
L’immortalité implique la notion de forme de vie ou au moins de pensée échappant à la mort, ou de vie après la mort, physique et / ou spirituel des esprits et des âmes. Selon les points de vue, croyances, et foi en divers religions, l’immortalité peut concerner l’âme, le corps ou encore les deux. On peut la considérer dans son sens figuré (posthume) ou propre (terrestre). L’origine de ce concept n’est pas certaine. Les hommes de Cro-magnon et même de Néandertal enterraient leurs morts avec des fleurs ou des outils et la présence d’ocre dans les sépultures des Cro-magnon a été constatée.
Même si cette thèse a été exposée, rien ne permet de déterminer si ces objets étaient placés là en pensant à un éventuel au-delà ou bien s’il s’agissait plus simplement de marques posthumes d’affection au même titre que nous fleurissons les tombes de nos morts. Une des plus anciennes mentions de l’immortalité (entre 5000 et 1500 av. J.C.) se trouve dans le 10e mandala du Rig-Véda. Un poème sumérien antérieur traite de la visite du souverain Ur-Nammu aux dieux après sa mort. L’Égypte des pharaons avait pour sa part son Osiris, pesant le bien et le mal de la vie du mort pour déterminer où l’orienter.
L’immortalité est au départ le lot réservé aux seuls pharaons, censés pouvoir en faire bénéficier des membres de leur entourage. Dans la même sphère l’Épopée de Gilgamesh décrit la quête d’un héros recherchant l’immortalité à la suite de la mort de son ami Enkidu. Il ne l’obtiendra pas, seuls les dieux étant immortels. Le Moyen Âge européen et byzantin s’aligne sur le symbole de Nicée (premier Credo, établi par le concile de Nicée en 325 – modifié par la suite) qui mentionne « Je crois à la résurrection de la chair ». Cette affirmation de Nicée innovait par rapport à la religion gréco-romaine promettant tout au plus une existence posthume chez Pluton (Hadès), qui ne laissait en principe aucun membre de ses effectifs revenir sur Terre.
Dans la religion abrahamique, le péché originel du Livre de la Genèse est la cause de l’épreuve de mort infligé par Dieu à l’Humanité, puis du salut théologique conditionnel des âmes, selon l’épisode de la Guerre des anges de l’Apocalypse (allégorie symbolique de la victoire finale, à la fin du monde, du Bien (religion) sur le Mal, et de l’instauration pour l’Éternité du Royaume de Dieu dans l’Univers). Le christianisme introduit un concept de vie après la mort différent : la résurrection des corps, en harmonie d’ailleurs avec la vision d’Ezéchiel d’hommes se reconstituant à partir de leurs ossements. À la différence du platonisme, le christianisme ne semble pas s’intéresser spécialement à une âme séparée du corps : c’est bien la reconstitution du corps que la doctrine promet à ses croyants méritants, inscrite dans le Credo qui en résume les points fondamentaux.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Jean
Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? « Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. « Ils lui dirent alors : « « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? « Jésus leur répondit : » L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (Jn 6, 22-29)
Le pain de vie
La foule qui y était restée vit qu’il n’y eut pas là d’autre barque que celle dans laquelle furent entrés les disciples seuls, et que Jésus n’y monta pas. Ces gens en conclurent qu’il resta, comme eux, du côté oriental du lac. Mais le lendemain, ne trouvant là ni Jésus ni ses disciples, qui ne revinrent pas le chercher, ils profitèrent de quelques barques qui, dans l’intervalle, furent venues de Tibériade, et traversèrent le lac, pour se rendre à Capharnaüm et y chercher Jésus.
Il est évident qu’il ne s’agit plus des cinq mille hommes de la veille, mais d’un certain nombre d’entre eux, qui eurent passé la nuit sur les lieux, tandis que la plupart des autres s’en allèrent en contournant à pied l’extrémité du lac.
Les manuscrits présentent de nombreuses variantes dans ce passage. Ces gens, retrouvant Jésus de l’autre côté du lac, lui demandèrent : « Quand es-tu arrivé ici ? « Ils soupçonnèrent dans ce fait, qui leur fut inexplicable, une nouvelle action miraculeuse. Ils furent plus avides de miracles que de la vérité qu’ils auraient pu recevoir par la parole de Jésus.
ils voulurent savoir comment Jésus passa le lac. Jésus ne jugea pas à propos d’y répondre ; mais, selon sa coutume en pareil cas, il fit appel à la conscience de ses auditeurs, en leur adressant un reproche. Ils le cherchèrent, non parce qu’ils virent des signes. Chaque miracle de Jésus fut le signe visible de choses invisibles, c’est-à-dire de la présence, de la puissance et de la miséricorde de Dieu.
Mais, au lieu de considérer le miracle comme un signe et de s’élever aux biens éternels figurés par ce signe, les Juifs s’arrêtèrent aux effets matériels du miracle. Ainsi ils ne virent, dans la multiplication des pains, que la nourriture dont ils furent rassasiés. Ce fut pour combattre cette tendance charnelle que Jésus exposa avec tant d’élévation et de profondeur la signification symbolique et spirituelle du miracle qu’il vint d’accomplir.
Jésus, après être arrivé à Capharnaüm, entra dans la synagogue, où ses auditeurs de la veille le retrouvèrent ; ce fut là qu’il prononça son discours et répondit aux objections de ses auditeurs. Cette circonstance ajouta à la solennité des enseignements qu’il fit entendre.
À la nourriture qui périt et dont se contentèrent ses auditeurs, Jésus opposa la nourriture qui devient la vie de l’âme dès que celle-ci la reçoit et qui produit la vie éternelle et qui prolonge ses effets jusqu’au plein épanouissement de la vie dans l’éternité : « Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » ( Jn 4, 14)
Ce que Jésus entendit par cette nourriture, il eut dit de la manière la plus claire : Il se contenta d’ajouter : « Le Fils de l’homme vous la donne » Jésus était lui-même, comme Fils de l’homme, la manifestation de la vie divine dans notre humanité, et lui seul pouvait la donner. Mais, pour l’obtenir, nous devons nous rendre apte à la recevoir en renonçant, par un effort sérieux de la volonté, aux erreurs et aux préjugés de l’homme naturel, pour venir à Celui qui seul donne la vie.
Ils comprirent que Jésus exigeait d’eux un effort moral ; ils demandèrent quelles œuvres seront agréables à Dieu, conformes à sa volonté. En employant ce mot au pluriel, ils pensèrent à certains actes extérieurs dont la récompense serait la nourriture qui subsiste en vie éternelle. Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : » Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? « (Lc 10, 25)l
À ce point de vue, la réponse de Jésus fut d’autant plus frappante. Au nom de son Père, Jésus ajouta celui de Dieu, pour marquer qu’il tint son investiture de celui qui possède l’autorité suprême. À des œuvres Jésus oppose l’œuvre, la seule que Dieu demande. Et cette œuvre consiste à croire en Jésus-Christ qu’il envoya. .
Cette foi, acte moral de la conscience et du cœur, est déjà, en elle-même, le principe de la vie divine parce qu’elle met l’âme en communion avec Dieu par Christ. Elle est ainsi la source de toutes les œuvres d’obéissance de reconnaissance et d’amour, elle est là racine de l’arbre qui, de lui-même, portera de bons fruits.
Diacre Michel Houyoux.
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