Si, parmi vous, il existe des divisions, ce n’est plus le repas du Seigneur que vous prenez
Posté par diaconos le 11 septembre 2022
La Messe en sa forme substantielle et immuable
De la lettre de Paul aux Corinthiens
Frères, puisque j’en suis à vous faire des recommandations, je ne vous félicite pas pour vos réunions : Il les vous font plus de mal que de bien. Tout d’abord, quand votre Église se réunit, j’entends dire que, parmi vous, il existe des divisions, et je crois que c’est assez vrai, car il faut bien qu’il y ait parmi vous des groupes qui s’opposent, afin qu’on reconnaisse ceux d’entre vous qui ont une valeur éprouvée. Donc, lorsque vous vous réunissez tous ensemble, ce n’est plus le repas du Seigneur que vous prenez ; en effet, chacun se précipite pour prendre son propre repas, et l’un reste affamé, tandis que l’autre a trop bu.
N’avez-vous donc pas de maisons pour manger et pour boire ? Méprisez-vous l’Église de Dieu au point d’humilier ceux qui n’ont rien ? Que puis-je vous dire ? vous féliciter ? Non, pour cela je ne vous félicite pas ! J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. « Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Mes frères, quand vous vous réunissez pour ce repas, attendez-vous les uns les autres. (1 Co. 11, 17-26.33)
Abus relatifs aux agapes et à la sainte Cène
Loin de pouvoir ici louer ses lecteurs, Paul blâma dans leurs assemblées des divisions, qui servent, il est vrai, à manifester les vrais croyants) Ce n’est pas manger la cène du Seigneur que de prendre des repas séparés, où les uns manquèrent de tout, les autres eurent surabondance ; ce fut bien plutôt mépriser l’Église, faire honte aux pauvres ; comment louer cela ? À ces abus, Paul opposa la sainte institution de la Cène, telle qu’il l’a reçue du Seigneur, telle qu’il l’établit dans la nuit terrible de ses souffrances. Participer à la Cène du Seigneur, c’est donc annoncer sa mort ; combien est coupable celui qui le fait indignement ! quel sujet d’examen ! quel jugement attend les indignes !
Ce jugement s’exerce déjà parmi vous ; mais ces châtiments ont pour but que vous ne périssiez pas avec le monde ; c’est pourquoi, réformez les abus. Selon toute apparence Paul eut dans la pensée, après les abus relatifs à la Cène, dont il parla d’abord, d’autres abus concernant les dons spirituels, sujet qu’il traita à 1 Corinthiens 12 et 1 Corinthiens 14. Ou bien, il parla des divisions, puis de la Cène même. Des séparations en partis, en coteries. Il ne s’agissait que des assemblées ; car, quant aux grands partis qui divisaient l’Église de Corinthe (1 Co. 1, 12), Paul n’en crut pas seulement une partie. Ici, il fit sagement la part des exagérations.
Ces sérieuses paroles ressortent immédiatement des précédentes : Si la cène est la proclamation de la mort de Jésus-Christ, celui qui y participe indignement se rend coupable du corps et du sang du Seigneur, c’est-à-dire pèche contre son sacrifice, contre cette émouvante manifestation de son amour, contre lui-même, qui, glorifié, s’offre à nous dans la cène pour y devenir la nourriture et la vie de notre âme. Plus l’objet d’une offense est élevé et saint, plus le crime est grand ; quel n’est donc pas celui qui se commet contre le Fils de Dieu s’offrant pour nous en sacrifice ?
Mais qu’est-ce que participer indignement à la cène du Seigneur ? C’est le faire dans un état d’âme qui constitue avec la cène même une contradiction, un mensonge. Or, il n’y a qu’une disposition qui puisse mettre une âme absolument dans ce cas : c’est l’impénitence. Dans les schismes, dans les assemblées, votre esprit de parti, en foulant aux pieds la charité qui est le lien de la perfection, vous conduiront nécessairement à des hérésies , mot qui, dans l’origine, signifiait secte en matière de doctrine, tandis que le schisme n’est qu’une séparation sans divergences dogmatiques.
