Ce qui a de la valeur , c’est la foi qui agit par la charité

De la lettre de Paul aux Galates

Frères, c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage. Moi, Paul, je vous le déclare : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous sera plus d’aucun secours. Je l’atteste encore une fois : tout homme qui se fait circoncire est dans l’obligation de pratiquer la loi de Moïse tout entière.

Vous qui cherchez la justification par la Loi, vous vous êtes séparés du Christ, vous êtes déchus de la grâce. Nous, c’est par l’Esprit, en effet, que de la foi nous attendons la justice espérée. Car, dans le Christ Jésus, ce qui a de la valeur, ce n’est pas que l’on soit circoncis ou non, mais c’est la foi, qui agit par la charité. (Ga 5, 1-6)

Tenez-vous fermes dans la liberté en Christ, et gardez-vous des séducteurs

La liberté par Christ et en Christ  la servitude sous la loi et dans toute propre justice de l’homme, voilà le contraste qui fait le mieux comprendre l’Évangile de la grâce de Dieu. Ces paroles sont à la fois la conclusion de tout ce qui précède, et une transition toute naturelle à l’exhortation suivante. Pour comprendre comment Jésus devenait inutile, vous avez été rendus vains loin de lui. Ils agissaient ainsi  pour chercher un moyen de salut dans la circoncision et les obligations légales que la Loi imposait.

En dehors de cette funeste aberration, Paul n’attacha aucune importance à la circoncision (Ga 2, 3 ; Ac 16, .3). Cette erreur rendit Jésus inutile, elle fit déchoir les personnes de  la grâce, parce qu’’elles abandonnent  le Christ et sa grâce pour chercher ailleurs leur salut. Et alors, une fois engagé par la circoncision dans la voie légale, elles ne durent plus à choisir, la loi ne fait aucune concession, elle doit être accomplir complètement, et dans son sens moral et dans toutes les observances qu’elle prescrit (Ga 3, 12).

En Jésus ni la circoncision ne peut rien, ni le prépuce, mais la foi opérante,  agissante, efficace par l’amour. Rien d’extérieur n’assure le salut, ni les privilèges des Juifs, ni la moralité de quelques païens, mais uniquement la foi, dont l’énergie et la vie se montrent par la charité, qui est, à son tour, l’âme de la vie chrétienne. La foi est la racine, la charité est le fruit et non l’inverse. D’où viendrait la charité si elle devait exister avant la foi qui seule peut la produire ?

La foi est le germe de la vie divine pour les gens ; elle s’approprie le Christ et son œuvre de rédemption et elle ouvre au croyant l’accès à l’amour de Dieu. Cet amour pouvant dès lors se répandre dans le cœur du fidèle, y devient la source de son amour pour Dieu et pour ses frères : or, cet amour, c’est l’accomplissement de la loi, c’est l’obéissance, c’est la sanctification, ce sont les bonnes œuvres.

Ainsi, tout ce que le pécheur a reçu par la foi se manifeste, agit efficacement par l’amour ; la foi est opérante par l’amour, l’amour est fondé dans la foi. Il est vrai qu’il y a une foi morte qui ne produit rien de pareil (Jc 2, 14-17) ; il est vrai encore que l’amour est plus grand que la foi, parce que celle-ci doit être changée en vue lorsque le chrétien sera parvenu à la perfection, tandis que l’amour est la vie même du ciel (1 Co 13, 13).

Diacre Michel Houyoux

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