Samedi de la vingt-huitième semaine du Temps Ordinaire – Année paire

De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc

En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison.  Je te le dis : « Tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »  (Lc 12, 54-59)

Des pha­ri­siens de­mandèrent à Jésus un signe du ciel

Des pha­ri­siens de­mandèrent à Jésus un signe du ciel ; et par cette ré­ponse, Jé­sus évita le piège qui lui fut tendu. Ici, la com­pa­rai­son fut ap­pli­quée a un autre ob­jet. Il est du reste na­tu­rel que de telles images re­vinrent fré­quem­ment dans les dis­cours de Jé­sus. Jé­sus parla des di­vi­sions et des luttes pro­vo­quées par l’Évan­gile ; d’où vinrent-elles ? Sans doute de ce que le plus grand nombre, ha­bile à dis­cer­ner l’aspect de la terre et du ciel, fut aveugle quand il s’a­gis­sait de dis­cer­ner l’im­por­tance de la présence de Jésus et l’im­mense ré­vo­lu­tion mo­rale qu’il eut ac­com­pli dans le monde. Jé­sus vit, dans cette igno­rance vo­lon­taire, de l’hypocrisie.

Les images em­ployées se com­prennent fa­ci­le­ment : un pe­tit nuage se levant au-des­sus de la mer, leur pa­rut un in­dice cer­tain de la pluie, et cela arrive ainsi. Quant au vent du midi, le si­moun, il souffla du dé­sert, ame­nant sans cesse une cha­leur brû­lante et la sé­che­resse. Dans le do­maine spi­ri­tuel, les au­di­teurs de Jé­sus durent juger par eux-mêmes, sans que per­sonne eût be­soin de leur mon­trer les consé­quences à ti­rer de ces signes des temps. Leur conscience dut suf­fire pour les convaincre de ce qui fut juste, de ce qu’il y eut à faire dans le dan­ger ac­tuel : se re­pen­tir de ses pé­chés et se ré­con­ci­lier avec Dieu

 » Et pourquoi ne jugez-vous pas aussi par vous-mêmes de ce qui est juste ? » Cette der­nière ac­cu­sa­tion rendit plus sai­sis­sante en­core celle qui pré­céda. Dans le do­maine spi­ri­tuel aussi, les au­di­teurs de Jé­sus durent juger par eux-mêmes, sans que per­sonne eût be­soin de leur mon­trer les consé­quences à ti­rer de ces signes des temps. Leur conscience dut suf­fire pour les convaincre de ce qui fut juste, de ce qu’il y eut à faire dans le dan­ger ac­tuel : se re­pen­tir de ses pé­chés et se ré­con­ci­lier avec Dieu. «  »Je te le dis, tu ne sortiras point de là, que tu n’aies payé jusqu’à la dernière pite.  » (Lc 12, 59) : ce pré­cepte ne fut  pas seule­ment un conseil de pru­dence à ap­pli­quer dans les re­la­tions hu­maines.

Dieu est à la fois la partie adverse, et le juge ; les autres termes, magistrat, sergent, ne doivent pas être pres­sés. Toutes  les personnes ont af­faire à cette par­tie ad­verse, bien plus, elles sont déjà en chemin avec elle, et, comme l’ob­serva Monsieur Go­det, il faut se gar­der de tra­duire : quand tu vas de­vant le ma­gis­trat, mais : tandis que tu vas. Quel de­vrait donc être le su­prême souci de tout homme cou­pable ? C’est évi­dem­ment d’être libéré de la par­tie ad­verse. Mat­thieu à un autre point de vue, dit : être d’accord avec elle. L’i­dée principale fut la ré­con­ci­lia­tion, qui ne s’ob­tient que par le par­don des pé­chés. Si cette ré­con­ci­lia­tion n’a pas lieu avant le mo­ment où le cou­pable com­pa­raît de­vant le juge, il ne reste que l’i­né­vi­table châ­ti­ment, la prison. Ce condamné pourra-t-il ja­mais payer la dernière pite ? Là-des­sus, Jé­sus garda le si­lence.

Diacre Michel Houyoux

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♥ Prédication du Pasteur Marc Pernot au temple Saint-Pierre – Genève :  « Si tu sais ce que tu fais : tu es heureux «