit témoignage de lui, ses interlocuteurs pensèrent aussitôt à Jean-Baptiste. Jésus parla du témoignage rendu par son Précurseur, qui conserva sa valeur malgré la disparition du témoin.
Jésus affirma que le témoignage de Jean fut pleinement conforme à la vérité, et cependant, dans cette contestation avec les adversaires, ce e fut pas à ce témoignage ni au témoignage de personne d’autre qu’il en appela, parce qu’il en eut un plus grand ; s’il mentionna le témoignage de Jean-Baptiste, ce fut seulement dans l’intérêt de ses auditeurs, afin qu’ils se souvinrent des paroles de repentance et de vérité que Jean leur a fit entendre, et qu’ainsi ils fussent sauvés. Jésus dit encore au sujet Jean-Baptiste : « Il était la lampe qui brûle et qui luit», l’unique lampe qui éclaire la maison, le prophète que Dieu eut destiné à éclairer son peuple et à l’amener à Jésus. Jésus adressa alors à ses auditeurs un sévère reproche ; au lieu de profiter, pour leur salut, de cette lumière fugitive, ils ne pensèrent qu’à se réjouir.
L’annonce du royaume messianique excita leur curiosité et leurs espérances charnelles ; mais la prédication de la repentance, que Jean leur fit entendre, les rebutèrent. Ce furent ses paroles divines qui éclairèrent et vivifièrent les âmes ; ce fut toute sa belle et sainte vie qui, dans son ensemble, constitua l’œuvre de celui qui l’envoya. (Jn 4, 34) S’agit-il, ici encore, du même témoignage, celui des œuvres ? Quel fut-il ? Cette supposition ramena au témoignage de Jean-Baptiste : « Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité » (Jn 5, 33). Cet unique révélateur de Dieu, les chefs du peuple le repoussèrent, ils ne crurent pas en lui ; d’où ils restèrent dans l’ignorance et la mort.
Ce fut ce que firent les Juifs depuis le retour de la captivité, ils étudièrent beaucoup les Écritures, mais bien plus pour en compter les mots et les syllabes, que pour en saisir le sens et l’esprit. Ils pensèrent avoir, par la seule connaissance littérale de ces Écritures, la vie éternelle, s’ils ne s’arrêtèrent pas à la lettre, il surent s’élever jusqu’à l’esprit. « C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » (Jn 6, 63), ils trouveraient cette vie véritable et éternelle dans les Écritures, car elles sont remplies du témoignage rendu au Libérateur qui vint.
Quelle contradiction ! Quel aveuglement ! Ce fut leur volonté dépravée qui en fut la cause. Ce fut avec une profonde tristesse que Jésus prononça ces paroles. Elles rappelèrent sa plainte sur Jérusalem : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. » (Mt 23, 27) Seconde raison d’incrédulité, que Jésus exprima vivement par une question directe et qui signifie : « Il vous est impossible de croire, parce que, idolâtres de la gloire qui vous vint des hommes, vous n’eurent aucun égard à la gloire qui vient de Dieu seul et qui devrait dominer toutes vos pensées. Après avoir dévoilé à ses adversaires leur incrédulité et ses causes, Jésus leur ôta le fondement de la fausse espérance qu’ils mirent en Moïse.
Ce fut par un zèle aveugle pour Moïse et pour sa loi qu’ils accusèrent Jésus d’avoir violé le sabbat, accusation qui donna lieu à tout ce discours. Ce fut Moïse qui les accusa ; en sorte que Jésus n’aura pas à les accuser devant le Père au jour du jugement. Quelle situation tragique : trouver son accusateur en celui en qui on eut mis son espérance de salut ! Et Jésus en indiqua la cause de cette immense déception qui les attendit. La preuve que Moïse les accusa, ce fut que, tout en se glorifiant de lui, ils ne le crurent pas, d’une foi éclairée et vivante. Leur incrédulité à l’égard de Moïse fut la cause pour laquelle ils ne crurent pas Jésus ; les écrits de Moïse étant remplis de lui.
L’incrédulité envers Moïse et ses écrits eut pour conséquence nécessaire l’incrédulité envers Jésus et ses paroles. Endurcir sa conscience et son cœur en présence de la loi qui doit produire la repentance, c’est les endurcir aussi envers Celui qui annonce la grâce et le salut. L’incrédulité est un état moral qui rend l’homme incapable de saisir aucune des manifestations de la vérité et de la miséricorde divines. Telle est la conclusion accablante de ce discours.
Diacre Michel Houyoux
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