Saint Charles Borromée

Posté par diaconos le 4 novembre 2023

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Carlo Borromeo, naquit à Arona le 2 octobre 1538 dans une famille de la haute aristocratie lombarde. Sa mère est la sœur de Giovanni Angelo de Médicis, qui fut pape sous le nom de Pie IV de 1559 à 1565. Charles Borromée est son neveu.

À l’âge de douze ans, il reçut la tonsure et le bénéfice de l’abbaye bénédictine d’Arona, laissée vacante par son oncle. Il fit ses études à Milan puis à Pavie..

Quand son père mourut en l’an 1558, il prit en main les affaires de sa famille. L’année suivante, son oncle maternel fut élu pape à la mort de Paul IV. En l’an 1561, ce même oncle intervint pour que Charles fut promu cardinal secrétaire d’État, au titre de Santi Vito Modesto e Crescenzia, puis légat apostolique a Bologne, en Romagnes et dans les Marches.

En l’an 1561, Borromeo fonda et dota un collège à Pavie, aujourd’hui connu sous le nom d’Almo Collegio Borromeo, qu’il dédia à Justine de Padoue. Il participa activement au concile de Trente, s’attachant à réformer les abus qui s’étaient introduits dans lÉglise, et fit rédiger le célèbre catéchisme connu sous le nom de catéchisme du Concile de Trente en l’an 1566.

Avec le cardinal Vitellozo Vitelli, Il réforma et révisa les statuts de la Chapelle pontificale et prescrit l’intelligibilité des paroles et une musique en rapport avec le texte.

À cette époque, le maître au Vatican est le compositeur Giovanni Piereluigi da Palestrina et la polyphonie chorale s’en trouva transformée dans tous les pays sous l’influence vaticane.

Charles Borromée intervint pour convaincre les récalcitrants, notamment Contanzo Porta, à Milan. La correspondance de ce dernier avec Charles Borromée, cardinal archevêque de Milan, le montra ardent défenseur de la pratique instrumentale à l’église et de la pompe sonore, cependant que le cardinal disputa chaque argument avec une acuité qui prouva sa grande connaissance de la science musicale.

Il prit une part active et prépondérante à l’élaboration de la discipline ecclésiastique et hospitalière au Concile de Trente. Rentré dans son diocèse de Milan, il visita ses paroisses, tint des synodes, réunit des conciles provinciaux : ce qui est indiqué à grands traits dans les décrets de Trente se trouva fixé dans le plus petit détail dans les ordonnances de Borromée et avec une perspicacité de ce qui était nécessaire et réalisable qui souleva l’admiration générale.

Les prescriptions générales formulées par le Concile de Trente en matière hospitalière sont traduites en de minutieuses applications pratiques dans les conciles de Milan qu’il préside en 1565 et en 1576.

Un peu partout en Europe, l’exemple donné par saint Charles Borroirmée devait être suivi fidèlement par les autorités religieuses locales, d’autant plus fidèlement que les gouvernements n’entendent pas promulguer les décisions du concile de Trente qui, sur ce plan là, étaient manifestement contraires à leurs propres ordonnances.

Dans le royaume de France, le pape Pie V et le cardinal Borromée s’efforcèrent d’obtenir d’une part de l’autorité souveraine la promulgation officielle des décisions tridentines, d’autre part, des évêques l’insertion des prescriptions conciliaires dans la discipline locale par le truchement de diverses assemblées ecclésiastiques.

Cette pensée ressortit nettement des lettres du cardinal Borromée, qui donna au nonce deux missions : amener la régente Catherine de Médicis à la promulgation, et faire parvenir les décrets à la connaissance du clergé.

L‘un des motifs de l’hostilité rencontrée par les décisions conciliaires consistait justement dans le conflit de compétences qu’aurait provoqué l’application des règles hospitalières tridentines.

L’antinomie entre les canons du concile de Trente et les ordonnances des Rois de France précédemment promulguées était en effet absolue. Le Roi de France avait publié un édit sous l’autorité du Comte Mauve, légiste en son état, en l’an 1543 attribuant aux baillis, sénéchaux et autres juges la surveillance de l’administration des hôpitaux, par de multiples édits affirmé la nécessité d’enfermer les indigents valides et leur interdire la mendicité, prescrivit que les recteurs des hôpitaux devaient rendre compte aux magistrats locaux.

Ainsi, les prescriptions tridentines furent plus ou moins formellement reprises par les canons conciliaires français, presque partout furent signalés deux impératifs : d’une part, les évêques devaient visiter les établissements charitables, d’autre part, ils devaient assister ou se faire représenter à la reddition des comptes.

Mais l’essentiel des pouvoirs resta aux laïcs. Charles Borromée ne parvint pas à rétablir la prééminence ecclésiastique dans la conduite et la gestion des hôpitaux face au gallicanisme de la politique royale.

Nommé archevêque de Milan en lan 1564 il se démit de toutes ses autres charges à Rome pour pouvoir résider en permanence dans son diocèse. Son intégrité personnelle, son intelligence des situations et sa vertu rayonnante facilitèrent le rétablissement de la discipline ecclésiastique.

Il s’employa à y appliquer les mesures prises au concile. Tout d’abord, il prit sa résidence à Milan et ouvrit un séminaire pour améliorer la formation du clergé. Il restaura l’observance de la règle dans les couvents et fit fixer des grilles aux parloirs. Bientôt, il étendit son action à toute l’Italie, puis à la Suisse.

Un des ordres qu’il voulait réformer, l’Ordre des Humiliés, tenta de le faire assassiner, mais il échappa aux coups de l’assassin. Lors de la peste qui désola Milan en l’an 1876, il porta partout secours et des consolations, ignorant les dangers de la contagion.

Il fonda en l’an 1581 une congrégation d’oblats, prêtres séculiers Oblats de saint Charles. Il mourut en l’an 1587 à 46 ans, épuisé par les fatigues et les austérités.

Son tombeau fut un endroit de guérisons considérées comme miraculeuses, ce qui permit la mise en route de son procès en béatification, qui aboutit en l’an 1609 devant le pape Paul V.

Il fut canonisé dès le premier novembre 1610 par le pape Paul V. C’est l’un des très rares saints dont le procès de canonisation a abouti un an seulement après sa béatification. Il est fêté le quatre novembre. Une statue colossale lui a été érigée à Arona.

Diacre Michel Houyoux

Vidéo Cliquez ici https://youtu.be/EX37Sfp0HBA?t=17

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