
Zachée fut, selon la tradition chrétienne;, un disciple de Jésus dès avant sa crucifixion.Selon Clément d’Alexandrie, dans son livre Stromata, le surnommé Zachée s’appelait Matthias et prit la place de Judas Iscariote après la trahison et la mort de celui-ci. Les Constitutions apostoliques identifièrent plus tard Zachée le publicain, comme le premier évêque de Césarée, ville grecque de Samarie et capitale de la province romaine de Judée. Après la révolte juive et la prise de Jérusalem, il fut exilé dans un village gaulois : Rocamadour en compagnie d’une princesse appelée Véronique, qu’il ne faut pas confondre avec Bérébnice, la sœur du roi Agrippa II.
Une tradition chrétienne dont le plus ancien témoin connu est contenu dans des sermons de Bernard Gui (1261-1331) assimila Zachée avec sauint Amadour, venu en Gaule, qui s’installa dans une grotte du Quercy (Rocamadour), avec son épouse Bérénice qui mourut à Soulac dans le Bordelais. Dans ses sermons, Bernard Gui associa Saint martial (troisième siècle), appelé l’apôtre d’Aquitaine à saint Amadour qui lui aussi fut l’apôtre d’Aquitaine deux siècles avant saint Martial. Celui-ci aurait d’ailleurs fondé une église en l’honneur de Sainte Véronique à Soulac, lieu traditionnel de sa mort.
Cette église fut ensevelie sous les dunes, mais fut dégagée entre 1860 et 1864. Zachée pour sa part mourut à Rocamadour où a fut fondé par la suite le sanctuaire portant son surnom. Zachée fut transformé. Tout chavira dans sa vie lorsque Jésus posa sur lui son regard et lui adressa la parole : « Descends vite, Zachée, je viens chez toi ! » Traversé par cette voix et ce regard, Zachée donna tout. Pour toujours Zachée fut autre.
De l’Évangile de Jésus Christ selon Luc
En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. « Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Lc 18, 9- 14)
Zachée
Jéricho, ville célèbre dans l’Ancien Testament (Josué 2 et Josué 6), devint plus encore par la présence et les bienfaits de Jésus, qui, à son passage par cette antique cité, rendit la lumière aux yeux fermés de l’aveugle Bartimée et ouvrit les sources de la grâce et du salut à l’âme altérée d’un pauvre péager. Cette ville était située à deux lieues du Jourdain, que Jésus traversa en quittant la Pérée et à sept lieues de Jérusalem, où il se rendit pour la dernière fois. Anciennement elle occupait le centre d’une délicieuse oasis couverte d’une forêt de palmiers et de plantes aromatiques (le nom même de Jéricho signifie en hébreu bonne odeur). Nulle part on ne vit aujourd’hui d’une manière plus évidente les bouleversements qui se produisirent dans toute la Palestine.
Jéricho, à laquelle la Bible donne le nom de ville des palmiers, était entourée jadis d’une forêt de ces beaux arbres. On en voyait quelques-uns encore au commencement de ce siècle ; il n’y en a plus un seul aujourd’hui, il n’y a plus même de sycomore, comme celui sur lequel monta Zachée. Une tour carrée, de construction franque et aux trois quarts ruinée, un pauvre hameau fortifié par une clôture d’épines sèches, voilà tout ce qui reste aujourd’hui de Jéricho. Zachée, chef des péagers, parce qu’il y avait à Jéricho un bureau de douanes romaines dont il était le chef. Cette ville était une place de commerce et de transit entre l’Orient et l’Occident. Sa vocation devint pour Zachée une source de richesses, dont il fit un bon usage. Son nom indique qu’il était d’origine juive.
Zachée ayant entendu parler de Jésus et sachant combien il se montra plein de miséricorde pour les gens de sa profession méprisée, il souhaita avec ardeur d’avoir le bonheur de le voir de et de retenir au moins les traits de sa physionomie. Le sycomore est un arbre dont les feuilles ressemblent à celles du mûrier et les fruits à des figues. Selon l’étymologie, ce mot signifie en effet figuier-mûrier. « Cet arbre assez grand en Orient, ses branches sont basses et s’étendent horizontalement, en sorte qu’il n’est pas difficile d’y monter. La bienséance n’aurait pas permis à un homme considérable par sa position de monter sur un arbre, mais la foi a vaincu. » ( Bengel)
Tous murmurèrent ; même les disciples ; tandis que la foule à l’esprit pharisaïque manifesta son indignation, il put rester chez les disciples une sorte d’étonnement en voyant Jésus entrer chez un péager. Un homme pécheur ne doit pas s’entendre en un sens général ; dans la pensée de ceux qui murmuraient, ce mot s’appliquait personnellement à Zachée en sa qualité de péager. Zachée prit cette résolution sous l’impression que firent sur lui la présence et les paroles de Jésus ; mais cette résolution de son renoncement au monde, fut préparée dans son cœur par la repentance et par l’ardent désir de connaître Jésus. La joie qu’il éprouva de la faveur inespérée et imméritée que lui fit Jésus lui inspira un sacrifice libre, spontané.
Le salut, la délivrance du péché et de la mort, par la grâce de Dieu que Jésus annonçait et apportait. Ce salut est venu, il se réalise par la présence de Jésus, non seulement pour Zachée, mais pour sa maison, sa famille. Jésus motiva cette déclaration parce que Zachée fut pour Jésus qui lut dans son cœur, aussi (aussi bien et mieux que ceux qui le méprisèrent) un fils d’Abraham. Il le fut parce qu’il descendait de lui, mais aussi parce qu’il eut la foi et l’obéissance du père des croyants. « Le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui est perdu. » (Lc 19, 10) Le Nouveau Testament et les synoptiques, non moins que Jean, répondirent : Du sein de sa gloire éternelle (Jn 17. 5).
Le but de sa venue nous est révélé dans cette double action, que Jésus eut accomplie avec une tendre charité par sa vie et par sa mort : chercher et sauver ce qui est perdu. Les deux actes correspondent aux deux sens du mot perdu. Cette révélation, consolante pour tout pécheur, dut l’être particulièrement pour Zachée, en ce moment solennel de sa vie, comme elle le devint plus tard pour Saul de Tarse, qui aima à la rappeler (1 Timothée 1, 15). St cette déclaration fut prononcée par Jésus dans la circonstance où Matthieu la rapporta (Mt 18;11), ce fut la seconde fois qu’il la fit entendre.
Dicare Michel Houyoux
Complément
Diacre Michel Houyoux : cliquez ici pour lire l’article → Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
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