
Une intercession est une démarche faite à quelqu’un, un esprit, une divinité, un saint ou Dieu, en faveur de soi, d’un autre ou d’une cause, pour qu’il ou elle intervienne. I Dans la tradition catholique, la prière d’intercession consiste en une demande de faveur, de pardon ou de résolution.
Elle ne connaît pas de frontière, s’ouvre à la communion des saints, et s’étend jusqu’aux ennemis, selon le catéchisme de l’Église catholique. Selon l’apôtre Paul de Tarse, « l’Esprit Saint lui-même « intercède pour nous et son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu (Rm 8, 26-27), le terme « saint » signifiant « chrétien » dans le contexte paulinien.
L’épiclèse (invocation sur, appel sur) est l’intercession par laquelle le prêtre supplie le Père d’envoyer l’Esprit Sanctificateur pour que les offrandes deviennent le Corps et le Sang du Christ et qu’en les recevant les fidèles deviennent eux-mêmes une vivante offrande à Dieu favorisant la résurrection de leur propre corps.
Dans certaines branches du christianisme comme le catholicisme et l’orthodoxie, les fidèles demandent régulièrement aux saints reconnus, c’est-à-dire canonisés par l’|Église, de prier Dieu pour eux. L’intercession constitue en islam également une notion importante. Elle porte des significations diverses d’après les différentes écoles doctrinales.
Dans le chiisme et dans le soufisme cette notion et les pratiques liées à elle sont plus élaborées. Dans la langue arabe deux termes, Tawassoul et Shafâ’a, ont eu comme traduction le terme « intercession » Dans les religions traditionnelles africaines , l’intercession des esprits des ancêtres, qui agissent sur le monde des vivants, est également une composante majeure des religions traditionnelles africaines
Enseignement sur la prière chrétienne
# La prière chrétienne est un échange avec Dieu, fondé sur la Bible. Selon le Nouveau Testament, le croyant peut parler à Dieu comme à un père, « au Nom du Seigneur Jésus-Christ ». La prière chrétienne se réalise seul, en groupe, en tout lieu et en tout temps. Elle prend différentes formes selon les Églises. Le Notre Père est la prière commune à tous les chrétiens, directement tirée des évangiles (Matthieu, 6: 9-13 et Luc, 11: 2-4), et enseignée par Jésus à ses premiers disciples. La prière qui s’appuie sur les promesses de la Bible est un acte fondamental de la foi chrétienne, vécue comme une action de Grâce et de communion avec Dieu, une communion d’esprits entre Dieu et les siens1.
C’est Dieu le Père que le croyant prie «au Nom du Seigneur Jésus-Christ». Dans la Bible, Jésus a parfois associée la prière à la méditation, des lectures de textes bibliques, au jeûne et à des veilles. Elle est effectuée de façon individuelle ou communautaire, en tout lieu et à l’église, en position assise, debout, couchée ou à genoux. Dans les Églises catholiques et orthodoxes la prière est faite à Dieu le Père, à Jésus Christ son Fils, au Saint Esprit, et les prières adressées aux Saints et à la Vierge Marie5 sont dites des prières d’intercession.
Il est demandé à la communauté des saints, ou à la Sainte Vierge Marie, Reine des Saints, de prier la Sainte Trinité pour celui qui lui demande son intercession. Les catholiques et orthodoxes ne prient pas de la même manière Dieu le Père, Jésus le Fils et le Saint Esprit, que les saints ou la Vierge Marie. Ils prient Le Père, Jésus ou l’Esprit Saint comme Dieu, et les saints ou la Sainte Vierge comme une personne qui, parce qu’il est ou elle est tout(e) proche de Dieu, pourra intercéder.
