
Un royal exemple de miséricorde et de charité
Élisabeth de Hongrie fut une souveraine de Thuringe membre du Tiers Ordre dransciscain et reconnue sainte par l’Église catholique. Sa fête est fixée au 17 novembre. L’ordre Teutonique fit construire une église gothique destinée à recevoir ses reliques. Celles-ci attirèrent des foules nombreuses faisant de Marbourg un grand centre de pèlerinage de l’Occident chrétien.
Biographie
Élisabeth fut une fille du roi André II de Hongrie (dynastie des Àpád) et de Gertrude d’Andechs-Meran (dynastie des Babenberg. Elle fut fiancée à quatre ans et mariée à quatorze ans au landgaanderave Louis IV de Thuringe, Elisabeth de Hongrie vécut de 1211 à 1228 au château de Wartbourg auprès de son époux, de ses enfants et de sa belle-mère, la landgravine douairière Sophie de Bavière. Le couple fut très uni et eut trois enfants : Hermann II (1222-1241), sans alliance ; Sophie (1224-1275) épousa en 1240 Henri II, duc de Brabant et de Lothier (1207-1248) ; Gertrude (1227-1297), née après la mort de son père, confiée à l’abbaye prémontrée d’Altenberg où elle devint religieuse puis abbesse. « Bienheureuse » de l’Église catholique.
Des franciscains allemands firent découvrir à la jeune Landgravine l’esprit de François d’Assise et elle décida alors de renoncer à une vie de luxe et de frivolité pour se mettre au service des pauvres. Sa piété la fit juger extravagante voire indigne par la cour et notamment sa belle-mère, la landgravine Sophie. Ainsi, entrant dans une église, la jeune souveraine déposa sa couronne au pied de la croix ; sa belle-mère la critiqua et lui fit remarquer publiquement que son attitude fut indigne d’une princesse. Élisabeth lui rétorqua qu’elle ne saurait porter une couronne d’or quand son Dieu porta une couronne d’épine. Son époux mourut de la peste en 1227. Elle n’avait que 20 ans mais refusa d’être remariée. Sa belle-famille la chassa avec ses trois enfants. Son oncle, évêque, calma la famille. Les trois enfants furent élevés par la famille ducale.
Elle prit pour directeur spirituel Conrad de Marbourg. Celui-ci la traita sans ménagement, voire avec une cruauté à laquelle elle répondit par une douceur exemplaire. Désormais, elle consacra toute sa vie et son argent aux pauvres pour qui elle fit construire un hôpital. Élisabeth s’inspira du Tiers-ordre franciscain récemment fondé par François d’Assise et lui apporta des aides. Durant les trois dernières années de sa vie, elle s’impliqua dans son hôpital avec d’autres femmes encouragées par sa dévotion à l’image d’une petite communauté religieuse. Elle moutut à 24 ans à Marbourg.
Le miracle des roses
On dit qu’elle portait secrètement du pain aux pauvres dEisenach, à pied et seule, ce que réprouva son mari. Un jour qu’il la rencontra sur son chemin, celui-ci, contrarié, lui demanda ce qu’elle cachait ainsi sous son manteau. Elle lui répondit d’abord que c’étaient des roses, puis, se rétractant, elle lui avoua, pour finir, que c’était du pain, et lorsque son mari lui ordonna alors d’ouvrir son manteau, il n’y trouva que des roses : ce fut le miracle de sainte Élisabeth de Hongrie. On trouve un récit similaire dans la vie de la petite-nièce de la landgravine, Élisabeth de Portugal, et en France chez Rosaline de Villeneuve.
Son père étant le frère de Constance, épouse d’Ottokar Ier de Bohême, Élisabeth fut la cousine germaine de sainte Agnès de Bohême. Elle fut aussi la tante de la bienheureuse Marguerite de Hongrie et, par sa mère, la nièce de sainte Edwidge de Silésie mais aussi d’Agnès de Méranie, épouse contestée du ro Philippe III de France. Élisabeth de Hongrie, par ailleurs, arrière-petite-fille de Renaud de Châtillon et Constance d’Antioche, descendait de Philippe Ier de France de la dynastie capétienne.
Nombre de princesses portèrent son prénom, par exemple Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), duchesse d’Orléans, belle-sœur du roi Louis XIV de France, célèbre pour sa correspondance, sa fille Élisabeth – Charlotte d’Orléans (1676-1744), duchesse puis régente de Lorraine et de Bar, jusqu’à la duchesse Élisabeth de Wittrelsbach, impératrice d’Autriche, célèbre par son surnom « Sissi » qui milita pour l’indépendance de son royaume de Hongrie, la nièce de celle-ci Élisabeth de Bavère, reine des Belges et son arrière-petite-fille la princesse héritière Élisabeth de Belgique et la princesse Élisabeth de Hesse. 1864-1918), grande duchesse de Russie, canonisée par l’Église orthodoxe russe. Elisabeth de France, sœur de Louis XVI, guillotinée (1764-1794).
Iconographie
Elle peut être représentée soit en princesse, soit en tertiaire franciscaine. Lorsqu’elle est représentée en princesse, elle porte une couronne sur la tête et dans les mains la Biblee où sont posées deux couronnes. Sur le tableau de Tobias Pock, elle se vit apposer la couronne par l’enfant Roi lui-même tenu par Notre Dame entourés de saint Georges et de sainte Hélène. Ces couronnes représentèrent sa naissance royale, sa piété austère et son abstinence, soit se comprendre comme les trois nœuds de la cordelière fransciscaine représentant les vœux de Pauvreté, Chasteté et Obéissance. Elle tient à la main une aumône, un broc, une corbeille de pain, de fruits et de poissons ; elle peut aussi avoir un tablier avec des roses. On la retrouve dans les fresques de saints représentés par Simone Martini à la basilique Saint François d’Assisse (1312-1318).
Diacre Michel Houyoux
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