De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde
Posté par diaconos le 16 août 2022
L’Enfer, du latin infernus est, selon de nombreuses religions, un état de souffance extrême — du corps ou de l’esprit humain après sa séparation du corps —, douleur expérimentée après la mort des personnes qui ont commis des crimes et des péchés dans leur vie terrestre. La définition de l’enfer et ses caractéristiques sont variables d’une religion à l’autre et sont parfois sujettes à différentes interprétations au sein d’une même religion. Ainsi, selon le bouddhisme, l’enfer est avant tout un état d’esprit de l’individu soumis aux désirs et passions tandis que l’enfer désigne aussi simplement le séjour des morts ou d’une partie d’entre eux, pour d’autres. Cependant, toutes évoquent un endroit terrible, et selon certaines, qui réside sous terre.
Les premières traces de l’Enfer sont mésopotaliennes (environ 2 000 ans av. J.-C.)1. Selon les Mésopotamiens, le monde est divisé en deux parties : l’En-Haut, dirigé par les dieux des vivants, et l’En-Bas, dirigé par les dieux des morts. Entre les deux, le monde des vivants flotte sur l’Apsû, le lac d’eau douce. Pour les Sumériens, les Akkadiens, l’Enfer est l’En-Bas, le Pays sans retour, le Kur) en sumérien, la « Terre » ou la « Montagne », l’Arallû, le Grand En-bas , l’ Irkalla , la Grande Cité ou la grande Terre , le lieu où se retrouvent les morts.
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, laissant les foules, Jésus vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! » (Mt 13, 36-43)
Parabole du semeur
Avec quelle assurance Jésus attribua à son action sur ce monde, tout le bien qui s’y trouva, tous les fils du royaume ! Dans la parabole du semeur, où il s’agit de répandre dans la terre une semence qui représente la Parole de Dieu, Jésus-Christ, tout en restant le premier et le grand semeur, put considérer tous ses serviteurs fidèles comme des continuateurs de son œuvre. Mais ici, où cette semence représente des hommes engendrés par la parole de la vérité, productions vivantes de la première semence, créations de l’Esprit de Dieu, Jésus fut le seul qui puisse en remplir ce champ qui est le monde ; en ce sens, semer la bonne semence fut son œuvre exclusive.
Cette œuvre, il l’accomplit de tout temps, comme Parole éternelle au sein de notre humanité ; il l’accomplissait alors sur la terre, où il était venu opérer une création nouvelle, et il l’accomplira jusqu’à la fin des temps. Le monde ! il faut donner une attention particulière à cette parole qui est la clef de la parabole.
Jésus n’entendit pas par là la partie mauvaise, mondaine de l’humanité, par opposition au peuple de Dieu ; mais bien cette humanité tout entière, qu’il appela à bon droit son royaume, et qui fut destinée par la miséricorde divine à recevoir la bonne semence et à devenir le « royaume des cieux » De tout temps il y eut des interprètes qui, méconnurent ce trait fondamental de la parabole : le champ c’est le monde, y substituèrent divers sens tout différent : le champ c’est l’Église.
Alors, en présence de la question empressée des serviteurs : « Veux-tu que nous allions la cueillir ? Et de la réponse catégorique de Jésus : « Non ! » Ils se résignèrent à ne voir dans l’Église chrétienne que cette confusion perpétuelle de l’ivraie et du froment, des fils du royaume et des « fils du malin , dont le monde offre le spectacle et dont la parabole de l’ivraie serait l’image. Ainsi Calvin, malgré ses principes rigoureux de discipline, assez peu conciliables avec la défense de Jésus s’il s’agit ici de l’Église, se console de la confusion qui y reste, en écrivant ces mots : « Mais cette solution doit nous suffire que Christ ne parle point ici (dans sa défense) de l’office des pasteurs ou des magistrats, mais ôte seulement le scandale qui trouble les infirmes, quand ils voient que l’Église ne consiste pas seulement en des élus, mais qu’il y a aussi des méchantes canailles »
D’autre part, il y eut toujours, depuis les donatistes d’Afrique jusqu’aux hommes du Réveil, des chrétiens qui pensèrent pouvoir constituer des Églises triées, soumises à une sévère discipline, estimant que la défense de Jésus ne concerna que l’humanité rebelle et hostile à l’Évangile. Ce mot, dans la pensée de Jésus, eut une signification plus étendue et plus universelle, embrassant l’humanité tout entière, dans laquelle la puissance des ténèbres est en lutte constante avec l’Évangile du salut.
