Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu
Posté par diaconos le 26 juillet 2022
.De l’Évangile d e Jésus selon Jean
Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit : » Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus lui répondit : » Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? «
Jésus répondit : » Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3, 1-8)
Le royaume de Dieu et la nouvelle naissance
Un pharisien, membre du sanhédrin, Nicodème, vint de nuit trouver Jésus, et, en invoquant les œuvres que Jésus fit, le salua comme un docteur venu de Dieu. Jésus lui déclara que nul ne put voir le royaume de Dieu sans naître d’en haut. Nicodème comprenant cette condition dans un sens matériel, Jésus lui en indiqua le vrai caractère en l’appelant une naissance d’eau et d’esprit. La nouvelle naissance est nécessaire, car ce qui est né de la chair est chair, et il n’y a d’esprit que ce que l’esprit engendre.
Si la cause de cette transformation échappe à nos investigations, celle-ci, comme le phénomène naturel du vent, n’en atteste pas moins par ses effets qu’elle est possible et réelle. Nicodème persistant dans son étonnement, Jésus s’étonna à son tour que le docteur d’Israël ne comprit pas cet enseignement. Jésus affirma à Nicodème qu’il lui rendit témoignage de ce qu’il sut pour l’avoir vu. Si Nicodème ne comprit pas quand il lui parla de choses terrestres qu’il put constater par l’expérience, telles que la nouvelle naissance, comment comprendra-t-il les célestes secrets du plan divin ?
Cependant Jésus se présenta à lui comme le parfait révélateur, descendu du ciel, qui, tout fils de l’homme qu’il fut, vit dans le ciel. Ce fils de l’homme dut être élevé, comme le serpent fut élevé par Moïse dans le désert, afin de devenir pour tous un objet de contemplation, et par là même de salut, car Dieu a aimé le monde et a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Le Fils de Dieu ne fut pas envoyé pour juger le monde, mais pour le sauver. Celui qui croit en lui n’est pas jugé ; celui qui ne croit pas en lui encourt de ce fait même un jugement.
Ce jugement est de nature toute morale : les hommes préfèrent les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres sont mauvaises, et que celui qui fait le mal hait la lumière ; mais inversement celui qui pratique la vérité vient à la lumière, parce que ses actions sont faites en Dieu. Nicodème fut un chef du peuple juif : il était membre du sanhédrin, conseil suprême de la nation : »Nicodème, qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l’un d’entre eux, leur dit: Notre loi condamne-t-elle un homme avant qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il a fait » (Jn 7, 50)
Il est inconnu dans l’histoire, car son identification avec un Nicodème, disciple de Jésus, dont parle le Talmud, et qui vécut jusqu’à la ruine de Jérusalem, n’est pas démontrée. Mais Jean lui éleva un monument assez durable pour qu’il ne fut jamais oublié Du fait qu’il vint vers Jésus de nuit, on a conclu que Nicodème était un homme timide, et il est resté comme le type de ceux qui cèdent à la crainte de se compromettre. Dans la position sociale qu’il occupa comme membre du sanhédrin, entouré d’hommes qui furent remplis de préjugés contre Jésus, et n’ayant lui-même qu’une foi faible,
Nicodème prit une détermination d’une hardiesse très méritoire en se décidant à chercher des lumières auprès de Jésus. Sa démarche prouva une sincérité qui l’eut affranchi par degrés de la crainte des hommes. Malgré l’hostilité croissante du sanhédrin, il sut prendre la défense de Jésus, et, au moment du plus grand danger, il ne craignit plus de se déclarer ouvertement en faveur de Jésus en qui il reconnut son Sauveur : « Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres » (Jn 19, 39)
Le petit discours que Nicodème adressa à Jésus nous renseigne sur le degré de ses lumières et la nature de sa foi. Une chose le frappa : les miracles que Jésus fit. Jésus répondit aux pensées que Nicodème n’eut pas encore eu le temps d’exprimer, et qui eurent trait au royaume de Dieu. Ce fut le sujet qui préoccupa tout Israélite pieux. Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il fut : il attendait un royaume extérieur, national, politique. Jésus lui présenta un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale.
Il comprit que l’eau, employée dans toutes les purifications rituelles en usage chez les Juifs, fut le signe et le sceau de la repentance, de la douleur causée par le péché et qui, en le faisant haïr, « purifie la conscience des œuvres mortes : « Approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. » (He 10, 22)
Pour dissiper si possible l’étonnement de Nicodème, Jésus peignit l’action de l’Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s’offrit à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l’esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fit remarquer qu’on le constate par le bruit qu’il fait, bien qu’on ne sache ni d’où il vient ni où il va : « Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent, ni comment se forment les os dans le ventre de la femme enceinte, tu ne connais pas non plus l’œuvre de Dieu qui fait tout. » (Ec 1, 5)
Il en est de même de l’œuvre de l’Esprit ; celui en qui elle s’accomplit a conscience de la transformation qui s’opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s’accomplit. Toute vie est un mystère. Jésus révéla à Nicodème la parfaite liberté de l’Esprit dans son action. « Il souffle où il veut », et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigna encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu’où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
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