Il le faut ; votre corruption à cet égard le rendit inévitable, puisque même la célébration de la Cène ne put vous unir ; il le fallait, afin que ceux qui furent approuvés de Dieu fussent manifestés du milieu de ceux qui se recherchent eux-mêmes. Le mal existant dans la nature humaine, Dieu permet parfois qu’il apparaisse avec toute sa puissance, pour en préserver les siens et pour exercer un jugement sur les coupables qui n’en prennent pas occasion de se repentir et de revenir à lui. Cette sérieuse pensée se trouve fréquemment dans les Écritures (Lc 17, 1-2 ; Jn 9, 39 ; Ac. 2, 23 )
Lorsque vous le faites ainsi, vous ne sauriez donner à votre repas ce nom sacré, il n’est pas possible que vous célébriez la cène ».Le souper du Seigneur » (c’est le seul passage où se trouve cette désignation de la communion), est ainsi appelée, parce que c’est le Seigneur qui l’a fondée, qui y invite, qui s’y donne lui-même en nourriture et parce que la cène fut instituée au repas du soir. À Corinthe, comme partout et toujours, le goût raffiné des beaux-arts, de la sagesse du siècle, de l’éloquence, avait fait alliance avec la convoitise de la chair.
Les gens , de bonne compagnie se tenaient à part, même dans les assemblées des chrétiens et trouvaient tout naturel d’employer à flatter leur sensualité ces biens que Dieu leur avait confiés, tandis que les pauvres devaient se contenter de ce qui leur était tombé en partage !
L’expression : « prend d’abord ou d’avance son propre repas », prouve que, quoique dans le même local, le repas n’était pas en commun, comme il aurait dû l’être, mais divisés en coteries, riches et pauvres. De là, l’exhortation qui se trouve au verset 33, de s’attendre les uns les autres. De tels reproches sur de tels abus durent amener promptement dans l’Église la cessation des agapes avant la Cène. Elles en furent séparées comme simples repas fraternels, pendant les quatre premiers siècles.
Bien que Paul connût l’institution de la cène par la tradition apostolique, il déclara que, ce qu’il transmit sur ce point aux Corinthiens, il l’avait de tout l’Évangile qu’il prêchait, il l’avait reçu par une révélation de Jésus-Christ. (Ga 1, 12 ; 1 Co. 7, 40). Si Paul n’avait eu l’histoire de l’institution de la Cène que par la tradition, il ne dirait pas : moi j’ai reçu, mais : nous avons reçu. C’était donc non seulement de son autorité apostolique, mais par l’autorité de Jésus-Christ, qu’il transmit aux Églises cet important document sur l’origine et le sens de la sainte Cène.
« Nous avons ici une exposition authentique de Christ lui-même, après sa résurrection, sur son sacrement et de tout temps l’Église, comprenant ainsi ce passage, l’a considéré comme l’explication de la sainte cène la plus importante qui se trouve dans le Nouveau Testament. ( Olshausen) Quel souvenir que celui de cette nuit terrible des souffrances de Jésus, mis en contraste avec la manière légère et profane dont ce même repas était célébré à Corinthe !
out jugement de Dieu, temporel ou spirituel, pendant que nous sommes dans le temps de l’épreuve, a pour but de nous éduquer afin que, revenant à la repentance, nous évitions le dernier jugement, la condamnation. Prenez ces repas de charité ensemble, dans une fraternelle communion et non par petites coteries, ou chacun pour soi. Comme les Israélites, en mangeant l’agneau pascal, annonçaient, déclaraient à leurs enfants leur délivrance de la servitude par le sang de cet agneau, ainsi, en mangeant dans la cène l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, nous annonçons et proclamons sa mort comme le salut de notre âme.
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