Sodome et Gomorrhe
Posté par diaconos le 24 juillet 2022
Sodome et Gomorrhe sont des villes mentionnées dans la Bible. La tradition biblique les situe au sud de la mer morte, dans l’actuelle Jordanie. D’après le récit biblique, Sodome où résida Loth, parent d’Abraham, et la ville voisine de Gomorrhe furent détruites par le soufre et le feu, victimes de la colère divine, pour des péchés dont l’orgueil, l’inhospitalité, l’abus sexuel, l’homosexualité, épargnant toutefois Loth et les siens. Le Coran évoque la destruction de la cité de Loth et des villes renversées sans nommer celles-ci.
Au ive siècle, Augustin d’Hippone fut le premier auteur chrétien à associer le crime des habitants de Sodome à l’homosexualité. Depuis qu’une loi de l’empereur bysantin Justinien Premier datée de 543 évoqua cet épisode, il fut utilisé pour justifier la répression de l’homosexualité ou d’autres types de rapports sexuels. Diverses hypothèses furent avancées pour localiser les deux villes et expliquer leur destruction.
Du livre de la Genèse
Et l’Eternel dit : « Le cri contre Sodome et Gomorrhe a augmenté, et leur péché est énorme. C’est pourquoi je vais descendre et je verrai s’ils ont agi entièrement d’après le bruit venu jusqu’à moi. Si ce n’est pas le cas, je le saurai. » (Gn 18, 20-21)
Dieu, alerté par le cri contre Sodome», dont le péché était énorme, décida de détruire la ville pour punir ses habitants. Il envoya deux anges vérifier si le péché était avéré. Ces anges arrivèrent à Sodome et Loth, le neveu ou le frère d’Abtaham, les invita à loger chez lui. Tous les hommes de la ville entourèrent la maison de Loth en demandant qu’il leur livra les deux étrangers pour qu’ils les connurent (Gn 19, 5). Dans ce passage, les habitants de Sodome dirent à Loth : « Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les nous pour que nous les connaissions. « . Loth proposa ses deux filles vierges en échange mais les habitants refusèrent.
Convaincu de leur crime, Dieu détruisit la ville par le soufre et le feu en même temps que la cité voisine de Gomorrhe réunie avec Sodome dans un sort que connurent la plupart des villes aux alentours de la mer Morte : » Le soleil se levait sur la terre quand Loth entra dans le Tsoar. Alors l’Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre et de feu ; ce fut l’Éternel lui-même qui envoya du ciel ce fléau. Il détruisit ces villes et toute la plaine, et tous les habitants de ces villes. La femme de Loth regarda en arrière, et elle devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin et se rendit à l’endroit où il s’était tenu en présence de l’Éternel. De là, il tourna ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe et vers toute l’étendue de la plaine ; et il vit monter de la terre une fumée, semblable à la fumée d’une fournaise. «
D’autres passages ainsi que des sources non bibliques évoquent la destruction, en plus de Sodome et Gomorrhe, des cités pécheresses d’Admah et Zéboïm. Seule la cinquième ville de la vallée de Siddim, Zoar, où Loth et ses filles trouvèrent refuge, fut épargnée. Ces cinq cités sont communément désignées dans la Bible sous le terme des « villes de la Plaine ». Une guerre est mentionnée (Gn 14) au cours de laquelle les rois des cinq villes de la vallée de Siddim étaient alliés, et firent face aux quatre rois d’Élam, de Goyim, de Shinar et d’Ellasar.
« Voici quel a été le crime de Sodome, ta soeur. Elle avait de l’orgueil, elle vivait dans l’abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l’indigent. » (Ez 16, 49) 49, expliquent que Sodome a été détruite en raison de son orgueil, son insouciance et de ne pas avoir secouru les pauvres et les malheureux. ; « Or, voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur : l’orgueil d’être bien repue et d’avoir toutes ses aises s’est trouvé en elle et en ses filles, et elle n’a pas soutenu la main du pauvre et du nécessiteux. Elles ont été hautaines, elles ont commis des abominations devant moi, et je les ai supprimées quand j’ai vu cela. »
Selon Thomas Römer, l’objet initial du texte est de condamner la transgression des traditions de l’hospitalité, qui était une valeur fondamentale des civilisations antiques. L’idée de la punition de toute une ville par un déluge est un thème de la mythologie antique attesté. Dans le récit mythologique de Philémon et Baucis relaté par Ovide : Zeus et Hermès se présentèrent déguisés dans une ville dont les citoyens les rejetèrent ; la ville fut alors punie par une inondation, à l’exception de Philémon et Baucis qui les accueillirent. Jésus mentionna que Sodome fut détruite pour son manque d’hospitalité.
Dans un premier temps, l’homosexualité passive est principalement visée et condamnée, étant considérée dans l’Antiquité comme une faiblesse. Au premier siècle, dans le texte De Ebrietate, le philosophe juif Philon d’Alexandrie appliqua la notion grecque d’aplestia, le « désir insatiable », à Sodome dont le nom est traduit par « stérilité » — rappelant le châtiment de Sodome, feu, sel et stérilité — et « aveuglement » qui évoque la cécité dont furent frappés les habitants qui voulurent forcer la porte de Loth dans un contexte où Philon parla du vice de gloutonnerie et des vices d’insensibilité et d’insatiable désir qu’engendre l’ébriété. Enfin, dans le Nouveau Testament, l’épître de Jude, rédigé à la fin du premier siècle, évoque l’impudicité et les vices contre nature auxquels se livrèrent les habitants de Sodome et Gomorrhe.
« Car, » ◊par les Saintes Écritures, nous savons que Dieu a prononcé un jugement mérité contre les hommes de Sodome à cause de la folie de leurs rapports, si bien qu’à ce jour leur terre brûle d’un feu interminable. Par ces choses, Dieu nous a instruits pour que, le sachant, nous puissions éviter un tel sort […]. Par conséquent, il appartient à tous ceux qui désirent craindre Dieu de s’abstenir d’une conduite si vile et si criminelle qu’on ne la rencontre même pas chez les bêtes sauvages » ‘Code Justinien nov. 141)
Dans la tradition chrétienne, ces passages sont évoqués comme fondements de la condamnation de la sodomie et de l’homosexualité. L’interprétation chrétienne est utilisée par les traités d’éthique chrétienne qui se fondent sur cette lecture particulière du passage Genèse 19, et inspire la plupart des traités de droit criminel condamnant l’homosexualité jusqu’au dix-huitième siècle avec une rigueur inouïe.. Cette interprétation du texte biblique dans la société chrétienne entretient et continue parfois d’entretenir une confusion entre homosexualité masculine et sodomie alors même que ces deux questions ne sont pas nécessairement reliées.
Cependant, de nos jours, de nombreux éthiciens biblistes ne considèrent pas le passage de Genèse 19 comme ayant une valeur probante pour le débat sur l’homosexualité dans le monde moderne dans la mesure où cela équivaudrait à condamner toutes les formes d’expression hétérosexuelle parce que le roi David se rendit rendu coupable d’adultère, avec Bethsabée, l’épouse Urie. La tradition juive exprima le caractère égoïste des Sodomites, et leur rejet de l’hospitalité : selon un misrasch aggadique sur le sujet, : « la clameur « , celle d’une jeune fille condamnée à être dévorée par les corbeaux pour avoir offert l’hospitalité à un étranger de passage. C’est en ce sens aussi qu’il faut comprendre l’aphorisme du Traité des Pères (mishma 5, 10) : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est à toi. C’est la voie de l’homme moyen, et certains disent : c’est la voie de Sodome. »
Diacre Michel Houyoux.
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