Dès lors Jésus prescrivit à ses serviteurs, dans des vues pleines de sagesse et de miséricorde. Il ne leur demanda pas de voir avec indifférence l’erreur, le mensonge, le péché, toutes les corruptions et les iniquités que l’ennemi du royaume de Dieu sème dans le monde ; il leur ordonna au contraire de les combattre avec toute la puissance et l’énergie que donnent les armes spirituelles de la Parole et de l’Esprit de Dieu. Mais ce qu’il leur interdit d’une manière absolue, ce fut de recourir dans cette lutte aux armes charnelles, d’y faire intervenir le pouvoir séculier, d’employer la contrainte, d’user de moyens matériels de répression et de propagande. propagande.
La raison de cette interdiction est indiquée par la parabole : le froment et l’ivraie représentent des hommes ; or, arracher celle-ci, la détruire avant le temps, ce serait exercer un jugement qui n’appartient qu’à Dieu. Ce que Jésus eut prévu , arriva : en s’imaginant cueillir l’ivraie, ces serviteurs, désobéissant à son ordre, arrachèrent le froment. Ce sont les esprits les plus nobles, les plus indépendants, les plus pieux qui devinrent leurs victimes. Qui ne vit quelle lugubre série de persécutions, d’iniquités et de crimes furent épargnés à l’humanité, si tous avaient compris et observé cette seule parole de Jésus : « Laissez-les croître ensemble jusqu’à la moisson ! «
Ce mélange, tout affligeant qu’il fut, doit servir au salut des uns, à l’épreuve et à la patience des autres. Mais la confusion ne durera pas toujours ; il vient, le jour de la moisson, et alors ce que les serviteurs désirent sera accompli, non par des hommes faillibles et pécheurs, mais par la main des anges exécutant la justice de Dieu.. Dans la parabole du semeur, la semence est la parole de Dieu, tombant dans le cœur d’hommes diversement disposés. Ici, c’est cette même parole qui a produit des effets contraires selon qu’elle a été reçue ou repoussée ; et ces effets de la parole divine sont identifiés dans un langage plein de hardiesse avec les hommes eux-mêmes qui les éprouvent.
Les uns sont fils du royaume ; ils y ont été introduits et ont été engendrés par la parole, ils sont animés de l’esprit de ce royaume : »Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. » (Mt 3, 2). Les autres sont fils du malin, de celui qui sème l’ivraie ; ils sont sous son influence , animés de son esprit : « Vous, vous êtes du diable, c’est lui votre père, et vous cherchez à réaliser les convoitises de votre père. Depuis le commencement, il a été un meurtrier. Il ne s’est pas tenu dans la vérité, parce qu’il n’y a pas en lui de vérité. Quand il dit le mensonge, il le tire de lui-même, parce qu’il est menteur et père du mensonge. » ( Jn 8, 44)
Les serviteurs, qui, dans la parabole, représentent les disciples de Jésus, avaient demandé avec étonnement et douleur : » D’où vient qu’il y a de l’ivraie ? » Maintenant que nous savons ce qu’est le champ, nous pouvons dire que c’est là la question des questions, le problème désolant de toute philosophie et de toute théologie : d’où vient le mal dans ce monde qui est le champ de Dieu, et où il n’a pu semer que le bien ? La réponse de Jésus écarta d’un mot tous les systèmes qui, d’une façon ou d’une autre, font remonter le mal jusqu’à Dieu, et qui par là touchent au blasphème.
Le mal ne vient pas non plus de l’homme, il n’est pas essentiel à sa nature : donc il y a pour lui espoir de guérison. Il vient du dehors, d’un ennemi qui est le démon. Cet enseignement de Jésus est conforme à toute l’Écriture, conforme aussi à la saine raison : « Le péché, qui n’existe que dans une volonté vivante et personnelle, ne peut avoir son origine que dans une volonté personnelle qui en a été la source. ( R. Stier)
Nous ne nions pas qu’on puisse être chrétien sans admettre l’existence personnelle du diable, mais on ne peut nier non plus que pour cela il faille fausser tous les principes d’une saine exégèse ou rejeter l’autorité de Jésus-Christ lui-même. La fournaise du feu qu’il ne faut pas matérialiser, est l’achèvement de l’image de l’ivraie qu’on brûle. Les derniers mots : dans le royaume de leur Père, montrent qu’au sein de cette gloire le vrai élément de la félicité sera l’amour éternel de Dieu. ! pourquoi le Sauveur qui vient d’appeler son royaume (verset 41) ce champ du monde, qu’il purifie de toute souillure, le nomme-t-il maintenant le royaume du Père ?
Diacre Michel Houyoux
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