Il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême

De la lettre de Paul aux Éphésiens

Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous. (Ep 4, 1-6)

L’unité de l’Esprit dans la variété des dons

Exhortation à se conduire d’une manière digne de la vocation chrétienne et à conserver l’unité de l’Esprit. Le fondement de cette unité représentée par l’idée du corps, est l’identité de la foi qui est pour tous la même dans ses objets et sa nature. Cette unité se manifeste : dans la diversité du don de la grâce que le Seigneur distribue, à chacun selon sa mesure, après être remonté dans la gloire où il en a ouvert la source, dans la diversité des charges que Jésus donne à certains hommes, afin que par leur action tous parviennent à l’unité de la foi et de la connaissance, à la parfaite stature de Christ et que l’Église ne soit plus flottante à tout vent de doctrine, mais que, par la vérité et la charité, elle grandisse, comme un corps bien organisé, jusqu’à sa perfection.

La charité, un amour intime et vrai pour le Seigneur et pour ses rachetés, peut seule produire, dans nos rapports avec ces derniers, l’humilité, la douceur, la patience, le support (Co 3, 12-14). « Supporter les défauts du prochain par insensibilité, par une douceur de tempérament, une complaisance humaine, une honnêteté du monde, une hypocrisie de pharisien, rien de si commun ; le faire par une charité véritable et bien chrétienne, rien de plus rare. » (Quesnel)    »L’unité de l’Esprit n’est point celle de l’esprit humain, comme l’entendent Calvin et d’autres, mais celle qui est créée par l’Esprit de Dieu (Éphésiens 4.4), agissant dans les chrétiens par une même foi, une même espérance, un même amour  » (Rm 5, 5).

Tel est le lien de la paix ; c’est cet amour qui est appelé ailleurs « le lien de la perfection .  (Co 3, 14). La paix établit un lien entre ceux qui la possèdent et constitue l’unité. Mais, bien que cette unité soit ainsi une œuvre de Dieu, tout fidèle peut contribuer à l’augmenter ou à la détruire, selon qu’il agit par amour ou qu’il se livre à son sens charnel, à l’égoïsme, à l’orgueil. De là l’exhortation. Cette unité est spirituelle ; œuvre de l’Esprit, elle repose sur les grands biens célestes que tous les croyants ont en commun et que l’apôtre va exposer dans les versets suivants.

Elle n’est donc pas une uniformité extérieure et matérielle, qui souvent cache en son sein, avec l’esclavage des consciences, les plus profondes divisions ; elle peut, au contraire, exister et elle existe en effet entre des chrétiens qui, extérieurement, se rattachent à des institutions diverses ; elle n’exclut donc ni la diversité, ni la liberté. Toutefois, là où elle règne véritablement au dedans, elle devra, par sa nature même, tendre toujours à se traduire au dehors. Il faut que l’Église de Jésus-Christ, une dans sa nature spirituelle, s’efforce de devenir une en toutes choses  ; l’Esprit doit créer son corps : ce fut le but que l’exhortation de Paul plaça devant nos yeux. Nous ne saurions attacher trop de prix à cette unité dans l’amour fraternel.

« La place seule que lui donne ici notre apôtre suffit pour en montrer l’importance. Qui de nous, voulant exposer les obligations morales du croyant, aurait songé à commencer par l’unité de l’Esprit ? C’est encore par là que saint Paul commence ses exhortations aux Philippiens et aux Corinthiens . Aussi, ce qui est encore plus décisif, c’est par ce même endroit que le Saint-Esprit a commencé, quand il a voulu donner au monde le spectacle d’une Église chrétienne. » (Ad. Monod)   Paul nomma les grands objets de la foi, dont chacun est un, indivisible, fondant l’unité de tous ceux qui y ont part et il ne jugea pas nécessaire d’y ajouter aucune explication, ni aucune réflexion. Un seul corps rappelle ce qu’il enseigna.; cette belle image lui servit fréquemment à présenter l’Église dans ses rapports avec Dieu (Rm 12, 5 ; 1 Co10, 17 ; 1 Co 12, 12-30).

L’Esprit de Dieu conduit et sanctifie

L’Esprit de Dieu), lien tout-puissant, vivant et intime, qui unit nécessairement tous ceux qu’il pénètre, conduit et sanctifie. Une seule espérance de la même vocation pour le royaume de Dieu : comment seraient-ils divisés, ceux qui doivent passer l’éternité dans le même élément de vie et d’amour ? Un seul Seigneur, le même Maître auquel tous obéissent :  Christ est-il divisé  ?(1 Co 1, 13)  Une seule foi envisagée dans sa nature intime, produisant en tous les mêmes sentiments, la même vie chrétienne. Un seul baptême, le signe extérieur de la régénération par le Saint-Esprit, laquelle nous rend un avec Christ et avec ses membres. Enfin et surtout, un seul Dieu et Père, dont l’amour éternel, répandu dans le cœur de ses enfants, fait d’eux tous des frères, dans le sens le plus réel et le plus intime du mot : quelle unité  !