Cette distinction n’est pas toujours visible ou comprise de prime abord. La prière à la communion des saints est une spécificité de la foi chrétienne catholique et chrétienne orthodoxe. L’utilisation d’objets de cultes (crucifix, icônes, chapelets, statues, etc.) est courante mais pas obligatoire. Les cultures et les milieux sociaux ont également une grande influence sur les manières de prier. Elles s’appuient sur des liturgies précises et selon des rites particuliers (signe de croix avec les mains, génuflexion, prosternation…
Dans le protestantisme, la prière est adressée à Dieu seul, au nom de Jésus . Dans la Communion anglicane et dans certaines Églises méthodistes, le Livre de la prière commune est utilisé comme guide de prière. Dans les églises catholiques, orthodoxes et protestantes, des moines peuvent consacrer leur vie exclusivement à la prière. Dans le christianisme évangélique, les miracles et la guérison par la foi sont possibles avec la foi et la prière, par le Saint-Esprit18. Le biblicisme fait en sorte que les miracles décrits dans la bible sont encore d’actualité et peuvent être présents dans la vie du croyant.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc
Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. « Il leur répondit : : « Quand vous priez, dites : , que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, ar nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. « Jésus leur dit encore : « « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas m’importuner !
La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’. Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 1-13).
Jésus enseigna l’efficacité de la prière
Luc assigna à la prière du Seigneur une place tout autre que Matthieu. Selon ce dernier, elle fait partie du sermon sur la montagne, tandis que, d’après Luc, elle fut enseignée plus tard à la demande expresse d’un disciple. Un grand nombre d’excellents exégètes (Calvin, Ebrard, de Wette, Olshausen, Neander, Godet) en conclurent que Matthieu, selon son habitude de grouper certains enseignements homogènes de Jésus, avait introduit cette prière dans le discours sur la montagne. Dans ces instructions sur les diverses manifestations de la piété, l’aumône, la prière, le jeûne, après avoir condamné les prières hypocrites, faites avec ostentation et en usant de vaines redite, Jésus ajoutât : « Vous, mes disciples, priez ainsi : ‘Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié’… « et que, au milieu de la foule qui l’entourait, les yeux levés vers le ciel, il prononçât d’un ton pénétré cette prière si profonde dans sa simplicité, si riche dans sa brièveté.
Tholuck, Meyer, Stier, Gess et d’autres virent une confirmation de leur opinion dans le fait que Matthieu seul conserva dans sa plénitude ce modèle de prière. Jésus enseigna l’efficacité de la prière, soit par des analogies, soit par des contrastes, comme dans la parabole . Cette parabole renferme à la fois une promesse et une exhortation. La promesse pourrait se traduire ainsi : « Si un homme, par pur égoïsme et pour se délivrer d’un solliciteur, lui accorde sa demande, même au temps le plus inopportun (minuit), combien plus Dieu, qui connaît tous vos besoins et qui est amour ! «
Quant à l’exhortation, c’est le solliciteur lui-même qui la fit entendre par son exemple : « Puisque, dans les circonstances les plus défavorables, mais pressés par vos besoins, vous ne craignez pas d’importuner avec insistance un homme que vous savez si peu généreux, pourquoi ne faites-vous pas de même envers Dieu qui, dans sa miséricorde infinie, est toujours prêt à vous accorder bien au-delà de toutes vos prières. » Demandez, cherchez, heurtez, c’est là ce que fit l’homme de la parabole ; il vous sera donné, vous trouverez, il vous sera ouvert, telle fut son expérience ; combien plus certainement sera-ce la vôtre auprès de Dieu !
Dieu exauce la prière. Parmi les dons que l’enfant demanda à son père, Matthieu ne désigna que du pain et un poisson : c’étaient les provisions que l’on prenait d’ordinaire pour le voyage. À ces trois aliments furent opposés : une pierre, cruelle ironie ; un serpent, très dangereux ; un scorpion plus nuisible encore. Qui est le père qui répondra par de tels dons à la demande de son enfant ? Cette question devient plus frappante quand, à la place d’un père quelconque, Jésus nomma le Père céleste. Quel contraste avec la bonté et l’amour du Père qui est du ciel !
Diacre Michel Houyoux
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♥ Prédication de la professeur Valérie Nicolet-Anderson, Faculté de théologie Protestante de Paris
