Celui qui regardait vers le serpent de bronze restait en vie !
Posté par diaconos le 13 septembre 2022
Ceux qui regardaient vers le serpent de bronze restaient en vie !
Du livre des Nombres
En ces jours-là, en chemin à travers le désert, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. »
Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! (Nb 21 4b-9)
Les serpents brûlants
Partis de la montagne de Hor, ils tournèrent à l’occident le plateau de l’Azazimât et se dirigèrent de là vers la mer Rouge ; c’était un voyage de deux cents kilomètres, d’une dizaine de jours seulement pour une caravane ordinaire. Sur Deutéronome 2.1-8, voir à ce passage. Le peuple perdit patience. Il était dur de reprendre le chemin du désert après avoir touché aux confins de la Terre promise. Il est impossible de dire en quel point de cette route eut lieu le fait ici raconté.
Les serpents brûlants : ceux que l’on rencontre au désert (Dt 8, 15). Il s’agit probablement du céraste, qui se trouve dans tout le nord-est de l’Afrique ainsi que dans l’Arabie Pétrée et dans l’Arabie Heureuse. Brûlants : ainsi nommés soit à cause de leur couleur (on trouve dans ces régions et particulièrement dans l’Araba des serpents de couleur jaune avec des taches d’un rouge brun), soit plutôt parce que leur morsure cause une vive inflammation et une soif ardente. Pour donner une idée de l’état d’angoisse où l’arrivée de ces animaux peut jeter une caravane, nous citerons les passages suivants des voyageurs Brehm et Dumichen.
C’est le soir, le moment du repos. Tout à coup quelqu’un s’écrie : « Un serpent ! » Tout le monde s’éveille, chacun grimpe sur une caisse ou sur un ballot et attend. Les vipères cornues arrivent par douzaines. On ne sait d’où elles sortent… J’avais dessiné, creusé, fouillé au milieu des ruines sans voir un seul céraste. La nuit était-elle venue, le feu était-il allumé, que ces horribles bêtes arrivaient de tous côtés, rampant et dardant leurs langues. Il ne reste qu’à chercher à les saisir avec une pince de fer et à les jeter dans le feu.
Nous avons péché. Cette repentance était plus sincère que celle qui suivit l’affaire des espions (Nombres 16.10) puisque Dieu écoute aussitôt l’intercession de Moïse. Fais-toi un serpent brûlant. On a voulu retrouver ici l’idée de plusieurs peuples de l’antiquité, Égyptiens, Phéniciens, Grecs, d’après laquelle on faisait du serpent le symbole de la santé ou de la guérison ; mais cette idée est complètement étrangère à notre texte et à l’intuition de l’Écriture en général ; comparez Genèse 3. Ce serpent élevé sur la perche était l’image du fléau actuel, mais de ce fléau comme vaincu ; il figurait l’ennemi réduit à l’impuissance.
Et il était élevé bien haut afin que tous les Israélites pussent voir comme à l’œil le triomphe de Dieu sur le mal qui les dévorait. Le peuple avait demandé l’éloignement des serpents (verset 7) ; mais la délivrance accordée par l’Éternel n’est pas celle que le peuple pensait. Elle exige une participation de l’homme lui-même à la guérison ; l’Israélite doit témoigner de sa confiance en Dieu en dirigeant un regard suppliant et confiant vers ce signe de pardon et de délivrance. Par ce trait comme par tout l’ensemble du fait, ce miracle devient l’emblème le plus parfait que nous fournisse l’histoire israélite de l’œuvre de la rédemption future (Jn 3, 14). Ce serpent d’airain fut conservé par les Israélites, que, sous le nom de Néhusthan, il devint dans la suite l’objet d’un culte superstitieux et qu’Ézéchias le fit mettre en pièces pour ce motif.
Diacre Michel Houyoux
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