Et ce Dieu trois fois saint, dont cette épître rappelle sans cesse l’action pour la rénovation de l’homme pécheur, se révèle ainsi à nous comme Celui qui est au-dessus de tous par sa puissance et sa grâce infinies ; parmi tous, en son Fils bien-aimé, qui l’a remis en communion avec nous ; en nous tous, par son Esprit qui habite au dedans de nous. ( Rm 11, 36 ; 1 Co 8, 6 ; 2 Co 13,  13). D’excellents interprètes refusèrent de voir dans ces dernières paroles l’expression d’un rapport trinitaire de Dieu à l’homme et ils les appliquèrent uniquement à la présence et à l’action de Dieu le Père. « Dieu par l’Esprit de sanctification s’étend envers tous les membres de l’Église et les comprend tous sous sa domination et habite en tous. » (Calvin)

Diacre Michel Houyoux

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Zondag van de dertigste week van de gewone tijd – Even jaar

Het gebed van de Farizeeër en dat van de tollenaar

Uit het evangelie van Jezus Christus volgens Lucas

In die tijd vertelde Jezus de volgende gelijkenis aan sommigen die ervan overtuigd waren dat zij rechtvaardig waren en anderen verachtten: « Twee mannen gingen naar de tempel om te bidden. De ene was een Farizeeër, de andere een tollenaar. De Farizeeër stond op en bad tot zichzelf: « Mijn God, ik dank U omdat ik niet ben zoals de andere mensen, zij zijn dieven, onrechtvaardigen, echtbrekers, of zoals deze tollenaar. Ik vast twee keer per week en betaal een tiende van alles wat ik verdien.

Maar de tollenaar stond op een afstand en durfde niet naar de hemel op te zien, maar sloeg zich op de borst en zei: « God, wees mij, een zondaar, gunstig gezind! Ik zeg u, toen deze naar zijn huis afdaalde, was hij een rechtvaardiger geworden dan de ander. Wie zich verheft zal vernederd worden; wie zich vernedert zal verheven worden. (Lc 8, 9-14)

Parabel van de farizeeër en de tollenaar

Jezus stelde een gelijkenis voor aan sommige mannen die dachten dat zij rechtvaardig waren en anderen verachtten.  Een Farizeeër en een tollenaar gingen naar de tempel om te bidden. De farizeeër, die zich zelfverzekerd voorstelde, dankte God, eerst voor al het kwade dat hij niet gedaan had, daarna voor al het goede dat hij gedaan had. De zondaar toonde door zijn houding dat hij diep verootmoedigd was voor God en bad aldus : « O God ! Wees mij, een zondaar, genadig. Jezus zei dat deze gerechtvaardigd was voor God en niet die ene. Want wie zichzelf verheft, zal vernederd worden. »

Deze gelijkenis, eigen aan Lucas, heeft, evenals de vorige, geen duidelijk verband met de leer die in deze gelijkenis is vervat. Het werd uitgelokt door een of andere uiting van eigengerechtigheid die de aandacht trok van Jezus en degenen om hem heen. Het is zinloos te vragen wie de weinigen waren tot wie Jezus het in het bijzonder richtte. Dat zegt Lucas niet. Het waren niet de Farizeeërs, die schenen te zijn weggegaan, terwijl Jezus de discipelen toesprak. Maar als de mannen in kwestie geen Farizeeërs waren, dan waren zij vol van Farizeese gevoelens. Zij waren ervan overtuigd dat zij rechtvaardig waren, zij vertrouwden erop dat zij rechtvaardig waren en verachtten anderen.

Trotse zelfingenomenheid was de geest van de sekte. De mens is jegens zijn medemensen altijd zo gezind als hij jegens God is : nederig en berouwvol. Hij acht hen voortreffelijker dan zichzelf » (Fil 2,  3) ; zelfingenomen, verachtte hij hen. Jezus bracht deze twee mannen, wier zedelijke gezindheid zich aan de twee uitersten van het godsdienstige leven bevond, bijeen en liet hen hun gedachten duidelijk uitspreken. Bij geen enkele gelegenheid openbaart een mens duidelijker wat zijn hart vervult dan in het gebed. De Farizeeër, die zichzelf wilde beoordelen, nam als maatstaf niet de wet van God, maar de rest van de mensen; en deze mensen overdreef hij tot op het punt van laster, want zij waren niet allen zoals hij hen beschreef. Tenslotte verraadde zijn laatste woord een diepe minachting voor de zondaar.

« De Farizeeër maakt twee klassen van mensen: in de ene werpt hij het gehele menselijke ras; in de andere, de betere, bezet hij het alleen. (Bengel) Tweemaal per week vasten (op maandag en donderdag) en tienden geven van al zijn inkomsten was de plicht van iedere Israëliet. De Farizeeër vervulde het, maar hier maakt hij het tot een titel van zijn eigen gerechtigheid voor God en van heerlijkheid voor de mensen. Hij ging naar de tempel om te bidden en vroeg om niets. Zijn gebed bestond uit een opsomming van eerst het kwade dat hij niet deed en daarna het goede dat hij wel deed; maar dit alles werd beschouwd als louter uiterlijke handelingen, waaraan geweten noch hart enig deel hadden.

Alles aan deze zondaar toont het diepste berouw over zijn zonden, zijn houding zowel als zijn woorden. Hij stond op een afstand van het heiligdom; hij durfde zelfs zijn ogen niet naar de hemel op te heffen, opdat hij zijn Rechter daar niet zou ontmoeten; hij sloeg zich in diepe smart op de borst. Wat zijn gebed betreft, het was een nederige belijdenis en een vurige smeekbede. Er werden niet veel woorden voor gebruikt, maar het was een schreeuw van berouw. De zondaar, toen hij terugkeerde, droeg in zijn hart de zoete verzekering van de vergeving van al zijn zonden, met de vrede van God.

De rechtvaardiging van de zondaar zonder de werken der wet was niet voorbehouden aan de apostel Paulus. Jezus heeft het dikwijls geopenbaard; bovendien was het bekend bij de gelovigen van het Oude Testament (Gen 15, 6; Jes 53, 11; Jer 23, 6). « Het is een Hebreeuwse uitdrukking, gelijk aan een ontkenning. Het is goed op de Heer te vertrouwen, liever dan op de mens, liever dan op de vorsten, dat wil zeggen, het is niet goed op de mens, op de vorsten te vertrouwen. » (Luther)

Diaken Michel Houyoux

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