Jésus ne vint pas abolir la loi
Posté par diaconos le 21 novembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : »Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne. Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. » (Mt 5, 27-32)
« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » Jésus nous demande de ne rejeter aucun petit commandement de la Loi ; il n’hésite pas de lancer à l’occasion : « On vous a dit :… moi, je vous dis… » (Mt 5, 27 ; 33-34) Que ce soit sur la loi du talion, l’amour des ennemis, le sabbat, les ablutions, Jésus contredit, voire annule telle ou telle pratique ou coutume, toute étroitesse. Jésus ne détruit pas la Loi, il vient la sauver, l’améliorer, la mener à son achèvement.
Le but de la Loi, c’est de libérer l’amour et la vie dans le cœur de chacun. Toute une série de préceptes tombent avec Jésus, car en lui ils sont réalisés, accomplis. Ils n’ont pas besoin d’être renouvelés, car Jésus est la Vie et son cœur n’est qu’amour. En Jésus, la Loi est parachevée, car il vit ce pour quoi elle a été promulguée. À quelle loi devons-nous obéir ? »L’amour de Dieu a été répandu dans nos cours par le Saint-Esprit » (Rm 5, 5) La loi de la première Alliance était extérieure à l’homme et elle n’a pas changé son cœur. La loi à laquelle nous avons à obéir, c’est celle qui nous interpelle, c’est la voix de Dieu, qui a fait sa demeure en nos cœurs. La règle de vie que nous nous fixons, en communauté, en famille, en Église, ne nous sauve pas.
C’est le Christ qui nous sauve. Mais la règle nous apprend à l’écouter à l’intérieur de nous-mêmes, Lui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. La loi extérieure est accomplie quand nous sommes totalement dociles à l’Esprit, quand nous pouvons dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Tout se résume en cette unique attitude du cœur, de l’esprit, de l’âme et du corps, qui éclaire tout, commande tout, informe tout, unifie tout. « Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par amour. Si tu parles, parle par amour. Si tu pardonnes, pardonne par amour. Aie au fond de ton cœur la racine de l’amour. De cette racine, il ne peut rien sortir que de bon ! » ( Saint Augustin)
Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » Vous savez qu’il a été dit aux anciens : »Vous ne commettrez pas d’adultère. Ne convoitez pas d’autre femme que votre épouse. Vous exigez de votre épouse qu’elle soit fidèle et vous ne le seriez pas à son égard ? Il est honteux de dire : cela m’est impossible ! ».
Comment, ce que la femme peut faire, son époux ne le pourrait pas ? Ne dis pas : « Je n’ai pas d’épouse, je chercherai une courtisane, et je ne violerai pas le précepte qui défend l’adultère ; car vous savez ce que vous valez, vous savez ce que vous mangez et ce que vous buvez, ou plutôt vous savez quel est celui qui devient votre nourriture et votre breuvage. Abstenez-vous donc de toute fornication. » Par la fornication et par les débordements du libertinage, vous dégradez l’image de Dieu que vous portez en vous-même.
Aussi le Seigneur qui sait ce qui vous est utile, vous commande de ne pas laisser écrouler sous les coups dissolvants des voluptés criminelles son temple qu’il a commencé d’élever dans votre âme. Mais comme les Pharisiens pensaient que la seule union charnelle avec la femme d’autrui était défendue sous le nom d’adultère, Jésus leur apprit que le désir seul de cette union était déjà un adultère : « Mais moi je vous dis que quiconque aura regardé une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
Quant à ce commandement de la loi : »Vous ne désirerez pas la femme de votre prochain » (Ex 20, 17; Dt 5, 21) les Juifs l’entendirent de l’enlèvement de la femme d’autrui, et non de l’union charnelle. Il y a cette différence entre la véritable passion et le premier mouvement qui la précède, que la passion est regardée comme un vice réel, tandis que ce premier mouvement, sans être entièrement innocent, n’a pas un caractère aussi criminel.
Celui qui, à la vue d’une femme, sent un mauvais désir effleurer son âme, éprouve les premières atteintes de la passion. S’il donne son consentement, la passion naissante se change en passion consommée, et ce n’est pas la volonté de pécher qui manque à cet homme, c’est l’occasion. Ainsi, quiconque voit une femme pour la convoiter a commis en toute vérité l’adultère dans son cœur.
D’après Saint Augustin, trois choses concourent à la consommation du péché, la suggestion, la délectation, le consentement. La suggestion vient de la mémoire ou des sens. Si l’on trouve du plaisir dans l’idée de la jouissance, il faut réprimer cette délectation criminelle ; si l’on y consent, le péché est complet. Cependant, avant le consentement, la délectation est nulle ou légère, c’est un péché d’y consentir lorsqu’elle est illicite ; si elle va jusqu’à la consommation de l’acte, il semble que la passion soit rassasiée et comme éteinte.
Celui dont les yeux s’égarent sans précaution sur les objets extérieurs, tombe presque toujours dans la délectation du péché. Si vous fixez continuellement vos regards sur de beaux visages, vous serez pris infailliblement car vous n’êtes pas supérieur à la nature humaine. Mais celui qui en regardant une femme, allume dans son cœur une flamme coupable, conserve dans son âme même en l’absence de cette femme, l’image d’actions que la pudeur réprouve, et il finit presque toujours par s’y livrer.
Si une femme de son côté, s’habille dans l’intention d’attirer sur elle les regards des hommes, elle se rend digne des châtiments éternels, alors même qu’elle n’eût blessé personne de ses funestes idées. Ce que Jésus-Christ dit aux hommes, il le dit également aux femmes, car en parlant au chef, il s’adresse à tout le corps. Il ne suffit pas seulement d’éviter le péché, il faut encore en faire disparaître l’occasion ; aussi, après nous avoir enseigné à fuir l’adultère consommé, et, l’adultère intérieur.
Jésus nous enseigne à enlever de notre cœur les occasions de péché, en ajoutant : »Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. » (Mt 5, 29) Cet œil droit, cette main droite, signifient l’affection que nous avons pour des frères, pour une épouse, pour des parents, pour des proches.
Si elle devient pour nous un obstacle à la contemplation de la vraie lumière, nous devons retrancher ces parties si chères de nous-mêmes. De même que l’œil est la figure de la contemplation, la main est la figure de l’action. L’œil est encore pour nous l’image d’un de nos amis les plus chers. Ceux qui expriment leur affection disent : » Je l’aime comme l’un de mes yeux. »» Cet ami dont l’œil est la figure, est un ami de bon conseil, de même que l’œil sert à nous indiquer le chemin.
La main droite représente l’ami qui nous aide dans les œuvres spirituelles, la main gauche celui qui nous prête son concours dans les choses de la vie présente. Fuyons les occasions d’adultère. Ne laissons pas nos regards s’attarder sur ce qui nous invite au péché. Purifions nos sens pour la méditation et l’adoration. Que Dieu nous vienne en aide partout et toujours.
Diacre Michel Houyoux
Complément
◊ Dieu ne veut pas la mort du pêcheur : cliquez ici pour lire l’article → La femme adultère
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