Nous ne sommes pas les enfants d’une servante. Nous sommes ceux de la femme libre
Posté par diaconos le 10 octobre 2022
De la lettre de Paul aux Galates
Frères, il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, l’un né de la servante, et l’autre de la femme libre. Le fils de la servante fut engendré selon la chair ; celui de la femme libre le fut en raison d’une promesse de Dieu. Ces événements ont un sens symbolique : les deux femmes furent les deux Alliances. La première Alliance, celle du mont Sinaï, qui mit au monde des enfants esclaves, ce fut Agar, la servante. tandis que la Jérusalem d’en haut fut libre, et elle fut notre mère.
L’Écriture dit : « Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n’enfantes pas ; éclate en cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l’enfantement, car les enfants de la femme délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari. » Dès lors, frères, nous ne sommes pas les enfants d’une servante, nous sommes ceux de la femme libre. C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage. (Ga 4, 22-24.26-27.31 – 5, 1)
Allégorie des deux alliances
Vous revenez à la loi et vous ne comprenez pas l’histoire de l’Ancien Testament ? Voici ce qui est écrit : Abraham eut deux fils de deux femmes différentes : l’une, Agar, était l’esclave ; l’autre, la femme libre. L’une, semblable à ce Sinaï de la loi et à cette Jérusalem déchue, n’enfanta que des esclaves ; l’autre, image de la Jérusalem d’en haut, de l’Église de Dieu qui fut libre, enfanta des fils libres et ce fut là notre mère . De là, la sainte joie de celle qui était stérile et délaissée et qui eut de nombreux enfants. Comme Isaac, nous descendons d’elle ; en vain les enfants de l’esclave nous haïrent, elle fut chassée et nous, nous fûmes les enfants de la femme libre.
Par un acte de la puissance de Dieu qui accomplit sa promesse alors que, selon le cours de la nature, Abraham et Sara ne pouvaient plus avoir aucune espérance de voir cette promesse se réaliser. Ces choses allégorisées eurent un sens profond renfermé sous les faits historiques. Si l’on put dire de l’histoire profane, avec une entière vérité, que chaque événement portait en lui l’enseignement qui ressortit de tout l’ensemble de l’histoire ; à plus forte raison en fut-il ainsi dans l’histoire du règne de Dieu.
Ce règne se développa graduellement, d’une manière organique, sous la direction de Dieu, de sorte que les faits les moins importants en apparence reflétèrent les plus grands événements, les renfermèrent en germe, comme le chêne majestueux fut pendant un temps caché dans le gland qui lui donna naissance (Mt 13, 31 ; Mt 13, 32). Tous les faits du règne de Dieu sont à la fois histoire et prophétie. Il est donc légitime de rechercher dans les Écritures de l’Ancien Testament ces grains de semence qui contenaient la riche moisson du Nouveau Testament ; de a position occupée dans l’ensemble de l’histoire chaque événement particulier.
L’erreur de tant d’interprétations allégoriques vient de ce que, perdant de vue le cours général de l’histoire, abandonnant le ferme terrain des faits, on a voulu rattacher ces interprétations à des ressemblances fortuites, à des analogies arbitraires ; de sorte qu’au lieu d’expliquer l’histoire véritable, on se crée à côté de celle-ci une histoire fantastique et alors il n’y a plus de bornes aux aberrations de l’imagination. Telles étaient les interprétations allégoriques fort en usage dans la littérature juive au temps de Paul.
En recourant à l’allégorie, Paul fut sûr d’être bien compris de ses premiers lecteurs. « Par le moyen des allégories on ne peut rien fonder ni rien prouver d’une manière certaine ; mais elles servent à orner, à éclairer, à rendre plus intelligible une thèse bien démontrée d’autre part. Si Paul n’avait pas commencé par établir à force d’arguments solides que nous ne sommes pas justifiés devant Dieu par les œuvres de la loi, mais par la foi seule, il n’aurait rien prouvé par cette allégorie. Mais après avoir fondé cette vérité sur l’expérience des croyants, sur l’exemple d’Abraham, sur les témoignages et les déclarations de la sainte Écriture, il ajoute finalement cette allégorie pour agrémenter sa démonstration. Comme un tableau orne une maison qui a été auparavant bâtie sur de fermes assises et lui donne bonne apparence, ainsi l’allégorie embellit une solide argumentation. (Luther)
Paul vit dans Agar et Sara une image des deux alliances, ou des deux testaments, d’où sortirent deux peuples différents. D’une part, Agar, esclave, qui enfanta selon la chair, représentait le Testament de Sinaï qui ne produisit en réalité que l’esclavage. D’un autre côté, Sara, la femme libre, de qui descendent les enfants de la promesse, représentait le Testament de la grâce, la vraie Église de Dieu, la Jérusalem d’en haut, qui est la mère des croyants, puisqu’ils naquirent de nouveau dans son sein et par les moyens de grâce dont elle fut dépositaire (He 12, 24). Celle-ci fut libre), puisqu’elle renferma tous ceux que le Fils eut affranchis et rendus fils de Dieu, ses vrais héritiers.
Ainsi Paul, voulant caractériser les différences des deux Testaments par des types historiques, mit en contraste : Agar et Sara, la chair et la promesse, l’esclavage et la liberté ; et, dans le développement de cette comparaison, une autre image s’offrit à lui pour rendre la même pensée et il opposa : Sinaï et la Jérusalem terrestre à la Jérusalem d’en haut, ou à la vraie Église de Dieu. Paul appliqua à Agar et à Sara, ainsi qu’à leur postérité respective, l’une selon la chair, l’autre selon la promesse, les paroles du prophète, qui furent le commencement d’une magnifique description de l’état prospère du peuple de Dieu sous la nouvelle alliance.
« Dans le passage prophétique, il n’est pas directement question de Sara (sinon comme un type historique) ; Ésaïe s’adresse plutôt à la communauté des croyants, au véritable Israël, auquel il promet un glorieux avenir. Mais Sara pouvait, à bon droit, être considérée comme la mère de ce peuple de Dieu. Sa longue stérilité, suivie de la naissance d’Isaac, était une juste image de la stérilité spirituelle du peuple d’Israël, suivie de la plénitude de bénédictions qu’il devait recevoir en Jésus-Christ. » (Olshausen) .
Tenez-vous fermes dans la liberté en Christ et gardez-vous des séducteurs. La liberté par Jésus, la servitude sous la loi et dans toute propre justice de l’homme, voilà le contraste qui fit le mieux comprendre l’Évangile de la grâce de Dieu. Ces paroles sont à la fois la conclusion de tout ce qui précède
Diacre Michel Houyoux
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