Le juste vivra par sa fidélité
Posté par diaconos le 26 septembre 2022
Du livre du prophète Habacuc
Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, ans que tu entendes ? crier vers toi : « Violence ! » , sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent. Alors le Seigneur me répondit : Tu vas mettre par écrit une vision, clairement, sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment. Car c’est encore une vision pour le temps fixé ; elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas. Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, sans retard. Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité. (Ha1, 1, 2-3 : 2, 2-4)
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Habacuc éleva sa plainte au nom des fidèles qui souffraient de l’oppression des méchants. L’exclamation : jusques à quand ? indique que cette conduite des méchants duraitdepuis longtemps déjà sans que Dieu s’y opposa. Cela paraît être en contradiction avec sa sainteté. Habacuc adjura l’Éternel de faire cesser cette contradiction.. -Regardes-tu sans t’émouvoir ni intervenir ? Les tablettes étaient des tableaux de bois ou de pierre sur lesquels Habacuc grava soigneusement les paroles de l’oracle et qu’il exposa ensuite au peuple, afin que tous en prirent connaissance. L’intention de l’ordre donné au prophète est évidente : il fallait que la promesse divine fusse connue de chacun, pour qu’elle ne s’altéra ni ne se perdit et qu’elle purent, pendant les jours de l’épreuve, entretenir dans les cœurs le courage et l’espoir.
La prédiction se rapporta à un temps fixé par Dieu pour son accomplissement et qui était encore éloigné ; elle a hâta d’arriver à son terme, qui fut la fin des temps, les temps messianiques, s’il s’agit de sa complète réalisation. (Dn 8, 17-19 ; Dn 11, 35). Les expressions du prophète personnifièrent la prophétie et la représentèrent comme animée du désir vivant de s’accomplir. Si elle tarda, la foi à la parole inspira au fidèle la persévérance nécessaire pendant tout cet intervalle.
« Voici, celui dont l’âme s’enfle au-dedans de lui, il n’est pas dans le droit chemin, mais le juste vivra par sa foi. » Ces paroles constituent l’oracle que Habacuc grava sur les tables ; elles forment, en se rattachant à la fois à ce qui précède et à ce qui suit, le vrai centre de toute la prophétie d’Habakuk. Si l’oracle qui commençait aussi par un Voici, Habakuk 1.6, était, pour Israël, plein de menaces, celui-ci fut, pour le peuple de Dieu, rempli de promesses. Par sa foi, sa fermeté désigne soit la fermeté des promesses de Dieu (Dt 32, 4 ; Ps 89, 34), soit l’état de celui qui s’attache à Dieu avec une ferme assurance, qui se repose sur lui comme sur un ferme fondement (Ps 37, 3 ; Jérémie 5.3 ; Jr 5, 7). La foi, dont parla Habakuk, fut celle que posséda dès maintenant tout Israélite fidèle à la loi de Jéhovah et qu’il manifesta en attendant avec persévérance l’accomplissement de la promesse, si tardif qu’il fut.
L’apôtre Paul, en citant cette parole dont il fit le texte de sa conception évangélique de la justification par la foi, dans les deux passages fondamentaux Romains 1.17 et Galates 3.11, retrancha le pronom sa, de manière à prendre la notion de foi dans le sens absolu de la foi en général ; il fit dépendre, tout comme Habakuk, les mots par la foi, du verbe vivra. Sa pensée fut que en rendant le pécheur juste, la foi le fait vivre, et cela, est conforme au sens de la parole d’Habakuk, puisque le pieux Israélite n’eut a le caractère de juste qu’en vertu de sa foi en Jéhovah. Les LXX paraissent avoir lu ma fidelité : émounathi au lieu d’émounatho, entendant par là vit la fidélité de Dieu à ses promesses, soit la foi dont Dieu fut l’objet.
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